Le mandat du sénateur du Nunavut Dennis Patterson tire à sa fin
Sénateur du Nunavut depuis près de 15 ans, Dennis Patterson tirera sa révérence de la politique le mois prochain et prendra sa retraite, puisqu’il atteindra l’âge réglementaire de 75 ans, établi dans la Constitution.
«Ce sont presque 50 ans de vie publique qui ont demandé un travail assez exigeant et beaucoup de déplacements», confie-t-il. «J’ai adoré chaque minute, mais je suis prêt pour un autre chapitre.»
La fin de son mandat est prévue pour le 30 décembre, date de son anniversaire. Le sénateur était de passage à Iqaluit pour assister à une célébration en son honneur, mercredi, à l’Assemblée législative du Nunavut.
Dennis Patterson est entré sur la scène politique du Grand Nord dans les années 1970. Il a été député territorial des Territoires du Nord-Ouest pendant 16 ans, années au cours desquelles il a été ministre de l’Éducation, de la Santé et des Services sociaux et de la Justice avant de devenir premier ministre entre 1987 et 1991.
C’est son métier d’avocat qui l’a initialement amené à quitter la Colombie-Britannique, à l’âge de 27 ans, et à mettre le cap vers le Nord, où il envisageait de ne rester que pendant un an. Puis il a choisi d’y demeurer. «Je ne l’ai jamais regretté», soutient-il.
En 2009, il a été nommé sénateur du Nunavut sous la bannière conservatrice. Il a aussi présidé le Comité spécial sur l’Arctique du Sénat qui a publié en 2019 un rapport réclamant de meilleures relations entre le gouvernement fédéral et le Nord.
En février 2022, il a claqué la porte du caucus conservateur, car des membres du parti ont soutenu les manifestations des camionneurs à Ottawa.
Militant pour la défense de l’Arctique
Devant l’intérêt grandissant de la Russie et de la Chine pour l’Arctique, il a souvent milité pour une meilleure protection de la souveraineté du Canada dans la région.
«Nous devons tirer profit de la volonté du Canada et des États-Unis d’investir de l’argent dans la modernisation du NORAD», dit-il.
Il estime que le nord du pays est mal préparé à l’éventualité d’incursions étrangères, notamment en raison des technologies vieillissantes, du manque d’infrastructures et du manque de concertation avec les populations inuit.
Nous devons créer des installations polyvalentes qui profiteront aux communautés tout en contribuant à protéger notre souveraineté.
– Dennis Patterson, sénateur du Nunavut
Dennis Patterson a aussi plusieurs fois exprimé son mécontentement publiquement à l’égard du transporteur aérien Canadian North, notamment sur son manque de transparence et son monopole prédateur.
«L’histoire complète n’a pas encore été racontée»
Le sénateur a déjà plusieurs projets pour sa retraite. «Je veux écrire l’histoire de l’évolution du Nunavut, explique-t-il. J’espère que cela deviendra un livre.»
J’ai hâte de raconter ce que nous avons tous fait ensemble, Inuit et non-Inuit. L’histoire complète n’a pas encore été racontée.
– Dennis Patterson, sénateur du Nunavut
Pour remplacer le sénateur, une fois son mandat terminé, le Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat devra recommander des candidats au premier ministre du Canada, à qui reviendra la décision.
Pour siéger à la Chambre haute, un sénateur doit être âgé d’au moins 30 ans et de moins de 75 ans.
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