Arrestation d’un suspect lié au meurtre non résolu d’une adolescente à Iqaluit

Un homme derrière un grillage s'appuie sur une marchette, avant sa comparution à la Cour de justice du Nunavut, à Iqaluit, le 25 septembre 2024.
Jopey Atsiqtaq est accusé du meurtre d’une adolescente de 15 ans qui s’est produit à Frobisher Bay en 1986. Il a comparu pour la première fois mercredi devant la Cour de justice du Nunavut, à Iqaluit. Photo : Cameron Lane/CBC

Un homme du Nunavut est accusé du meurtre au deuxième degré d’une adolescente de 15 ans qui s’est produit à Frobisher Bay – aujourd’hui Iqaluit – il y a près de 40 ans.

Jopey Atsiqtaq a comparu mercredi devant la Cour de justice du Nunavut. Plus d’une soixantaine de personnes, dont des membres de la famille de la victime, se sont entassées dans la salle d’audience.

La veille, le Service de police d’Ottawa a arrêté l’homme dans la capitale canadienne, en vertu d’un mandat pancanadien et à la demande du Groupe des crimes majeurs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) du Nunavut.

Mary Ann Birmingham a été retrouvée morte à son domicile, le 26 mai 1986. C’est la première fois, en 38 ans, qu’un suspect est arrêté en lien avec cette affaire.

Une photo d'archives d'une adolescente aux cheveux noirs qui portait une veste bleue.
Le meurtre de Mary Ann Birmingham, en 1986, a bouleversé la communauté de Frobisher Bay, l’ancien nom d’Iqaluit. Photo : Gendarmerie royale du Canada

Jopey Atsiqtaq purgeait déjà une peine d’emprisonnement à perpétuité pour les meurtres de Pootoogoo Eyesiak et de sa mère, Oolayou Eyesiak, en 1986.

Présente mercredi lors de la comparution, la sœur aînée de Mary Ann Birmingham, l’ex-politicienne Elisapee Sheutiapik, a salué le soutien de la communauté.

Lorsque nous avons perdu Mary Ann, l’impact a été énorme, car [Frobisher Bay] avait une très petite population, ce qui explique que la salle d’audience était pleine, a-t-elle souligné.

À sa sortie de l’audience, Mme Sheutiapik a dit ressentir un mélange d’émotions : « [Il y a] un soulagement de parvenir à ce stade, [mais] il y a aussi de la frustration. Il y a des membres de la famille qui auraient souhaité être présents et qui ne sont pas là aujourd’hui. »

Plusieurs de personnes sortent de la Cour de justice du Nunavut, à Iqaluit, le 25 septembre 2024.
Mercredi, plusieurs dizaines de personnes ont assisté à la comparution de Jopey Atsiqtaq devant la Cour de justice du Nunavut, à Iqaluit. Photo : CBC / Cameron Lane

« J’avais l’impression qu’elle était oubliée »

Une autre des sœurs de la victime, Barbara Sevigny, affirme qu’un roulement constant de personnel à la GRC du Nunavut a considérablement ralenti tout progrès pour élucider cette affaire.

J’avais l’impression qu’elle était oubliée, dit-elle. En raison de la rotation de personnel de la GRC aux deux ans, le temps que quelqu’un se familiarise avec le dossier et commence à s’y pencher, son affectation tirait déjà à sa fin.

Des drapeaux volent dans le vent devant le bâtiment extérieur du détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Iqaluit, au Nunavut, en été.
Le détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à Iqaluit, au Nunavut Photo : CBC / David Gunn

Ne souhaitant pas baisser les bras, Barbara Sevigny et sa sœur Elisapee Sheutiapik se sont rendues au détachement de la GRC chaque année pour tenter d’obtenir des informations.

L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), lancée en 2016, leur a ensuite donné un second souffle, soutient Barbara Sevigny.

Ça a fait bouger les choses à un point où [la GRC] a accepté de faire des suivis mensuels, indique-t-elle.

Jopey Atsiqtaq est actuellement maintenu en détention jusqu’à sa prochaine comparution, le 29 octobre. Son avocat de service, Keir O’Flaherty, a déclaré qu’il souhaitait comparaître en personne pour mieux comprendre la suite des choses.

L’accusé doit se conformer à une ordonnance de non-communication, qui l’interdit d’entrer en contact avec des témoins et des proches de Mary Ann Birmingham ou de demander à des personnes de le faire à sa place.

Avec les informations de TJ Dhir

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