Craintes aux T.N.-O. face à une possible hausse des tarifs d’électricité

La Northwest Territories Power Corporation, ou Société d’énergie des T.N.-O., a déposé une demande à la Régie des services publics pour augmenter les tarifs d’électricité de 18 %. (Radio-Canada/Natalie Pressman)

Les résidents et les entreprises des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) se préparent à une éventuelle hausse des tarifs d’électricité de 18 %, alors même qu’ils disent avoir du mal à faire face à l’augmentation du coût de la vie.

La Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest (NTPC) a déposé une demande pour hausser les tarifs sur l’ensemble du territoire. Cette augmentation s’ajouterait à la hausse de 7 % déjà accordée cet été, ce qui ferait bondir les factures d’électricité de 25 % pour tous les clients de la société.

Selon la NTPC, cette hausse est nécessaire à cause du faible niveau des cours d’eau qui a nui à la production d’hydroélectricité et l’a obligée à passer au diésel. L’inflation, le coût du diésel et l’agrandissement de la centrale hydroélectrique Taltson, un projet maintenant évalué à 97 millions de dollars, justifient cette demande, selon elle.

Selon les calculs de NTPC, les clients résidentiels qui utilisent 600 kW/heure verraient leur facture mensuelle augmenter d’environ 33 $ s’ils sont à Yellowknife, de 32 $ s’ils résident dans une communauté alimentée au diésel ou par la centrale Snare, et de 38 $ s’ils sont connectés à la centrale Taltson.

Répercussions sur les municipalités

À Yellowknife, l’administration et le conseil municipal s’inquiètent de cette possible hausse sur les résidents.

« Le coût de la vie est déjà élevé, et quand il augmente […] les résidents en ressentent vraiment les conséquences », explique le directeur municipal, Stephen Van Dine. Les coûts de fonctionnement des bâtiments municipaux, comme la piscine ou le centre sportif Multiplex, vont augmenter si cette hausse des tarifs va de l’avant.

Il ajoute que le conseil municipal devra décider comment équilibrer le budget en tenant compte de cette hausse, soit par une augmentation des impôts fonciers ou par des tarifs pour les usagers.

« Je sais que le conseil municipal est vigilant et tient à offrir des services de qualité à un coût raisonnable », dit-il.

Stephen Van Dine, le directeur de la Ville de Yellowknife, dit que si la hausse va de l’avant, le budget municipal devra être révisé. (Radio-Canada/Allister McCreadie)

À Ulukhaktok, le maire Joshua Oliktoak dit qu’il n’a jamais vu une demande de hausse des tarifs aussi substantielle.

« C’est déjà assez difficile pour nous. L’essence est hors de prix en ce moment, et le prix des denrées alimentaires ne semble pas vouloir baisser », indique-t-il.

Les consommateurs paieront la facture

À Norman Wells, dans le Sahtu, Joshua Earls, le propriétaire de l’une des deux épiceries, dit que cette hausse, si elle est approuvée, sera probablement payée par les clients.

Il ajoute que l’électricité utilisée pour faire fonctionner les réfrigérateurs et les congélateurs fait partie de l’une de ses principales dépenses.

La communauté est déjà aux prises avec une hausse vertigineuse du coût du mazout de chauffage, qui l’a poussée à déclarer un état d’urgence local.

« Ça commence à devenir un peu fou, lance Joshua Earls. On dirait bien qu’on se fait rentrer dedans avec le chauffage, et maintenant l’électricité et le manque de moyens de transport pour acheminer les denrées ici. »

À Yellowknife, la Chambre de commerce craint aussi les répercussions de cette augmentation sur les consommateurs.

« C’est une hausse énorme et on dirait que ces hausses n’ont pas de fin », note son président, Adrian Bell.

Adrian Bell est le président de la Chambre de commerce de Yellowknife. (Angela Gzowski)

Adrain Bell dit que le territoire perd des résidents et que cette tendance ne fera que continuer si le coût de la vie ne fait qu’augmenter.

« Tout coûte de plus en plus cher et il n’y a pas de répit en vue. Les gens se demandent s’ils ont encore les moyens de vivre ici. Pour beaucoup de gens, cette réponse est non », ajoute-t-il.

Prochaines étapes

La Régie des services publics doit maintenant réviser la demande de la NTPC et déterminer si la hausse demandée est raisonnable, selon son président, Gord Van Tighem. Une décision devrait être rendue avant la fin de l’année.

Si cette hausse est approuvée, il restera, selon Gord Van Tighem, à savoir quand elle sera appliquée.

Les résidents pourront faire part de leurs commentaires concernant cette demande, mais la Régie doit en établir le processus et déterminer si des audiences publiques seront organisées ou non.

Avec les informations de Mykella Van Cooten, Luke Carroll et Liny Lamberink

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