Un seul point de service en français parmi les demandes électorales au Nunavut

La façade extérieure d'un bâtiment à Iqaluit, au Nunavut, le 11 mai 2023.
Le Franco-Centre est le lieu de rassemblement des francophones du Nunavut. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

Un centre qui regroupe les services en français sous la gouverne de l’Association des francophones du Nunavut (AFN), voilà une des demandes adressées au prochain gouvernement territorial par le regroupement qui défend l’intérêt des francophones au territoire.

Radio-Canada s’est entretenu avec quelques représentants d’organismes francophones afin de sonder leurs espoirs à l’issue des élections prévues le 27 octobre.

Le plus jeune des trois territoires canadiens compte 41 830 résidents, dont environ 85 % sont Inuit.

Le Nunavut compte quatre langues officielles, soit l’inuktitut, l’inuinnaqtun, l’anglais et le français.

Pour Christian Oaka, directeur général de l’Association des francophones du Nunavut, il est temps de centraliser tous les services gouvernementaux en français au même endroit.

Ça fait 25 ans maintenant qu’on a proposé cette idée et déjà, à l’époque, le gouvernement avait dit qu’il était intéressé par cette avenue-là, mentionne-t-il. Parce qu’il y a d’autres affaires auxquelles le gouvernement est affecté.

Cette centralisation des services en français ferait en sorte qu’un nouvel arrivant francophone puisse obtenir toutes les informations dont il a besoin à une seule et même place.

Portrait du jeune directeur.
Le directeur général de l’Association francophone du Nunavut, Christian Ouaka. (Photo : Christian Ouaka)

En mars dernier, le gouvernement territorial et Ottawa ont signé une entente de financement fédéral qui prévoit 13,9 millions de dollars pour appuyer les services en français jusqu’en 2028.

Cette somme s’ajoute aux 30 000 $ pour le développement des arts et de la culture en français investis par le Nunavut.

L’AFN souhaite aussi la construction d’une nouvelle Maison de la francophonie, dont certains locaux serviront à toute la communauté, comme une salle de spectacle.

Le soutien du prochain du gouvernement territorial est souhaité, souligne M. Ouaka.

Bien que les francophones soient minoritaires sur le territoire, le statut de langue officielle leur permet d’obtenir des services dans leur langue dans plusieurs secteurs, dont l’éducation, la santé et la culture.

Et Goump Djalogue, président de l’AFN, est clair : les Franco-Nunavummiut sont d’abord des résidents du territoire.

Nous reconnaissons beaucoup l’accueil très chaleureux des peuples inuit, explique-t-il, soulignant au passage que la diversité du territoire est une richesse.

« Nous espérons que le prochain gouvernement va embrasser la diversité linguistique et culturelle du territoire pour le meilleur développement de tous. »

Étendre l’éducation en français à l’extérieur d’Iqaluit

L’école des Trois-Soleils est bien installée à Iqaluit et jouit de nouvelles installations depuis 2023 et d’une population grandissante.

Lors du recensement de 2021, un total de 1450 Nunavummiut parlaient français.

Les francophones représentent 4 % de la population du territoire.

Leur présence dépasse les limites de la capitale.

L’an dernier, un groupe de travail s’est rendu à Rankin Inlet pour rencontrer un groupe de parents désireux de voir leur enfant suivre une éducation en français, note Annie Larocque, la directrice générale de la Commission scolaire francophone du Nunavut.

Si les responsables du côté de la commission scolaire anglophone sont ouverts à la collaboration pour que des locaux soient loués afin d’y avoir un programme francophone pour une vingtaine d’élèves, il faudra aussi un appui du prochain ministre de l’Éducation.

Par ailleurs, le désir de l’AFN de construire une Maison de la francophonie viendra aussi soutenir la petite enfance puisqu’une garderie de 40 places fait partie des plans, rappelle M. Ouaka.

Le logement, un « défi » commun

La crise du logement s’est invitée dans les préoccupations des électeurs depuis le début de la campagne.

Comme tout employeur du Nunavut, le défi est vraiment le logement, renchérit Mme Larocque.

Elle révèle que la commission scolaire a eu de la difficulté à embaucher du personnel de soutien au début de l’année, non pas en raison d’un manque d’intérêt, mais parce que le logement était insuffisant.

On était incapable de leur trouver du logement […]. On est passé à côté de très bonnes personnes, indique-t-elle.

Même son de cloche pour les enseignants qui, bien que le logement leur soit fourni, sont venus en laissant leur famille derrière à Toronto ou ailleurs parce qu’il n’y avait pas de logement assez grand pour les loger.

On aurait pu les perdre, déplore la directrice de la Commission scolaire. Elle reconnaît que le gouvernement territorial met les bouchées doubles pour construire davantage, mais le défi reste entier.

Encore une fois, la Maison de la francophonie pourra venir combler certains de ces besoins, puisque M. Oaka affirme qu’il y aura une portion avec des logements communautaires.

D’ailleurs, le 22 octobre, l’Association francophone du Nunavut convie les candidats des circonscriptions d’Iqaluit à rencontrer la communauté dès 18 h au Franco-Centre.

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Anaïs Elboujdaïni, Mario De Ciccio, Radio-Canada

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