Les populations de narvals du Nord canadien sont à un niveau « stable »

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) estime que les populations de narvals de l’Arctique canadien se portent bien depuis les dernières années. Il suggère donc de modifier le statut de cette espèce inscrite depuis 2004 comme une «espèce préoccupante» dans la Loi sur les espèces en péril du Canada.
Le comité d’experts, qui se réunit deux fois par an pour évaluer le statut d’espèces sauvages, a annoncé mercredi qu’il avait révisé celui du narval. Ce cétacé, appelé «tuugaalik» en inuktitut, est aussi connu sous le nom de «licorne des mers», en référence à sa longue défense pointue, en réalité une dent, pouvant atteindre plus de 3 mètres de long.
Le COSEPAC souhaite lui octroyer la désignation d’espèce non en péril (NEP), qui est associée à une espèce sauvage dont l’évaluation montre qu’elle ne risque pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
«L’une des raisons premières qui expliquent la décision du comité […] est le fait que la population [de narvals] est très importante», affirme le coprésident du comité du COSEPAC sur les mammifères marins, Mike Hammill.
Dans le Nord canadien, dit-il, la population totale avoisine les 160 000 narvals : «Nous avons l’impression qu’elle ne diminue pas, mais qu’elle est plutôt stable.»
Le narval a été évalué comme n’étant pas en péril en avril 1986, puis, en 2004, le comité l’a réévalué comme étant une espèce préoccupante. Habituellement, il procède à ce type d’évaluation au moins une fois tous les 10 ans.
Selon Environnement et Changement climatique Canada, deux des trois populations reconnues de narvals se trouvent au Canada, dans la baie de Baffin et dans la baie d’Hudson, tandis que la troisième se trouve dans l’est du Groenland.

Une surveillance nécessaire
Parmi les menaces qui pèsent tout de même sur les espèces de narvals, Mike Hammill cite l’intensification du transport maritime durant la période libre de glaces et la chasse.
«C’est quelque chose qui doit tout de même être surveillé pour s’assurer que ça ne devienne pas une menace sérieuse», indique Mike Hammill.
Entre-temps, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut et Pêches et Océans Canada (MPO), entre autres, poursuivent leur surveillance de la population.
À l’été 2023, une équipe de scientifiques du MPO a d’ailleurs mené une vaste opération de dénombrement aérien dans l’est du Nunavut, la première de ce type en 10 ans, pour estimer l’abondance de narvals, de bélugas, de baleines boréales et d’orques.

«En tenant compte de l’importance culturelle de l’espèce, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut (CGRFN) s’engage à effectuer un examen approfondi des connaissances scientifiques et de l’Inuit Qaujimajatuqangit [savoir inuit] du COSEPAC pour examiner l’évaluation du narval à titre d’espèce non en péril», a fait savoir le directeur général du CGRFN, Andrew Akearok, par voie de communiqué.
Selon les dispositions de la Loi sur les espèces en péril, le gouverneur en conseil a neuf mois pour accepter ou non un changement de statut du COSEPAC, sur recommandation du ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
Joint par courriel, le ministère n’a pas répondu à nos questions avant la publication de ce texte.
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