Depuis le début de la crise, Magdalena Morataya (sur la photo) et ses collègues du collectif Sewing for Lives Ontario ont cousu des centaines de masques non médicaux. (Courtoisie de Magdalena Morataya)

Des masques de l’espoir : des couturières volontaires en cousent des centaines

Après avoir initialement déclaré que le port d’un masque n’était pas nécessaire et pouvait même être contre-productif, la responsable de la santé publique du Canada a déclaré le lundi 6 avril que le port d’un masque non médical peut aider à arrêter la propagation de la COVID-19.

Mais bien avant que la Dre Theresa Tam ne fasse cette déclaration, Magdalena Morataya, une artiste canadienne d’origine salvadorienne, avait commencé un travail colossal en cousant des centaines de masques colorés.

Quand j’ai entendu aux nouvelles que beaucoup de gens cherchaient des masques et n’en trouvaient pas, je me suis motivée et je me suis dit que j’en coudrais pour aider ceux qui n’en avaient pas. C’est comme ça que j’ai commencé à coudre. J’en ai fait 75 et je les ai offerts gratuitement sur Facebook. Je les ai tous terminés en deux jours. Plus tard dans la semaine, j’ai reçu un don de tissu, un petit ange l’a apporté à ma porte et j’ai commencé à en produire davantage.Magdalena Morataya

L’artiste-couturière volontaire a reçu un énorme don de tissu et elle s’est mise rapidement au travail. (Gracieuseté de Magdalena Morataya)

La directrice de l’Agence de santé publique du Canada a toutefois spécifié que les Canadiens peuvent porter des masques non médicaux à condition de combiner leur utilisation avec des mesures de distanciation sociale pour limiter la transmission du virus mortel lorsqu’ils font des courses ou vont à la pharmacie.

L’artiste n’en est pas à sa première cause

Avec quatre enfants âgés de 18 mois à 17 ans, Magdalena Morataya et son mari sont arrivés à Ottawa en 1990 en provenance du Salvador. Ils ont appris le français et l’anglais, ont travaillé et ont élevé leurs enfants, devenus adultes.

Elle s’est engagée dans diverses causes depuis son arrivée au pays. Que ce soit contre la stigmatisation des problèmes de santé mentale ou encore, pour venir en aide aux femmes violentées, cette artiste n’est jamais très loin des causes qui la tiennent à cœur. Cette fois-ci aussi, elle voulait faire partie du changement.

Au début, elle n’avait aucune idée de la gravité de la situation. Après trois jours, j’ai réalisé que c’était une guerre avec un ennemi invisible et que nous devions être prudents. J’ai continué à coudre d’autres masques et à les promouvoir pour que les gens les obtiennent. Peu après que j’ai rejoint le groupe Sewing for Lives Ontario, ils collectent le produit et le distribuent aux centres où ils sont nécessaires.Magdalena Morataya

Le groupe Sewing for Lives dont Magdalena fait partie veut mettre à la disposition des centres de santé, des prestataires de soins de santé ou des premiers intervenants une couturière à leur service.

À l’heure actuelle, les couturières de ce groupe cousent des masques en coton lavables à la machine pour les équipes de premiers soins et les professionnels de la santé.

Le personnel soignant reçoit un nombre limité de masques de qualité médicale en raison de la pénurie nationale résultant de la COVID-19.

De nombreux travailleurs de la santé de première ligne reçoivent UN masque pour une journée entière de travail ou, dans certains cas, un masque doit servir pendant plusieurs jours. Le but du masque fait à la main est de prolonger la durée de vie du masque médical.

Le groupe Sewing for Lives est formé de « volontaires concernés qui veulent faire une différence pendant la crise de la COVID-19 ».

Lorsque nous avons parlé à Magdalena Morataya, l’une de ces courageuses volontaires, une dure journée de couture touchait à sa fin. En plus de la couture pour le groupe Sewing for Lives, Magdalena a cousu 50 masques pour 5 familles qui lui en ont demandé et pour le centre pour personnes âgées Ability First Ottawa.

Enfin, rappelons également que la Dre Theresa Tam a affirmé qu’un masque non médical ne protège pas nécessairement la personne qui le porte.

Un masque non médical peut réduire la possibilité que vos gouttelettes respiratoires entrent en contact avec d’autres personnes ou atterrissent sur des surfaces. Elle a également déclaré que la science n’est pas absolument claire sur la question, mais que nous devons faire tout ce que nous pouvons et que le port de masques semble être « une chose sensée à faire ».

Magdalena Morataya est une peintre, styliste et mannequin salvadorienne qui vit au Canada depuis 1990.

À son arrivée, elle ne parlait pas anglais ni français et avait 4 enfants.

Cette période a été très frustrante pour elle puisque après avoir eu une petite entreprise de vêtements pour enfants dans son pays d’origine, comme nouvelle arrivante, elle a dû travailler la nuit en faisant le ménage des édifices de la ville d’Ottawa pendant plusieurs années.

Elle a trouvé cela très difficile, mais aujourd’hui elle est convaincue que ces expériences l’ont rendue plus forte et toujours avide d’aider.


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