Déclin brutal de la quantité de krill dans l’Atlantique Nord, dévoile une étude
Une équipe de scientifiques britanniques et français a observé un déclin de 50 % du krill de l’Atlantique Nord au cours des 60 dernières années, principalement dû à la variabilité du climat et au réchauffement de l’Atlantique Nord.
Le krill est un crustacé que l’on retrouve habituellement en grand nombre dans tous les océans du monde. Dans l’Atlantique Nord, le krill fait partie de l’écosystème marin, en particulier dans les eaux boréales et arctiques. Il est d’ailleurs un élément crucial des réseaux alimentaires. Il constitue à ce titre une source importante de nourriture pour les espèces de poissons, les calmars et les mammifères marins tels que les baleines.
C’est en examinant les données issues des observations à long terme du krill, que l’équipe dirigée par Martin Edwards du Plymouth Marine Laboratory (PML) a démontré que dans l’ensemble du bassin de l’Atlantique Nord, l’abondance du krill a diminué de 50 % au cours des 60 dernières années.
Les résultats, publiés dans la revue Communications Biology, montrent que ce déclin « généralisé » et « brutale » a été associé au réchauffement du climat de l’Atlantique Nord observé au cours des six dernières décennies. « Ce réchauffement s’est particulièrement accéléré depuis le milieu des années 1990, lorsque les eaux de l’Atlantique se sont brusquement réchauffées », ont indiqué les chercheurs.
Dans les zones subpolaires de l’Atlantique Nord, où le krill est le plus abondant, les scientifiques ne cachent plus leur inquiétude quant aux changements climatiques – des eaux plus chaudes et plus salées – qui affectent l’Atlantique Nord.
Les régions maritimes de l’Arctique, en particulier, connaissent le plus fort réchauffement de la planète (près de trois fois plus rapide que la moyenne planétaire) et la perte de glace de mer au cours des dernières décennies a été très rapide.
Pour le scientifique Martin Edwards, lorsque la température des océans augmente, les experts s’attendent généralement à ce que la répartition des espèces se dirige vers les régions historiquement plus froides, conformément à leurs habitats préférés.
« Dans ce cas, nous nous attendrions à ce que les populations de krill se déplacent simplement vers le nord pour éviter le réchauffement de l’environnement et trouver de nouveaux habitats dans les régions plus fraîches de l’Atlantique Nord », explique-t-il.
L’étude montre toutefois que pour la première fois dans l’Atlantique Nord, les populations marines ne déplacent pas simplement leur distribution vers le nord en raison du déplacement des isothermes pour rétablir de nouveaux habitats géographiques.
Selon Angus Atkinson, scientifique au Plymouth Marine Laboratory, l’étude révèle un véritable « rétrécissement de l’habitat » et une perte potentielle d’habitat qui pourraient être le principal facteur du déclin des populations de krill observé par les chercheurs.