Au Yukon, des programmes interrompus par les changements au principe de Jordan

Kim Rumley tenant Ava Jaranowska dans ses bras.
Ava Jaranowska, dans les bras de sa grand-mère, Kim Rumley. La famille a bénéficié du financement du principe de Jordan pour les services d’orthophonie. (Photo : Kim Rumley)

Dans les foyers et les salles de classe du Yukon, des familles autochtones constatent les conséquences des modifications apportées au principe de Jordan.

Ava Jaranowska, une fillette autiste et non verbale de 3 ans, nécessite des séances d’orthophonie hebdomadaires. Ces dernières coûtaient environ 150 $ par semaine. Sa famille recevait des subventions au titre du principe de Jordan pour couvrir ces frais. Cependant, depuis février, cette aide a été interrompue, le gouvernement fédéral ayant modifié les critères d’admissibilité du programme.

Tout ce qu’on entend, c’est qu’ils sont en retard, déplore Kim Rumley, la grand-mère de l’enfant.

Le Canada doit faire mieux, car la situation actuelle a un impact négatif sur nos enfants, dit Kim Rumley.

Le principe de Jordan vise à garantir que tous les enfants des Premières Nations aient accès aux services de santé, sociaux et éducatifs.

C’est très difficile, admet Kim Rumley. Cela demande beaucoup de temps et d’énergie, qui seraient mieux consacrés à Ava […]. Elle mérite d’apprendre à parler et à exprimer ses besoins.

Une réduction des services pour des élèves de Premières Nations

Melanie Bennett, à la tête de la Direction de l’éducation des Premières Nations du Yukon (DEPNY), affirme que les changements apportés au principe de Jordan auront plusieurs conséquences pour son organisation.

Outre les défis que cela a posés pour le programme nutritionnel scolaire, les responsables de la DEPNY ont déclaré devoir réduire les services thérapeutiques mobiles, en passant de trois employés à temps plein à seulement deux, qui ne travaillent que sur demande.

Un portrait de Melanie Bennett.
Melanie Bennett affirme que la révision de l’admissibilité au principe de Jordan impose un fardeau administratif sur les organisations et les familles qui dépendent de ces subventions. (Photo : CBC/Leslie Amminson)

Cette équipe fournit des services tels que l’orthophonie, l’ergothérapie et la thérapie comportementale pour les enfants des communautés rurales.

L’organisme est toujours à la recherche de financement supplémentaire. Entre-temps, il ne peut pas fonctionner comme avant, souligne Melanie Bennet.

Malgré les obstacles, elle estime que sa situation est probablement assez minime en comparaison de ce que vivent les familles qui essaient d’avoir accès aux services.

Une rentrée scolaire éprouvante

Shadelle Chambers est la directrice générale des Services de préservation familiale du Conseil des Premières Nations du Yukon.

En mars, l’organisme a décidé d’annuler son programme de subventions pour les nécessités de la vie en raison des modifications apportées au principe de Jordan. Ce programme fournissait une aide financière aux familles pour l’achat de denrées alimentaires, de vêtements pour enfants et de produits pour bébés, ainsi que pour le logement et les soins de relève.

Un portrait de Shadelle Chambers
Shadelle Chambers affirme que la suppression de l’aide financière pour les familles à faible revenu peut être traumatisante. (Photo : Shadelle Chambers)

Shadelle Chambers soutient que, par le passé, le programme avait aidé les familles à se préparer à la rentrée des classes, en particulier en leur fournissant des vêtements neufs.

L’impossibilité d’y accéder pour la rentrée scolaire va vraiment se faire sentir cette année.

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