Investir dans les infrastructures, une priorité électorale au Yukon

Vue du barrage hydroélectrique du fleuve Yukon depuis le pont Millénium, le 20 juillet 2023.
La majeure partie de l’électricité au Yukon est produite par trois centrales hydroélectriques, dont celle située sur le fleuve Yukon, à Whitehorse. (Photo d’archives : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Le fédéral joue un rôle prépondérant dans le financement des différents projets d’infrastructure énergétique dans les territoires et, que ce soit en raison des changements climatiques ou de la croissance démographique, les besoins sont grands, notamment au Yukon. Cette question est donc au cœur des préoccupations électorales.

Le maire de Whitehorse, Kirk Cameron, qualifie le soutien financier d’Ottawa d’essentiel pour le futur de la capitale yukonnaise qui doit en plus faire face à des infrastructures vieillissantes.

Ces trois facteurs nous poussent à dire au gouvernement du Yukon et du Canada que nous avons besoin d’aide et que nous continuerons à avoir besoin d’aide pour la prochaine décennie, voire plus, soulignait-il, en marge de la mise à jour de la Ville sur la situation de l’escarpement de la route Robert-Service.

On peut voir des débris d'un glissement de terrain survenu le 30 avril 2022 à Whitehorse, bloquant la route Robert-Service et se déversant sur le fleuve Yukon.
Un premier glissement de terrain survenu le 30 avril 2022 à Whitehorse a bloqué la route Robert-Service pendant plusieurs semaines. La Ville songe à dévier la route pour assurer la sécurité des automobilistes.
(Photo : Radio-Canada/Vincent Bonnay)

Un dossier qui à lui seul exigera un financement d’Ottawa puisque l’une des solutions permanentes envisagées pour sécuriser la zone de glissement de terrain comporte le réalignement de la route, un projet qui peut s’élever à 60 millions de dollars.

Des besoins grandissants en énergie

Au Yukon, où plus de 90 % de l’électricité provient depuis près de 25 ans de sources renouvelables, le réseau électrique arrive au maximum de sa capacité de production. Il en résulte des coupures de courant fréquentes, notamment en hiver, et une utilisation accrue des énergies fossiles comme le diesel pour pallier la demande.

En ce moment, nous avons un système qui a été construit il y a 70 ans et qui doit être mis à jour, c’est notre priorité, assure le président-directeur général de Yukon Energy, Chris Milner.

Le barrage hydroélectrique de Whitehorse.
La majorité de l’électricité du Yukon est produite par le barrage hydroélectrique de Whitehorse, celui de Mayo et celui d’Aishihik. (Photo : Radio-Canada/Vincent Bonnay)

Yukon Energy vient d’ailleurs de publier son plan pour les cinq prochaines années visant à stabiliser le réseau électrique afin de répondre à la demande grandissante d’électricité. Ce plan comporte entre autres la construction de deux centrales thermiques utilisant de l’énergie fossile dans la région de Whitehorse.

Cela nécessitera la coopération de tous les ordres de gouvernement pour parvenir à compléter ces projets, indique Chris Milner, d’autant plus que la facture s’élève à 100 millions de dollars.

Alors que le Nord canadien se réchauffe trois fois plus rapidement que le reste de la planète, l’impact des changements climatiques se fait également sentir sur les infrastructures électriques qui accusent notamment de grandes variations dans les niveaux de l’eau et une imprévisibilité générale.

Pour Chris Milner, il ne fait donc aucun doute que l’énergie est l’une des grandes priorités de cette campagne électorale.

Au fond, derrière chacun des grands enjeux que nous avons, que ce soit le logement, les soins de santé, l’éducation ou l’économie, l’énergie est derrière tout cela et est nécessaire pour faire avancer le territoire. L’énergie est absolument une priorité pour aller de l’avant, soutient-il.

La position des candidats du Yukon

Gabrielle Dupont

La candidate verte s’accorde sur le fait que le Yukon doit développer son réseau électrique pour subvenir à la demande grandissante en électricité.

On se fait dire qu’on doit avoir des voitures électriques, du chauffage électrique, mais en même temps, chaque hiver, on se fait dire qu’on est à deux doigts de manquer d’électricité, souligne-t-elle.

Pour cela, elle souhaite se concentrer sur les projets à plus petite échelle dans les communautés comme les parcs solaires et éoliens. Augmenter la quantité d’électricité produite au Yukon serait également favorable économiquement, dit-elle, puisque cela permettrait d’attirer plusieurs industries.

J’aime penser qu’on est capable au Yukon d’avoir notre propre réseau indépendant parce que ça nous permet aussi d’être autonomes pour prendre nos décisions énergétiques.

Brendan Hanley

Le candidat libéral soutient que le fédéral doit investir dans des infrastructures efficaces énergétiquement. Il maintient aussi l’importance du dossier de la connexion du réseau électrique yukonnais avec celui de la Colombie-Britannique et du projet d’agrandissement du barrage d’Atlin.

Cela signifie également, à terme, de faciliter la transition vers l’abandon des combustibles fossiles en passant à l’électrification, dit-il.

Quatre grandes pancartes sur le bord d'une rue au soleil, le 12 avril.
Quatre candidats se présentent pour l’unique poste de député du Yukon à Ottawa. (Photo : Radio-Canada/Cheryl Kawaja)

Ryan Leef

Le candidat conservateur considère que la question de l’énergie au Yukon va de pair avec la question de la sécurité de l’Arctique et qu’il est primordial de continuer les investissements, notamment dans les petits projets énergétiques.

Pour être en mesure d’avoir un certain niveau de sécurité, nous devons être indépendants énergétiquement. Ça permet une croissance économique et une croissance de notre secteur de développement des ressources, soutient-il.

Katherine McCallum

Pour la candidate néo-démocrate, la priorité doit être mise sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, elle propose de cesser les subventions et les crédits d’impôt pour les compagnies pétrolières et gazières pour réinvestir ces montants dans l’énergie renouvelable.

Nous devons réduire notre dépendance aux énergies fossiles et nous devons faire payer les grands pollueurs pour notre système afin de pouvoir créer des ressources en énergie renouvelable, assure-t-elle.

Avec des informations de Jackie Hong et de Virginie Ann

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