Inquiétudes concernant les changements du régime d’assurance maladie des T.N.-O.

Les changements apportés au régime d’assurance maladie complémentaire des T.N.-O. sont en vigueur depuis le 4 septembre. (Photo d’archives/Radio-Canada/Laurie Gobeil)

Des pharmaciens des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) craignent que les changements apportés au régime territorial d’assurance-maladie complémentaire (RAMC) ne créent des obstacles pour les patients atteints de maladies chroniques.

Ce régime de prestations public offrait auparavant une couverture pour une cinquantaine de pathologies chroniques spécifiques.

Or, depuis le 4 septembre, il couvre tous les résidents du territoire, et le niveau de remboursement varie en fonction de leurs revenus. Ce changement pourrait toutefois entraîner des coûts supplémentaires pour certains patients, qui devront payer une partie de leurs médicaments.

À Yellowknife, le pharmacien Ian Wasserman craint surtout que cette réforme pousse les patients, comme ceux qui ont le diabète, des maladies cardiaques ou de l’arthrite à interrompre les traitements qui leur ont été prescrits.

« Lorsqu’elles ne sont pas traitées ou mal prises en charge, ces pathologies diminuent la qualité de vie et entraînent de graves complications à long terme », soutient-il.

Aux T.N.-O., les détenteurs d’une carte d’assurance maladie sont couverts pour leurs visites à l’hôpital et pour leurs consultations médicales. Le RAMC couvre, quant à lui, des médicaments sur ordonnance, des soins dentaires, les déplacements médicaux, les fournitures médicales et les lunettes.

Le directeur de l’administration des services de santé, Nick Saturnino, indique que les familles à revenus plus élevés paieront jusqu’à 4 % de leurs revenus pour ces prestations, tandis que le reste sera couvert par le gouvernement territorial.

Il ajoute que les patients devront remplir un formulaire de demande de soins de santé pour en bénéficier et que la partie du programme couvrant les personnes non autochtones de 60 ans ou plus demeure inchangée.

« Dépense supplémentaire »  

Trevor Thompson, un Ténois souffrant de diabète de type 1 depuis plus de 30 ans et de problèmes rénaux, qualifie d’« injustes » les changements apportés.

Il déplore surtout que le nouveau régime de prestations public, basé sur les revenus, l’oblige à payer ses médicaments vitaux, alors que l’ancien système couvrait entièrement ses besoins en insuline et ses fournitures médicales.

« L’argent que je reçois chaque mois est seulement suffisant pour payer mon loyer et mes factures… Et maintenant, ils ajoutent une dépense supplémentaire », explique-t-il.

Fardeau administratif

Le président de l’Association pharmaceutique des T.N.-O., Rafiq Salehmohamed, croit que le principal défi sera l’approvisionnement de fournitures médicales.

« Il pourrait y avoir des problèmes logistiques pour déterminer combien faire payer un patient pour une fourniture médicale maintenant qu’il y a des quotes-parts et des plafonds familiaux », dit-il.

Il s’attend aussi à ce que le processus d’inscription et de renouvellement annuel devienne un fardeau pour de nombreux patients.

Il recommande au gouvernement ténois de s’inspirer d’un système similaire à celui de la Colombie-Britannique, où les gens s’inscrivent une seule fois et autorisent le gouvernement à vérifier automatiquement leurs déclarations fiscales.

Rafiq Salehmohamed reconnaît toutefois que le précédent régime d’assurance maladie complémentaire présentait des lacunes qui sont maintenant corrigées, dont l’absence de couverture pour les troubles de santé mentale.

Le gouvernement ténois estime que les changements rendent le régime de santé plus moderne et équitable.

Selon Nick Saturnino, 1200 patients bénéficient de la couverture médicale et environ 2200 personnes qui n’étaient pas couvertes auparavant pourraient désormais y être admissibles.

Ian Wasserman reste prudent quant aux effets des changements. « J’espère que cela ne nuira pas à la santé de notre population, mais l’augmentation des coûts pour les patients atteints de maladies chroniques constitue un obstacle potentiel aux soins de santé », conclut-il.

Avec les informations de Nadeer Hasmi

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