Le gouvernement du Yukon prêt à intervenir pour gérer le déversement à la mine Eagle
Le gouvernement du Yukon se dit prêt à intervenir s’il est nécessaire de « terminer ou d’améliorer » la gestion de la minière Victoria Gold, en ce qui a trait au glissement de terrain qui a provoqué le déversement de minerai contaminé survenu à la mine Eagle.
L’entreprise travaille toujours à contenir les eaux contaminées au cyanure, mais ses bassins de retenue sont déjà au maximum de leur capacité, a indiqué jeudi la directrice des Ressources minérales pour le territoire, Kelly Constable.
« Comme solution temporaire, l’entreprise crée de l’espace additionnel en pompant l’eau des bassins de retenue vers le tas de minerai. La minière estime devoir continuer ainsi pour encore 10 à 15 jours le temps de régler la question du traitement des eaux et d’augmenter sa capacité d’entreposage », explique-t-elle.
Elle explique qu’à l’heure actuelle, le système de traitement des eaux de la mine est incapable de traiter la quantité de contaminants qui se trouve dans l’eau, pour pouvoir la déverser dans la nature. Elle doit donc trouver un moyen de la contenir le temps d’améliorer son système.
Même si le gouvernement se dit prêt à intervenir, et même à prendre le contrôle des activités sur le site, pour le ministre de l’Énergie et des Mines, John Streicker, travailler avec la minière reste toutefois plus avantageux pour répondre rapidement à la situation.
« Nous nous préparons pour toutes les possibilités, mais on travaille premièrement avec la compagnie parce qu’ils sont là et qu’ils ont l’expertise et les équipements. Alors, c’est plus rapide », dit-il.
La stabilité de la pente où a eu lieu le glissement de terrain, le 24 juin, n’est toujours pas garantie, ont indiqué les autorités. C’est pourquoi les travailleurs ont pour ordre de ne pas utiliser le campement à proximité.
La possibilité d’une deuxième catastrophe, que ce soit un autre glissement de terrain ou le débordement d’un des bassins de retenue, n’est pas écartée.
« On continue avec nos experts [à tenter de déterminer] quel est le risque. Et ça peut changer avec la pluie ou avec autre chose. Ça peut changer chaque fois », dit John Streicker.
La mise à jour du gouvernement survient alors que des experts sur le terrain sonnent l’alarme sur l’impact de la catastrophe et sur la quantité de cyanure qui pourrait se retrouver dans l’environnement.
« C’est fâcheux et franchement ça n’aide pas que l’entreprise reste silencieuse, et plus spécifiquement sur les actions qu’elle prend sur le site », souligne la sous-ministre de l’Énergie et des Mines, Lauren Haney.
Elle ajoute toutefois que le gouvernement rencontre régulièrement Victoria Gold pour obtenir des mises à jour de la situation.
Un taux de cyanure moins élevé dans l’eau
Des échantillons d’eau sont recueillis quotidiennement à plusieurs endroits autour de la mine ainsi que dans les cours d’eau en aval. Ils doivent ensuite être envoyés dans un laboratoire de la Colombie-Britannique pour y être analysés et cela peut prendre jusqu’à une semaine avant d’obtenir les résultats.
Des échantillons d’eau prélevés à la fin du mois de juin avaient permis d’établir la présence de 0,04 mg/litre de cyanure, soit au-delà de la limite fixée à 0,002 mg/litre, ce qui est considéré sans danger par Santé Canada.
Le gouvernement yukonnais a assuré jeudi que les plus récents échantillons prélevés ont plutôt montré une quantité de cyanure inférieure à cette limite.
Une certaine quantité de thiocyanate a toutefois été retrouvée dans l’eau recueillie les 5 et 10 juillet, mais le spécialiste des ressources en eau Tyler Williams indique qu’il n’existe pas de recommandation de quantité acceptable de ce composé chimique pour la vie marine.
Avec des informations d’Emma Tranter