Le Nunavut sans sénateur depuis six mois

Un homme regarde la caméra en souriant
L’ancien sénateur du Nunavut Dennis Glen Patterson s’est retiré en décembre 2023. (Photo : Parlement du Canada)

Le Nunavut n’est pas représenté au sénat depuis le départ de Dennis Patterson en décembre 2023 et aucune échéance n’est fixée pour pourvoir le poste.

Ce n’est que deux mois après le départ à la retraite de M. Patterson que des représentants du Nunavut ont été nommés au Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat, qui fait ses recommandations au premier ministre. Il s’agit du directeur exécutif de la Qikiqtani Inuit Association, Jeremiah Groves, et du président et chef de la direction de la Kitikmeot Corporation David Omilgoitok.

Un processus confidentiel

Le Comité consultatif avait fixé le 20 mars comme date d’ouverture pour les propositions de candidature.

Il n’est cependant pas possible de connaître ni le nombre ni l’identité des candidats, pas plus que la date à laquelle une proposition sera faite au premier ministre.

Le mandat du Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat ne précise pas d’échéancier pour le travail de celui-ci, fait savoir un porte-parole du Bureau du Conseil privé. Les travaux du Comité, ainsi que les détails concernant les candidatures, sont confidentiels. Une nomination sera annoncée une fois que le Comité consultatif indépendant aura effectué son travail.

Un rapport sur le processus est toutefois rendu public une fois la nomination effectuée.

À court terme, Médias Ténois n’a pu obtenir de statistiques sur les postes vacants au Sénat.

On sait toutefois qu’aux Territoires du Nord-Ouest, plus d’un an s’était écoulé entre la retraite du sénateur Nick Sibbeston, en 2017, et la nomination de sa remplaçante, Dawn Anderson.

Au Yukon, plusieurs mois avaient également séparé le remplacement de Daniel Lang par Pat Duncan.

Impatience au Nunavut

Avec plus de 20 % du territoire canadien représenté par un seul membre du Parlement à la Chambre des communes, le Nunavut a besoin d’autant de voix que possible à Ottawa pour s’exprimer en son nom, dit le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok. Notre gouvernement attend impatiemment la nomination d’un nouveau sénateur pour représenter le Nunavut et les Nunavummiut à la Chambre rouge.

Un homme regarde la caméra en souriant.
Luc Juillet, professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa. (Photo : Université d’Ottawa)

Luc Juillet, professeur agrégé à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa, ne s’inquiète pas de l’absence d’un sénateur représentant le Nunavut, tant pour les intérêts du territoire que pour le fonctionnement de l’appareil fédéral.

Je ne pense pas que c’est un manque qui a un impact particulièrement important sur le gouvernement du Canada, y compris du Nunavut, affirme M. Juillet.

Le rôle traditionnel des sénateurs, ajoute le spécialiste de la politique canadienne, est de porter un regard un peu moins partisan sur les projets de loi, d’y déceler des failles passées inaperçues à la Chambre des communes .

Ils ont tendance à respecter l’intention du gouvernement et de la Chambre des communes, ajoute Luc Juillet. Dans ce sens, ce n’est pas si dramatique que le Sénat actuel n’ait pas la totalité des sièges […]. Évidemment, les projets de loi ne deviennent pas des lois si le Sénat ne les vote pas. On voudrait un Sénat où tous les sièges sont comblés.

Lenteur globale

Le professeur de l’Université d’Ottawa souligne que la lenteur des nominations est une caractéristique des dernières années du gouvernement libéral et qui dépasse le Sénat.

On a des problèmes similaires pour pourvoir des postes de juge et sur les conseils d’administration de sociétés de la Couronne, rappelle-t-il. Le gouvernement Trudeau voulait mettre en place un processus moins partisan pour identifier et évaluer les candidatures. On a voulu aller chercher une plus grande diversité de Canadiens, de Canadiennes. C’est une initiative qu’on peut juger louable. Mais le processus est plus difficile qu’on l’avait imaginé, les vacances durent plus longtemps que l’on pourrait espérer.

M. Juillet pense aussi que les campagnes de salissage sur les médias sociaux détournent nombre de personnes de la vie publique.

Beaucoup trouvent le climat malsain, observe-t-il […] .Ça devient plus difficile que c’était d’attirer des gens dans tous les postes du service public. C’est une problématique qui affecte aussi ce type de poste [sénateur].

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Denis Lord, L'Aquilon

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