Le nouveau budget des T.N.-O. reçoit un accueil mitigé de la part de députés
Les réactions au nouveau budget de fonctionnement proposé par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont été mitigées, vendredi, à l’Assemblée législative. Certains députés critiquent notamment le manque de dépenses en matière de logement.
La ministre des Finances Caroline Wawzonek a déposé le budget de fonctionnement 2024-2025 vendredi. Elle a indiqué que le plan de 2,2 milliards de dollars comprend des choix difficiles
pour s’assurer que le territoire est financièrement prêt à faire face aux aléas qui pourraient survenir.
Danny McNeely, député du Sahtu, a dit qu’il approuvait l’accent mis sur la viabilité financière dans ce budget qui prévoit des réductions de dépenses de 48 millions de dollars comparativement à l’année dernière.
En résumé, il s’agit en quelque sorte de faire des sacrifices maintenant pour des années de croissance
, résume M. McNeely.
Mais d’autres députés et des organisations de défense des droits se sont montrés plus critiques.
C’est le cas de la députée de Yellowknife Nord, Shauna Morgan, qui considère que le budget ne cible pas assez des priorités de la 20e Assemblée, comme l’amélioration du logement et de l’économie.
Elle s’est dite déçue que «rien de vraiment nouveau» ne soit prévu dans les investissements en matière de logement. Elle souhaite également que l’on investisse davantage dans les soins de santé et l’éducation.
Nous devons revenir à l’essentiel et examiner la manière dont nous allouons les fonds pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
– Shauna Morgan, députée de Yellowknife Nord
«Si nous voulons transférer des ressources d’une partie du gouvernement à une autre, nous devons avoir une vision très claire de ce que nous essayons d’accomplir. Et je ne suis pas convaincue que nous l’ayons fait.»
Richard Edjericon, député de Tu Nedhé-Wiilideh, a aussi admis qu’il aurait voulu voir plus d’argent alloué aux initiatives en matière de logement.
«Ce qu’ils ont annoncé aujourd’hui n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Ils vont avoir du mal à réaliser les priorités de ce gouvernement», a-t-il confié à CBC.
Inquiétudes concernant les réductions
De nombreux représentants du Syndicat des travailleurs du Nord ont également assisté au discours sur le budget vendredi. Dans une entrevue accordée à CBC, le vice-président du syndicat, Melvin Laroque, s’est montré extrêmement critique à l’égard des suppressions d’emplois prévues dans ce budget.
Celui-ci prévoit la coupe de 91 postes dans la fonction publique, dont 58 sont actuellement pourvus. Les 33 postes restants sont des postes vacants que le territoire va éliminer. Parmi les suppressions d’emplois, 69 postes sont syndiqués.
«Cela a un impact majeur sur les communautés. Il n’y a pas d’argent dépensé dans ces villes, ce qui fait chuter l’économie», affirme M. Laroque.
«Qu’est-ce que nos membres vont faire de leurs hypothèques, n’est-ce pas? Comment peuvent-ils se permettre de nourrir leur famille maintenant? L’assurance-emploi ne va pas nourrir une famille de quatre ou cinq personnes, surtout dans le contexte économique actuel.»
La fermeture de l’unité pour hommes du Complexe correctionnel de Fort Smith est un autre élément du budget proposé qui a suscité des critiques.
Dans son discours sur le budget, Mme Wawzonek a mentionné que le territoire espérait réaffecter le bâtiment en centre de bien-être, ce qui pourrait créer des emplois à Fort Smith.
Chris Westwell, président de la Chambre de commerce Thebacha de Fort Smith, a toutefois qualifié ce projet de «douteux».
Il s’inquiète du fait que le gouvernement n’a pas activement consacré de fonds pour d’éventuelles rénovations visant à convertir la prison en centre de bien-être, et qu’il n’a pas non plus planifié la manière dont la transition serait effectuée.
Selon lui, il s’agit d’une situation du genre «peut-être pourrions-nous en faire un centre de bien-être, mais nous ne savons pas encore ce que cela signifie, nous ne savons pas ce que cela va inclure».
«Ce n’est pas rassurant selon moi», lance-t-il.
Le financement des logements de transition est salué
Le projet de budget de fonctionnement comporte quelques nouveaux postes de dépenses, dont 1,6 million de dollars répartis entre plusieurs ministères pour un nouveau «programme de logements de transition pour le rétablissement des toxicomanes» qui démarre à Yellowknife et à Inuvik.
Le programme proposé, qui sera géré en partenariat avec des organismes à but non lucratif, fournira des logements aux résidents des Territoires du Nord-Ouest qui reviennent d’un traitement contre la toxicomanie dans le Sud.
La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, est enthousiaste à propos de ce nouveau programme.
«Je suis heureuse d’apprendre qu’ils examinent toutes les ressources et tous les atouts dont ils disposent et qu’ils cherchent à les utiliser au mieux. Car nous devons absolument nous concentrer sur les dépendances, le logement et les problèmes de sécurité publique», conclut-elle.
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