Des scientifiques s’alarment de l’effondrement d’un courant majeur de l’Atlantique

Cette photographie prise le 20 février 2024 montre un dauphin sautant dans les eaux de l’océan Atlantique, à environ 180 km à l’ouest de la côte de La Rochelle, dans l’ouest de la France. (Philippe Lopez/AFP via Getty Images)

Des scientifiques tirent l’alarme sur l’effondrement plus rapide qu’anticipé d’un système complexe de courants océaniques dans l’Atlantique, susceptible d’avoir des conséquences « catastrophiques » pour les pays nordiques plongés dans le froid, tandis que le reste de la planète se réchauffe.

Dans une lettre ouverte aux dirigeants du Conseil nordique qui se réunissent lundi à Reykjavik, une quarantaine de chercheurs internationaux soulignent que les effets seraient « probablement » ressentis partout dans le monde.

La « circulation méridienne de retournement atlantique » (AMOC) est un système complexe de courants océaniques, y compris le Gulf Stream, qui permettent de réguler la chaleur entre tropiques et hémisphère nord et sont donc déterminants pour les conditions de vie dans l’Arctique.

L’effondrement de ce système, déjà affaibli au cours des deux dernières décennies, est l’un des points de basculement qui inquiètent les scientifiques en raison de la cascade de catastrophes qu’ils déclencheraient. Mais la date à laquelle il devrait survenir ne fait pas consensus.

Dans son sixième rapport d’évaluation publié en 2023, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) exprime « un niveau de confiance moyen dans le fait que la circulation méridienne de retournement atlantique ne s’effondrera pas avant 2100 ».

Cependant, affirment les signataires de la lettre ouverte, des travaux récents « suggèrent que le GIEC a sous-estimé ce risque et que le franchissement de ce point de basculement est une possibilité sérieuse dès les prochaines décennies ».

« Les impacts, en particulier sur les pays nordiques, seraient probablement catastrophiques, y compris un refroidissement majeur de la région, alors que les régions environnantes se réchauffent », notent-ils.

« Cela représenterait une amplification et une intensification du cold blob (zone anormalement froide) qui s’est déjà formée au-dessus de l’Atlantique subpolaire, et conduirait probablement à des phénomènes météorologiques extrêmes sans précédent », ajoutent-ils.

Cela pourrait menacer la viabilité de l’agriculture dans le nord-ouest de l’Europe, font valoir les experts de l’ONU.

Mais ses effets se feraient aussi « probablement » sentir à l’échelle mondiale avec « un déplacement des ceintures de précipitations tropicales, une absorption océanique moindre du dioxyde de carbone (et donc une augmentation plus rapide dans l’atmosphère) ainsi qu’une importante élévation du niveau de la mer. »

Le Conseil nordique rassemble le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède ainsi que plusieurs territoires de la région (îles Féroé, Groenland, Åland).

Leurs dirigeants sont réunis lundi et mardi à Reykjavik pour un sommet auquel le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également été convié.

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