Le territoire nordique du Yukon peine à traduire rapidement en français les avis d’urgence

Le bureau de la traduction à la Direction des Services en français compte 12 traducteurs et coordonateurs qui font appel aux services de traducteurs à la pige. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Certains francophones du Yukon (nord-ouest du Canada) s’inquiètent de voir que les avis publics du gouvernement territorial ne sont pas publiés simultanément sur les médias sociaux et sur son site web officiel.

Au cours de l’été, certains avis n’ont pas été traduits avant plusieurs jours, lorsque la situation était déjà réglée. C’était le cas, entre autres, quand un quartier de Whitehorse s’est retrouvé sans électricité.

Certains francophones ont signalé sur les médias sociaux la disparité entre l’anglais et le français dans l’affichage d’avis publics par le gouvernement. (Sylvie Léonard/Twitter)

Franco-Yukonnaise de longue date, Sylvie Léonard fait partie de ceux qui ont invité sur les médias sociaux le gouvernement à se pencher sur la question.

« Ça m’inquiète parce qu’on a de plus en plus de francophones au Yukon et de plus en plus de touristes francophones qui viennent. »

Sylvie Léonard, Franco-Yukonnaise
Sylvie Léonard croit que les avis publics ou d’urgence du gouvernement du Yukon devraient être traduits immédiatement. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Il s’agit d’une question de sécurité publique prioritaire, selon elle. Il y aurait moyen de mettre en place des barèmes pour permettre des traductions simultanées, par exemple, des gabarits de message pour certaines situations récurrentes comme la fermeture de routes à la circulation.

Droit aux services en anglais comme en français

La Loi sur les langues du territoire stipule ceci : « Le public a droit au Yukon à l’emploi du français ou de l’anglais pour communiquer avec le siège ou l’administration centrale des institutions de l’Assemblée législative ou du gouvernement du Yukon ou pour en recevoir les services. »

La Direction des Services en français compte une vingtaine d’employés. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Toutefois, une traduction en temps réel des avis d’urgence, particulièrement sur les médias sociaux, est chose impossible, selon le directeur de la Direction des services en français, Patrice Tremblay.

« Ce dont il faut s’assurer, c’est que le délai soit le plus court possible [mais] il va toujours y avoir un petit délai. Donc, qu’est-ce qui est acceptable? Quinze minutes? Une heure? »

La directrice des Communications et des politiques de la Direction, Nancy Power, explique que le personnel est en poste du lundi au vendredi pendant les heures de bureau seulement, « une réalité » qui s’ajoute au défi de traduction sur les médias sociaux qui visent l’instantanéité.

Nancy Power et Patrice Tremblay, de la Direction des Services en français, soutiennent vouloir améliorer les délais de traduction. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Nancy Power souligne que l’aide de traducteurs à la pige et sur appel en dehors des heures de bureau est une option possible. D’autres pistes de solution sont également à l’essai depuis une semaine.

« On a désigné 60 postes bilingues, par exemple, un nouveau poste aux services aux victimes. C’est plus là où on a misé avec la communauté, de désigner des postes au sein des ministères qui offrent des services directs [à la population]. »

Nancy Power, Direction des services en français

Le Yukon a obtenu l’an dernier du gouvernement fédéral des investissements de 14 millions de dollars sur trois ans pour l’amélioration des services en français. L’argent a notamment permis l’embauche de traducteurs et de coordonnateurs à la traduction pour mieux répondre à la demande croissante de traductions de documents du gouvernement.

Un message qui ne date pas d’hier
Jeanne Beaudoin est présidente par intérim de l’Association franco-yukonnaise. (Claudiane SAmson/Radio-Canada)

La présidente de l’Association franco-yukonnaise (AFY) par intérim, Jeanne Beaudoin, trouve également décevant de voir de tels délais pour les avis d’urgence, mais croit à la bonne volonté du gouvernement.

« C’est sûr que, pour toutes les questions qui ont trait à la santé et à la sécurité publique, ç’a été une demande de la communauté dès les premières discussions, en 1989, je crois, […] identifiée comme une priorité. »

Jeanne Beaudoin, présidente par intérim, AFY

Jeanne Beaudoin affirme que la question sera sans doute soulevée lors de l’assemblée générale annuelle de l’AFY le 22 septembre prochain, alors que les responsables de l’organisme s’apprêteront à rencontrer le premier ministre du Yukon pour leur rencontre annuelle.

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