La députée du Nunavut mène un débat sur la violence policière envers les Autochtones

Lori Idlout à la Chambre des communes, le 16 septembre 2024.
Lundi, à la Chambre des communes, à Ottawa, la députée néo-démocrate Lori Idlout s’est exprimée lors d’un débat d’urgence convoqué après la mort de six membres des Premières Nations, tués par des policiers en l’espace de deux semaines. (Photo : La Presse Canadienne/Spencer Colby)

La députée néo-démocrate du Nunavut, Lori Idlout, demande que la Chambre des communes se penche sur six décès récents d’Autochtones, tués par des forces de l’ordre, lors d’un débat d’urgence qui s’est terminé tard dans la nuit.

Les députés ont décrit ces morts comme un rappel tragique de l’histoire du colonialisme et du racisme systémique au pays.

Pour Lori Idlout, la question n’est pas seulement de savoir si ces problèmes existent, mais plutôt ce que compte faire le législateur pour les résoudre.

Dans une lettre au président de la Chambre, la députée a évoqué l’importance de discuter de mesures immédiates qui peuvent être prises pour sauver des vies autochtones, dès maintenant. Elle est la première à avoir pris la parole, mentionnant aux députés que le colonialisme et les politiques génocidaires du Canada ne sont pas seulement chose du passé.

« Ces politiques génocidaires et les attitudes coloniales que nous observons sont systémiques. Nous les observons partout au Canada », a-t-elle dit.

Nous les observons dans le système d’éducation, dans le système de santé et bien entendu, dans le système pénal, affirme Lori Idlout, députée néo-démocrate du Nunavut. [Ces politiques] ont mené à ce débat d’urgence.

Le député néo-démocrate de Timmins-Baie James, Charlie Angus, a aussi pris la parole pour décrire des incidents de violence survenus dans sa circonscription.

Il a ensuite mentionné que la Gendarmerie royale du Canada n’est pas « comme des bureaucrates » qui « veillent à notre sécurité », comme on le lui a enseigné, mais plutôt « les troupes de choc pour forcer la prise de possession des terres autochtones ».

« Il y a un terme, et je ne le connais pas, car je ne parle pas oji-cri, mais une femme m’a dit que le terme pour police est « ceux qui prennent nos enfants » », a ajouté Charlie Angus.

Ils n’appellent pas la police, car ils n’ont pas confiance en elle. C’est la honte d’un Canada colonial qui a entraîné la mort de six de nos jeunes.

Oursons en peluche et fleurs déposés au sol, à Wetaskiwin, en Alberta.
Un lieu de recueillement a été créé par la famille de Hoss Lightning, tué par la police au début du mois. Hoss Lightning, 15 ans, de la nation crie Samson, a été abattu par la GRC à Wetaskiwin, en Alberta, après avoir appelé à l’aide. (Photo : Radio-Canada/Sam Samson)

Les six décès, survenus entre le 29 août et le 8 septembre, impliquent la GRC et des corps policiers municipaux dans cinq provinces. Ces incidents font actuellement l’objet d’enquêtes.

Les libéraux critiqués

Ces morts rappellent la série d’arrestations et de violences policières qui ont suscité une vague d’indignation nationale en 2020.

Le premier ministre Justin Trudeau avait promis des réformes à l’époque, dont une loi visant à améliorer le financement et la fiabilité des services de police des Premières Nations. Son parti a essuyé de vives critiques lundi en raison de l’absence de résultats.

À ce que je sache, aucune loi n’a été proposée, malgré la déclaration de l’ancien ministre de la Sécurité publique affirmant que c’était sa priorité. C’était en 2022, a mentionné la députée conservatrice de Kildonan-St-Paul, à Winnipeg, Raquel Dancho.

Le député Jamie Schmale, critique du Parti conservateur en matière de services aux Autochtones et de relations Couronne-Autochtones, a cité les conclusions de la vérificatrice générale du Canada, publiées plus tôt cette année, selon lesquelles le gouvernement gère mal le programme de police des Premières Nations et des Inuit.

Il a dénoncé le « sous-financement chronique des programmes de police des Premières Nations » et a ajouté que « les initiatives de police autochtone devraient donner la priorité aux approches de justice réparatrice ».

Les libéraux, sur la défense, ont souligné les progrès réalisés, les initiatives en cours, les engagements et les propositions de réformes.

La députée libérale Jennifer O’Connell, secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique, a dit que le gouvernement demeure engagé à travailler en collaboration avec les Premières Nations, comme en font foi les millions de dollars investis dans le programme de police des Premières Nations par les libéraux depuis 2021.

Elle a également souligné l’importance et l’urgence de la proposition de loi visant à créer un nouvel organisme de plaintes du public pour la GRC et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Avec les informations de Brett Forester

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