Risques d’engelures au mégamarathon Yukon Arctic Ultra

En parallèle de la Yukon Quest, une autre course suit le même tracé, mais plutôt que de parcourir les 640 kilomètres en traîneau à chiens, la Yukon Arctic Ultra se fait à vélo, en ski ou à pied, ce qui augmente les risques d’engelures pour les athlètes.
C’est une année qui est froide, mais nous avons eu pire. Alors, ce n’est pas nouveau pour nous, assure l’organisateur de ce mégamarathon, Robert Pollhammer.
Il n’en reste pas moins que, depuis le début de la course, dimanche après-midi, à Teslin, plusieurs athlètes ont dû abandonner. Au moins six participants ont été envoyés à l’hôpital. Deux personnes ont même dû être évacuées par hélicoptère.
Notre procédure, c’est qu’en cas d’engelure, peu importe son importance, même une gelure superficielle, la course est terminée. La personne doit se rendre à l’hôpital pour s’assurer que tout est correct et commencer un traitement au besoin, explique l’organisateur.
C’est pourquoi tous les participants doivent se soumettre à un examen médical obligatoire à chaque point de contrôle, ce qui n’est pas facile parce que les gens veulent continuer. « On leur fait enlever leurs gants et leurs souliers », dit Robert Pollhammer.

La Dre Sam Perry n’en est pas à sa première pprésence comme responsable de l’équipe médicale bénévole, mais elle souligne que, cette année, le nouveau tracé semble plus difficile pour les athlètes.
Je pense que l’élévation ne doit pas aider. Les gens arrivent [au point de contrôle] et ils sont épuisés, beaucoup plus fatigués que les années précédentes, raconte-t-elle.
Les risques d’engelures et la fatigue n’empêchent cependant pas les sportifs comme Harm Feringa, de Palmer, en Alaska, de se lancer dans l’aventure, aussi extrême soit-elle.
C’est très froid, très difficile, mais c’est tellement agréable, tellement beau, s’exclame-t-il à son arrivée à Ross River, à mi-parcours. Il ajoute que c’est très spécial de croiser les équipes de traîneaux à chiens sur le sentier.
Avant de repartir pour parcourir 300 kilomètres de plus, il prend une pause bien méritée dans le village yukonnais où des bénévoles offrent du soutien.
Jeffrey Mackie-Deernsted apporte un peu de réconfort aux personnes qui font l’Ultra. « C’est une chose bien différente de notre vie habituelle », dit-il en éclatant de rire.
Il a décidé de donner de son temps, notamment pour être aux premières loges des histoires des athlètes et pour pouvoir discuter avec eux. « Pour moi, c’est l’inspiration de ma vie aussi », lance-t-il.

En plus des 45 athlètes venus de partout dans le monde qui ont dû se préparer mentalement et physiquement pour participer à la course, les cinéastes français Colin Olivero et Mathis Decroux ont dû faire de même.
On a essayé de se préparer comme on pouvait avec ce qu’on a chez nous, c’est-à-dire la montagne et la haute montagne, où il fait un peu froid. Il peut faire -15 degrés Celsius, -20 degrés Celsius, mais là où on habite, ce n’était pas possible d’aller chercher du -30 degrés Celsius, -40 degrés Celsius. Donc, on découvre et on apprend un petit peu sur le terrain, dit Colin Olivero.
Les deux réalisateurs ont traversé l’Atlantique pour suivre le spécialiste de l’ultra-trail Mathieu Blanchard, un défi aussi imposant pour l’athlète que pour cette équipe.
On essaie de faire au mieux avec les conditions et de gérer les batteries, les caméras et le matériel pour pouvoir avoir le maximum d’images tout en restant safe et en sécurité et de ne pas perdre nos doigts, indique Colin Olivero.
La course Yukon Arctic Ultra doit se poursuivre jusqu’au 14 février.
Avec les informations de Cheryl Kawaja
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