Un homme déclaré coupable d’homicide involontaire pour une dose de drogue mortelle

Gros plan des mots « Palais de justice » sur un édifice
Jared Skookum a été condamné à une peine de deux ans moins un jour et à trois ans de probation. (Photo : Radio-Canada/Claudiane Samson)

Un juge du Yukon a rendu une décision qui pourrait établir un précédent après qu’un homme eut plaidé coupable d’homicide involontaire pour avoir vendu de la drogue ayant mené à une surdose mortelle.

Le juge Micheal Cozens a condamné Jared Skookum à une peine de deux ans moins un jour, moins le temps qu’il a déjà passé derrière les barreaux en attendant sa peine, ainsi qu’à trois ans de probation.

C’est la première personne au Yukon à être jugée et à recevoir une peine pour ce type d’accusation. L’homme a déjà purgé sa peine en attendant son procès, mais il demeurera derrière les barreaux, car il fait face à d’autres accusations qui ne sont pas reliées à cette affaire.

Selon les témoignages en cour, il a vendu de la drogue à Stephanie Pye en avril 2022. Peu après cette transaction, la femme de 36 ans a été retrouvée morte dans une chambre d’hôtel de Whitehorse d’une surdose de fentanyl et d’étizolam, un médicament similaire au valium.

Au départ, Jared Skookum a plaidé non coupable aux chefs d’accusation auxquels il faisait face, mais il a changé de défense devant la Cour territoriale de Whitehorse, en juin.

C’est la première fois que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) enquête sur une surdose d’opioïde qui mène à une accusation d’homicide involontaire. La GRC a refusé de se prononcer sur la sentence et sur l’impact que celle-ci pourrait avoir sur de futurs cas similaires.

De son côté, la coroner en chef du Yukon, Heather Jones, espère que cela contribuera à mettre fin à « ces pertes évitables et insensées ».

Ces morts touchent profondément le tissu de nos communautés. La perte de potentiel a été remplacée par un grand deuil. L’action réelle d’accuser un vendeur de drogue d’homicide involontaire apporte de l’espoir, en se disant que cela va s’ajouter aux efforts nécessaires pour riposter à cette crise insoutenable, écrit-elle dans une déclaration.

La coroner indique que son bureau a enregistré 123 décès liés à une consommation de drogue depuis 2016 au territoire.

Un dossier « complexe »

Durant la lecture du jugement, le juge Micheal Cozens a reconnu que les accusations contre Jared Skookum requéraient une peine qui dénonce la gravité de ses actes, mais que le dossier demeure complexe.

Le juge a reconnu que les vendeurs de drogues sont souvent eux-mêmes aux prises avec un problème de consommation et que beaucoup finissent par en vendre pour financer leur propre dépendance.

L’avocate de la défense, Jennifer Cunnigham, a d’ailleurs indiqué à plus d’une reprise que l’homme en question présentait « une forte dépendance aux opioïdes » et qu’il avait fait de multiples surdoses.

L’une de ces surdoses a cependant eu lieu avec la victime, Stephanie Pye, quelques semaines avant sa mort. Selon un exposé des faits déposé devant la cour, Jared Skookum et elle ont fait la fête ensemble le 21 mars 2022, soirée au terme de laquelle ils ont tous deux fait une surdose et survécu.

Le juge note ainsi que Jared Skookum connaissait les conséquences possibles de la drogue qu’il vendait. Le fait qu’il a été au courant de la surdose précédente de Stephanie Pye a été considéré comme un facteur aggravant dans sa décision.

D’après les informations de Virginie Ann

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