L’ombre de Victoria Gold plane sur le Forum géoscience

Des carottes minérales sont disposées sur un présentoir le 22 novembre 2023.
En marge des conférences du Forum géoscience du Yukon, des entreprises d’exploration minière font valoir le potentiel minéral de leurs concessions. (Photo d’archives/Radio-Canada/Sarah Xenos)

Le Forum géoscience de Whitehorse, le plus important rassemblement du secteur minier du Yukon, se déroule cette semaine dans la capitale du territoire. Cette 52e édition est forcément marquée par le déversement de la mine de Victoria Gold, survenu en juin.

L’incident à Victoria Gold est très important, je ne veux pas le sous-estimer. Mais en même temps, c’est un événement isolé. Il s’agit d’une compagnie sur un projet alors que le Yukon compte de nombreuses compagnies et de nombreux projets, souligne le directeur général de la Chambre des mines du Yukon, Jonas Smith.

« Victoria Gold a certainement coloré nos conversations, mais en même temps, il y a beaucoup de succès à célébrer », ajoute Jonas Smith, directeur général de la Chambre des mines du Yukon.

Jonas Smith lors du forum geoscience à Whitehorse, le 19 novembre 2024.
Le directeur général de la Chambre des mines du Yukon, Jonas Smith, lors du 52e Forum géoscience. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Lors d’un discours devant des membres de l’industrie, le consultant environnemental pour la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, Bill Slater, n’était toutefois pas du même avis.

Les conséquences de ce désastre détermineront l’avenir de l’industrie minière dans le territoire de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun. En tant qu’industrie, cet échec est votre échec, pas seulement l’échec de Victoria Gold, a-t-il dit.

De son côté, le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, croit qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur ce qui s’est passé lors du déversement et sur ses conséquences.

Je pense que tout le monde attend de voir ce qui va ressortir de l’enquête indépendante qui est en cours, indique-t-il.

Mardi matin, la cheffe de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, Dawna Hope, s’est aussi adressée à l’assemblée pour parler notamment des conséquences du déversement sur sa communauté.

La cheffe de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, Dawna Hope. Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos
La cheffe de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, Dawna Hope. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Elle se dit fatiguée d’attendre la réforme de la Loi sur les mines promise par le gouvernement et souhaite prendre les choses en main à la lumière de ce qui s’est passé depuis le mois de juin.

Nous allons élargir nos pouvoirs législatifs et développer nos politiques minières pour créer nos propres lois, soutient-elle.

« Cette longue histoire d’abandon des mines au territoire se poursuit depuis l’époque des premiers contacts et ça se termine maintenant », explique Dawna Hope, cheffe de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun

Une réforme qui prend du temps

Dans une entrevue, le premier ministre Ranj Pillai s’est défendu du temps que prend la modernisation des législations entourant l’exploitation minière, car il s’agit d’un travail de longue haleine.

Il y a 22 Premières Nations avec lesquelles nous avons l’obligation légale de travailler et que nous devons consulter. Pas seulement les 14 Premières Nations du Yukon, mais les Premières Nations transfrontalières et le Conseil des Premières Nations du Yukon. Alors, je crois que le progrès que nous faisons est important, souligne-t-il.

Il n’est toutefois pas clair si un nouveau projet de loi sera prêt à temps afin qu’il soit déposé avant les prochaines élections, prévues dans un an.

Je pense que nous allons avoir la base en place, mais peut-être pas une législation complète en place, conclut le premier ministre.

Avec les informations d’Elyn Jones et de Caitrin Pilkington

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