Pierre Poilievre veut sabrer l’aide étrangère pour financer la défense de l’Arctique

(Corporal David Veldman)
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Dans le plan qu’il propose pour assurer la défense de l’Arctique face aux visées expansionnistes de la Russie et de la Chine, le chef conservateur Pierre Poilievre promet, s’il est élu, de faire construire deux nouveaux brise-glaces, de doubler les effectifs des Rangers et d’établir une base militaire permanente à Iqaluit.
Le tout serait réalisé très rapidement, promet-il, et financé à partir des milliards que le Canada verse chaque année en aide étrangère.
« Toutes ces améliorations vont être financées par une réduction importante de l’aide étrangère dont une grande partie va aux dictateurs, aux terroristes et aux bureaucraties mondiales. »
Selon les données budgétaires fédérales, le Canada a consacré 6,88 milliards de dollars à l’aide internationale en 2023-2024 contre 8,1 milliards en 2022-2023. |
Dans une vidéo mise en ligne sur X, Pierre Poilievre déclare qu’il est grand temps que le gouvernement canadien s’occupe de la défense de l’Arctique à l’heure où les grandes puissances mondiales convoitent les ressources et les futures routes maritimes de cette région stratégique que libérera la fonte des glaces.
Soulignant que les forces canadiennes ont découvert la présence de bouées de surveillance chinoises ainsi que de soi-disant navires de recherche chinois dans les eaux de l’Arctique ces dernières années, il ajoute que la Russie, elle, est carrément passée à la vitesse supérieure.
« Le Pentagone a aussi mis en garde contre d’éventuelles actions russes dans l’Arctique comme le brouillage des satellites GPS », a affirmé le chef conservateur en rappelant que les Russes possèdent la plus grande flotte de brise-glaces arctiques en activité, sans compter les sous-marins et les navires de surface.
Il a ajouté que Moscou multiplie par ailleurs ses bases dans l’Arctique, alors que le Canada n’y possède aucune base militaire permanente depuis la fin de la guerre froide.

« Des forces hostiles veulent nos ressources, nos routes maritimes et être à distance de frappe de notre continent », a-t-il ajouté.
Après neuf ans d’incompétence et de mépris des libéraux, notre armée est affaiblie et nos alliés ne nous respectent plus. Notre sécurité, notre territoire et nos échanges commerciaux avec les États-Unis exigent qu’on reprenne le contrôle du Nord canadien.
Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada
Une base permanente au Nunavut
Pour renforcer la souveraineté canadienne dans ces vastes territoires qui comptent pour 75 % de notre littoral et 40 % de notre superficie continentale, Pierre Poilievre promet dans un premier temps de développer la présence militaire canadienne en Arctique en ouvrant une base militaire permanente à Iqaluit, au Nunavut.
Dotée d’un port et de pistes d’atterrissage capables d’accueillir des vols militaires, Iqaluit serait l’emplacement idéal pour y établir cette base, croit le chef conservateur.
M. Poilievre y déploierait une escadre complète des nouveaux chasseurs F-35 dont doit prendre livraison le Canada ainsi que des appareils de surveillance Poseidon P8 pour renforcer la lutte anti-sous-marine, la surveillance et le renseignement ainsi que la recherche et le sauvetage.
Le fait qu’Iqaluit soit déjà une ville permettrait de briser l’isolement des militaires en plus de contribuer au développement et à la prospérité locale, estime-t-il.

Outre une base permanente en Arctique, Pierre Poilievre promet, s’il est élu, de commander deux brise-glaces supplémentaires pour la Marine royale canadienne. Des bâtiments qui s’ajouteraient aux deux bateaux déjà en construction pour la garde côtière.
En éliminant les problèmes et la bureaucratie, Pierre Poilievre estime qu’il sera capable de livrer les quatre bâtiments d’ici 2029.
Pour ce qui est du nombre de troupes au sol, le chef conservateur promet de doubler les effectifs du 1er groupe de Rangers canadiens déployés au Yukon, dans les Territoires-du-Nord-Ouest et au Nunavut. Leurs effectifs, actuellement à 2000, passeraient à 4000.
« Ces trois mesures ne sont que le début de mon plan Le Canada d’abord pour le Nord. Elles vont s’ajouter au plan de mise à jour de la défense et de modernisation du NORAD qui inclut déjà des missiles air-air avancés, des avions de ravitaillement ainsi que l’amélioration des quatre sites d’opération d’Inuvik, de Yellowknife, de Goose Bay et de la nouvelle base d’Iqaluit. »