La grande enquête de santé publique « Qanuippitaa? » est interrompue au Nunavik

Le manque de logements au Nunavik aura donné du fil à retordre aux équipes de la santé publique régionale. (Photo d’archives/Radio-Canada/Félix Lebel)

« Qanuippitaa? L’enquête nationale sur la santé des Inuit », qui vise à dresser le portrait du bien-être et de la santé des Inuit du Canada, a été mise sur pause dans la région du Nunavik, au nord du Québec, en raison d’importants problèmes logistiques.

La difficulté de loger les équipes de recenseurs dans les communautés a été déterminante dans cette décision, explique la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN)

Les équipes de la santé publique ont tout de même pu effectuer une première cueillette de données entre octobre et décembre 2023.

Une seconde phase d’entretiens individuels a aussi eu lieu à partir de janvier 2024, avant d’être interrompue en mars dernier.

Cinq communautés ont ainsi pu être visitées par la santé publique régionale.

« Il est apparu évident que pour le Nunavik, une méthodologie révisée de la collecte de données faciliterait le travail. Les efforts sont en place pour que les prochaines étapes de la collecte de données de Qanuippitaa reprennent dès que possible », a répondu par courriel la RRSSSN.

La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik est responsable de l’enquête sur son territoire. (Photo d’archives/Radio-Canada/Eilis Quinn)

Malgré ces problèmes logistiques, la Régie régionale assure que les données recueillies jusqu’à maintenant sont fiables et utilisables.

L’organisation dit évaluer d’autres méthodes de cueillette, qui pourraient mieux convenir à la réalité du terrain.

Aucune date de reprise des activités n’a encore été déterminée.

L’organisation nationale Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), qui est derrière ce projet, dit travailler en étroite collaboration avec la RRSSSN afin que l’enquête de santé publique puisse reprendre le plus rapidement possible.

« ITK reste déterminé à travailler avec nos partenaires régionaux pour garantir que l’enquête ait une portée nationale, incarne la vision de la recherche autodéterminée des Inuit et serve à améliorer la santé des Inuit, de nos familles et de nos communautés », a déclaré ITK par courriel.

L’organisation n’a toutefois pas souhaité offrir d’entrevue.

Par les Inuit, pour les Inuit

Le projet d’envergure nationale a été lancé par ITK en 2019, dans le but que les Inuit s’implique plus dans la cueillette de données scientifiques.

Chaque région nordique du pays, où vivent des Inuit, s’est donc occupée de la cueillette de données, soit les Territoires du Nord-Ouest (Inuvialuit), le Nunavut, le Nunavik et le Labrador (Nunatsiavut).

Cette carte représente les quatre régions inuit du Canada : la région Inuvialuit dans les Territoires du Nord-Ouest, le territoire du Nunavut, le Nunavik dans le Nord-du-Québec et le Nunatsiavut dans le nord du Labrador. (Inuit Tapiriit Kanatami)

Il s’agit d’entretiens individuels et volontaires, qui se penchent sur plusieurs déterminants de la santé. Il est question notamment du logement, de la sécurité alimentaire, de la santé mentale, de la sécurité physique, de l’éducation, des revenus, des moyens de subsistance, de la culture et de la langue.

ITK espère que les résultats du sondage pourront guider les gouvernements régionaux et national dans la prise de décision.

L’organisation a par ailleurs obtenu 82 millions de dollars sur 10 ans du gouvernement fédéral, en plus de 6 millions par année sur une base continue pour la tenue du sondage.

Des progrès ailleurs

Malgré ce problème logistique au Nunavik, la cueillette de données va bon train dans les autres régions de l’Inuit Nunangat.

L’enquête est même terminée pour les communautés inuit du Labrador et des T.N.-O.

Quant au Nunavut, les recenseurs ont terminé la cueillette dans la communauté de Pond Inlet au début du mois de juillet. Sanikiluaq, Sanirajak et Gjoa Haven seront les prochains villages à recevoir la visite des équipes de santé publique au courant du mois d’août.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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