Dans le Grand Nord canadien, un festival de poésie arctique va « à la rencontre de l’autre »
Alors que le Nunavut entame son déconfinement, lundi, le festival francophone de poésie arctique Mots sur la toundra s’amorce pour une troisième année consécutive, à Iqaluit. Cette édition, sur le thème « À la rencontre de l’autre », souhaite rassembler diverses cultures et rejoindre des Iqalummiut locuteurs d’autres langues que le français.
Ateliers de poésie, concours de vidéo, soirée de slam et de poésie : les activités proposées visent à rendre la poésie accessible à tous et à partager « l’amour de la langue sous toutes ses formes », décrit le fondateur et responsable du festival, André Beaupré.
« L’amour des mots va au-delà des langues, c’est l’amour de la vie, de la poésie qui nous habite », dit-il. « Le festival se veut beaucoup dans une orientation multiculturelle et interculturelle, où il y a des échanges entre les autres culturelles. »
André Beaupré espère recevoir des poèmes en inuktitut et en anglais pour sa soirée de projection Mots sur la toundra, le 26 mars. « J’ai vraiment un souhait : qu’on puisse faire une projection où on pourrait avoir des poèmes en inuktitut traduits en français et aussi l’inverse », souligne-t-il.
La première édition du festival a vu le jour en mars 2020 sous la forme d’une soirée virtuelle de projection de poèmes dans la toundra. André Beaupré croit que l’assouplissement des mesures sanitaires « cadre super » bien avec le thème de l’édition cette année.
Parmi les nouveautés, il ajoute que le festival propose une soirée cinéma durant laquelle sera diffusé le film Je m’appelle humain, de la réalisatrice abénaquise Kim O’Bomsawim.
Le Franco-Nunavois Thomas Houle, 10 ans, participera à la soirée de projection de mots pour une deuxième année de suite. « L’an passé, j’ai fait plusieurs poèmes avec mes amis », raconte-t-il. « C’était surtout des rimes avec nos noms. »
S’il indique ne pas avoir encore composé le poème qu’il soumettra cette année, Thomas Houle envisage de rédiger quelques vers en s’inspirant des blocs Lego, des jouets qu’il affectionne particulièrement.
Son père, Simon Houle, qui est aussi enseignant à l’École des Trois-Soleils d’Iqaluit, croit que le festival est une initiative positive qui répond à un besoin dans la communauté. « C’est assurément un plus pour la communauté », soutient-il.
Il salue les efforts qu’a déployés André Beaupré pour reconduire ce rendez-vous francophone au fil des trois dernières années.
« À chaque fois qu’il y a des gens qui sont vraiment volontaires, qui arrivent en ville et qui ont plein de bonnes idées, ces gens-là montent de grands projets », dit-il. « Mais, des fois, ces projets disparaissent parce que les gens s’en vont. »
Des poèmes des poètes et écrivains Joséphine Bacon et David Goudreault seront aussi diffusés lors de la soirée de projection.
Le festival Mots sur la toundra est organisé à Iqaluit du 14 au 26 mars.