Dans le Grand Nord canadien, les débris de l’objet volant ne seront peut-être jamais retrouvés

Les moyens aériens militaires utilisés pour localiser l’objet volant à l’aéroport de Whitehorse le 13 février 2023. (Evan Mitsui/Radio-Canada)
Les débris de l’objet volant abattu le 11 février au Yukon, qui, selon une théorie, pourrait avoir appartenu à un club amateur américain, pourraient ne jamais être retrouvés.

Ces débris sont tombés sur les vastes étendues sauvages entre Whitehorse et Mayo. Selon le cinéaste Andrew Gregg, qui a réalisé un documentaire sur un avion militaire américain disparu au Yukon, trouver les restes de ce « ballon est peine perdue.

« Honnêtement, je pense que c’est plus décourageant que de retrouver le Skymaster », dit-il. Cet avion a disparu en 1950 au Yukon avec 44 passagers à bord. « Pas un seul boulon n’a été retrouvé. Alors oui, le Yukon a ce pouvoir d’absorber ce genre de choses. »

Vendredi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a mis fin aux recherches pour retrouver l’objet, citant les conditions de neige et la forte possibilité que « l’objet ne soit pas lié à un scénario justifiant des efforts de recherche extraordinaires ».

Cet objet volant est l’un des quatre objets mystérieux à avoir été abattus au cours des dernières semaines en Amérique du Nord. Un seul de ces objets a été formellement identifié, un ballon de 60 mètres de diamètre appartenant à la Chine, que Washington a qualifiée de « ballon-espion ».

Les recherches pour les deux autres objets, en Alaska et au-dessus du lac Huron, ont également pris fin.

Le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a mentionné que la recherche des débris de l’objet au Yukon a été entravée par « l’éloignement de la région montagneuse, la neige profonde, le risque d’avalanche et les conditions météorologiques difficiles ».

Les débris de l’objet volant se sont éparpillés sur une vaste étendue sauvage, entre Whitehorse et Mayo, au Yukon. (Leonard Linklater/Radio-Canada)

Andrew Gregg n’est pas surpris que ces recherches se soient avérées difficiles, voire impossibles. « Comment retrouver quelque chose quand on n’est même pas sûr de ce que c’est, dans un endroit comme le Yukon sauvage, en hiver? Je ne sais même pas par où commencer », dit-il.

Le club amateur « stupéfait »

Une théorie établit que le ballon appartient à un petit club amateur américain. Le jour où il a été abattu, le 11 février, le club Northern Illinois Bottlecap Balloon Brigade a reçu la dernière transmission de l’un de ses ballons, un « pico ballon », lors de son septième tour du monde. Le ballon était près de l’île Hagemeister, en Alaska, en route vers le Yukon.

C’est Steve Trimble, d’Aviation Week, qui a rapporté la possible connexion. Il dit que le club s’est fait plutôt discret depuis l’événement. « Il aurait peut-être pu enregistrer un nouveau record de distance si [le ballon] n’avait pas été abattu par un missile », dit-il, ajoutant que le club est plutôt embarrassé et très stupéfait de tout le brouhaha qu’il a causé.

Le type de ballon utilisé par le club amateur est un petit ballon de fête gonflé à l’hélium, poussé par le vent autour du monde à environ 12 000 mètres d’altitude. Ce passe-temps est assez récent, selon Steve Trimble.

Mesurant environ un mètre de diamètre, le ballon est doté d’un dispositif de repérage. « Personne ne savait que ce genre de passe-temps existait », explique M. Trimble. « Je ne pense pas que le NORAD a compris [cet engouement]. »

Steve Trimble n’est pas étonné non plus de savoir que les recherches ont été suspendues. Les débris d’un « pico ballon » seraient impossibles à retrouver, croit-il. « Les vents emporteraient les petits fragments un peu partout, et [le ballon] n’est pas très gros pour commencer. Vous ne pourrez jamais le retrouver », conclut-il.

Avec les informations de George Maratos et Elyn Jones

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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