Pour Tokyo, l’affaire Watson relève de l’application de la loi

Paul Watson est toujours détenu à Nuuk, au Groenland, en attendant que le gouvernement danois statue sur la demande d’extradition du Japon. (Miguel Medina/AFP via Getty Images)

La demande japonaise d’extradition du militant écologiste Paul Watson, en détention au Groenland, relève de « l’application de la loi » plutôt que de la pêche à la baleine, a déclaré le nouveau ministre nippon des Affaires étrangères.

Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson a été arrêté le 21 juillet, en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un navire-usine baleinier nippon.

Le Japon réclame son extradition, ayant relancé une demande faite en 2012 par l’intermédiaire d’une notice rouge d’Interpol. Il accuse l’Américano-Canadien d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

Le Japon sollicite de la part du gouvernement danois l’extradition du suspect, a déclaré vendredi le nouveau chef de la diplomatie japonaise Takeshi Iwaya à la presse.

Nous considérons qu’il s’agit d’une question relevant de l’application de la loi en mer plutôt que d’une question relative à la pêche à la baleine, a-t-il ajouté, refusant de commenter le dialogue diplomatique entre Tokyo et Copenhague.

Les autorités japonaises se sont très peu exprimées sur l’affaire. En septembre, Hideki Tokoro, président de l’entreprise baleinière Kyodo Senpaku, avait déclaré à l’AFP que Paul Watson devait être jugé au Japon en raison des « actions terroristes de son organisation ».

Dans les années 2000 puis 2010, Sea Shepherd a joué au chat et à la souris dans l’Antarctique avec des navires japonais qui pêchaient des centaines de baleines chaque année.

Le Japon est, avec la Norvège et l’Islande, l’un des trois derniers pays à pratiquer la chasse commerciale à la baleine.

Mercredi, le tribunal du Groenland a décidé que Paul Watson devait être maintenu en détention jusqu’au 23 octobre afin d’assurer sa présence dans le cadre de la décision d’extradition, selon un communiqué de la police locale.

Mi-septembre, les avocats du militant septuagénaire ont saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, dénonçant notamment le risque qu’il court de « subir des traitements inhumains […] dans les geôles japonaises ».

Selon eux, la demande japonaise repose sur des affirmations fallacieuses, ce qu’ils voudraient montrer en présentant au tribunal de Nuuk des extraits vidéo des événements, filmés par la chaîne Discovery, une requête qui leur a été refusée jusque-là.

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