Nouveau record de chaleur en janvier, selon Copernicus

La réduction de l’effet albédo, causée par la hausse des températures, diminue la réflexion des rayons du soleil sur les glaces polaires. La Terre absorbe ainsi davantage la chaleur et se réchauffe plus rapidement. Cette image montre des eaux ouvertes au nord du Groenland, en août 2018. (Alfred-Wegener-Institut)

Janvier 2025 a été le mois de janvier le plus chaud jamais mesuré sur Terre, selon l’observatoire européen Copernicus, douchant l’espoir que le phénomène La Niña interrompe près de deux ans de records de températures, avant tout sous l’effet du réchauffement climatique d’origine humaine.

Janvier 2025 est un autre mois surprenant, poursuivant les températures record observées au cours des deux dernières années, malgré le développement des conditions La Niña dans le Pacifique tropical et leur effet de refroidissement temporaire sur les températures mondiales, a déclaré Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus, dans son bulletin mensuel publié jeudi.

Avec une température moyenne de 13,23 °C selon Copernicus, « janvier 2025 a dépassé de 1,75 °C le niveau préindustriel », avant que les humains modifient en profondeur le climat par l’utilisation massive du charbon, du pétrole et du gaz.

Les scientifiques s’attendaient à ce que la série de records des années 2023 et 2024, les deux plus chaudes jamais mesurées, s’interrompe avec la fin du phénomène naturel réchauffant El Niño et l’arrivée de son opposé, La Niña.

C’est ce qui est un peu surprenant. On ne voit pas cet effet de refroidissement, ou du moins de frein temporaire, sur la température mondiale que l’on s’attendait à voir, a déclaré à l’AFP Julien Nicolas, un climatologue de Copernicus.

Copernicus relève même des signes « d’un ralentissement ou d’un arrêt de l’évolution vers des conditions La Niña », qui pourrait disparaître complètement d’ici mars, selon le climatologue.

Les températures mondiales, dont la hausse a alimenté sécheresses, canicules ou inondations dévastatrices, sont fortement dépendantes de celles des mers. Or, les températures à la surface des océans, régulateurs primordiaux du climat qui couvrent plus de 70 % du globe, se maintiennent à des niveaux jamais vus avant avril 2023.

Pour la surface des océans, janvier 2025 se classe toutefois deuxième mois le plus chaud derrière le record absolu de janvier 2024.

Plus faible étendue en Arctique

En Arctique, où l’hiver est très anormalement chaud, la banquise a atteint sa plus faible étendue pour un mois de janvier, quasiment égale à 2018, selon Copernicus.

Avec ce record de température, janvier 2025 devient « le 18e des 19 derniers mois pour lequel la température moyenne de l’air à la surface du globe a dépassé de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel », note encore l’observatoire européen.

Soit davantage que la barre symbolique des +1,5 °C, correspondant à la limite la plus ambitieuse de l’Accord de Paris de 2015, qui vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C.

Cet accord fait toutefois référence à des tendances à long terme : une telle moyenne de réchauffement devra être observée sur au moins 20 ans pour considérer la limite franchie.

En prenant ce critère, le climat est actuellement réchauffé d’environ 1,3 °C. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que la barre de 1,5 °C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035, quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, aujourd’hui proches du pic, mais pas encore en déclin.

Si la plupart des climatologues estiment que ces records successifs n’invalident pas les projections, tout en se situant dans la fourchette haute de leurs estimations, certains scientifiques à la marge formulent l’hypothèse que le climat se réchauffe plus vite sous l’effet des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

Est-ce qu’on arrive à discerner une réponse du climat plus forte? Pour l’instant, il y a quelques éléments, mais pas encore je dirais de constat, de démonstration, d’une réponse plus forte que celle attendue, résume Valérie Masson-Delmotte, éminente climatologue.

Les études sont en cours pour se prononcer, mais quoi qu’il en soit, « dans un climat où on continue à ajouter des gaz à effet de serre, il ne faut pas être surpris qu’on batte des records de chaleur », rappelle cette ancienne haute responsable du GIEC.

À lire aussi :

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *