Au début des années 1960, deux facteurs font que le Canada devient le troisième pays à se hisser dans l’espace.
D’abord, il s’agit de faciliter le contact entre les Canadiens sur le plan des télécommunications. Ensuite, l’exploration de l’espace est un outil de développement économique.
Déjà dans les années 1950, le Canada travaille fort pour construire son premier grand réseau terrestre de télécommunications. L’érection de plus d’une centaine de tours de transmission est notamment prévue à la grandeur du territoire.
Durant cette décennie, on construit la base Alert qui, aujourd’hui encore, est le lieu habité le plus septentrional de la planète, à seulement 817 kilomètres du pôle Nord. Située au Nunavut, dans l’Arctique canadien, cette station météorologique, qui date de 1950, jouxte une base militaire construite en 1958.
C’est aussi dans les années 1950 que les ingénieurs canadiens affichent leurs inquiétudes quant au phénomène des aurores boréales. Traversant l’ionosphère, celles-ci semblent avoir un effet mystérieux sur les transmissions radio et, parfois, un effet catastrophiques sur les grands réseaux électriques.
On constate que des pannes importantes coïncident avec des périodes intenses d’activité boréale. La seule façon de tirer les choses au clair, c’est d’aller enquêter directement dans l’espace.
En 1945, 17 ans avant que le Canada ne fasse ses premiers pas dans l’espace, l’écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke, un Britannique, fait une prédiction: un jour, la Terre sera encerclée par des satellites artificiels qui resteront en orbite à distance fixe de la planète et qui serviront de relais de communication.
Quinze ans plus tard, ce rêve d’utiliser des satellites pour faciliter les conversations entre citoyens progresse dans l’imagination d’une poignée de scientifiques aux États-Unis et en Union soviétique. Malheureusement, ces deux pays sont alors engagés dans une course vers l’espace dont les objectifs sont avant tout militaires.
Les applications civiles de ces satellites paraissent évidentes au gouvernement canadien. En 1958, un an après Spoutnik, le ministère de la Défense reçoit la commande de construire et d’envoyer dans l’espace un premier satellite canadien.
En 1962, on largue Alouette 1. Celui-ci a pour mission d’étudier l’ionosphère, où on prévoit mettre de nombreux satellites en orbite. Le Canada devient ainsi la troisième nation, après l’Union soviétique et les États-Unis, à lancer un satellite dans l’espace. Alouette 1 étonne la planète, car c’est le tout premier satellite géostationnaire.
Dans le monde entier, on salue l’ingéniosité canadienne et on s’interroge: comment ce petit pays, qui comprend à l’époque moins de 19 millions d’habitants, a-t-il pu accomplir pareil exploit?
Dans les faits, pour propulser son appareil dans l’espace, le Canada a eu recours aux services d’une fusée militaire américaine. Plus tard, il se tournera vers les fusées de la NASA.
En 1972, le Canada met en orbite un satellite consacré exclusivement aux télécommunications civiles. C’est une autre première mondiale, et le Grand Nord canadien en profite le premier.
Le télédiffuseur public CBC/Radio-Canada se sert du satellite pour transmettre ses émissions en couleur. Les communications radio et téléphoniques avec le sud du pays ne sont plus interrompues par le mauvais temps. Ce satellite, baptisé Anik A1, est le premier d’une longue lignée de satellites Anik. En langue inuktitut, parlée par les Inuit du Canada, anik veut dire «petit frère».
Dans les années 1990, toujours grâce aux satellites, les services Internet à large bande commencent à faire leur apparition partout au Canada.
Puis, en 1995, on assiste à la naissance des Radarsat, les premiers satellites commerciaux canadiens de télédétection. Équipés de puissants radars, ils captent des images du Canada de jour comme de nuit, afin de vérifier l’étendue des feux de forêt et la progression des récoltes. Ils repèrent en outre les zones de prospection prometteuses
Toujours dans les années 1970, le Canada commence à convevoir ses fameux satellites Hermès, de concert avec l’industrie privée. Particulièrement puissants, ils ouvrent la voie à la télévision par satellite multicanaux telle qu’elle existe aujourd’hui au Canada et partout sur la planète.
On estime que le Canada possède de nos jours un des six ou huit programmes spatiaux les plus développés de la planète. Cependant, il y a un secteur des télécommunications où le pays accuse un retard par rapport aux autres nations industrialisées: celui de la téléphonie cellulaire.
Le Québec vu de l’espace – 2010 à 2013 – Chaîne du Québec
Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Les compagnies canadiennes les plus importantes sont souvent liées de près à l’utilisation à grande échelle de satellites.
Bell Canada, par exemple, emploie près de 52 000 Canadiens. C’est l’entreprise la plus importante du Québec et de l’Ontario, les provinces canadiennes les plus populeuses.
TELUS est une des sociétés prépondérantes de l’ouest du pays, en particulier de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.
MTS Allstream est l’entreprise la plus importante du Manitoba, au centre du Canada.
SaskTel est l’entreprise dominante de la Saskatchewan, également située au centre du pays.
Les Américains et les Français affirment qu’ils sont les créateurs de la médecine à distance. Il est vrai qu’en 2001 a eu lieu la toute première opération de téléchirurgie, entre la ville de New York (où était le chirurgien) et la ville de Strasbourg (où était la patiente).
C’est pourtant aux Canadiens que revient l’honneur d’avoir réalisé la première «procédure médicale» à distance, utilisant un satellite et des caméras. En effet, le 8 novembre 1994, une équipe médicale se trouvant à l’Hôtel-Dieu de Montréal (un des centres hospitaliers les plus importants du Canada) examine un patient qui, lui, est à Paris, en France, à l’Hôpital Cochin. Le malade est ausculté à l’aide d’un appareil à rayons X; 5900 kilomètres le séparent de ses médecins canadiens.
Le Canada est aujourd’hui un des pays où la télémédecine est le plus développée. Dans le Grand Nord, la télémédecine est la pièce maîtresse de la trousse à outils des responsables de la santé. L’hôpital et le médecin sont fréquemment à des centaines de kilomètres des communautés inuites qui reçoivent leurs services. Celles-ci, souvent très petites, sont disséminées dans une région aussi vaste que l’Europe.
L’un des premiers soucis qui guident le Canada vers l’espace sont les aurores boréales. Ces rideaux de couleur qui parent le ciel nordique la nuit sont saisissants de beauté mais, pour le gouvernement canadien de la fin des années 1950, ils représentent un danger.
Les aurores sont provoquées par l’interaction entre des particules de vent solaire et la haute atmosphère. Elles se produisent principalement dans les régions proches des pôles, dans la «zone aurorale» (entre 65 et 75 degrés de latitude).
L’observation des aurores boréales se fait donc la nuit, dans trois régions du monde: le nord de la Scandinavie, le nord de l’Alaska et le Nunavik, territoire du nord du Québec. En ces endroits, on peut voir des aurores boréales presque tous les jours.
Aux latitudes plus basses, comme à Ottawa, la capitale canadienne, il faut absolument des éruptions solaires soutenues pour qu’on puisse être témoin de la signature visuelle des aurores boréales.
L’hiver particulièrement, même dans les régions de basse latitude comme Montréal, on peut observer des aurores boréales de une à trois fois par mois.
Le cycle d’activité solaire responsable des aurores boréales s’étale sur 11 ans. Au sommet de ce cycle (en 2013, en 2024, en 2035, etc.), les aurores sont plus vives et plus fréquentes.
Au cours d’orages solaires intenses, les communications par ondes radio sont brouillées ou interrompues puisque ces ondes voyagent dans la haute atmosphère, là où rôdent les aurores boréales.
À partir des années 1940, des scientifiques canadiens signalent que ces lumières célestes nocturnes sont à l’origine de plusieurs pannes électriques ou de brouillage radio à grande échelle. On note par exemple, autour des pylônes, des décharges d’électricité statique capables de faire sauter les dispositifs de sécurité ou d’endommager les transformateurs.
On sait en outre depuis cette époque que les aurores polaires modifient le comportement de la magnétosphère, ce qui perturbe le fonctionnement des satellites. Certains de ceux-ci perdent leurs moyens de communication avec la Terre pendant plusieurs jours. Le flux intense de protons et d’électrons des aurores pénètre à l’intérieur des satellites et peut altérer les données informatiques contenues dans les ordinateurs de bord.
Les courants électriques produits par les aurores peuvent causer le dysfonctionnement des câbles téléphoniques en modifiant leur tension. Quand cela se produit, l’appareil émet un bruit de fond.
Il faudra plusieurs années pour déceler, principalement grâce au Canada, tous les dangers et les mystères des aurores boréales.
Dans les années 1960, le Canada envoie une série de satellites chargés d’imageurs auroraux, de magnétomètres et de radars ionosphériques, dans le but de mieux comprendre les effets des aurores boréales sur les transmissions radio et la météo. En s’appuyant sur ces recherches, le pays parvient, dans les années 1970, à envoyer dans l’espace une grande couronne de satellites de télécommunication mieux protégés contre les dangers des aurores boréales.
Autrefois, les Inuit du Grand Nord disaient voir dans les aurores la danse des esprits de certains animaux, comme le saumon, le phoque ou le béluga. Quant aux shamans (grands guérisseurs) inuit du Canada, ils affirmaient qu’ils faisaient des voyages spirituels au sein des aurores, en quête de conseils sur le traitement des maladies.
Par ailleurs, selon un mythe algonquin, les aurores boréales s’expliquent de la façon suivante: une fois que le Créateur de la Terre a fini son travail, il part vers le nord, endroit d’où il vient. Il y fait alors de grands feux pour rappeler aux humains qu’il ne les oublie pas. Les aurores seraient le produit de la réflexion des feux allumés par le Grand Créateur.
Certains groupes inuit voient dans les aurores les esprits des morts, qui jouent à la balle avec des têtes ou des crânes de morses. Quant aux Inuit du Nunavik, dans le nord du Québec, ils ont la perception inverse: ce sont les esprits des morses qui jouent avec des crânes humains.
Il y a plus de 100 ans, les Canadiens soupçonnaient déjà qu’il y avait un lien entre les aurores boréales et le Soleil. Les bûcherons et les fermiers prenaient cet élément en considération dans leurs prévisions météorologiques.
Certains d’entre eux prétendaient que les aurores étaient un signe de beau temps pour les jours suivants. D’autres affirmaient au contraire qu’elles annonçaient du temps venteux et des tempêtes.
Il faut attendre l’année 2007 et une mission de la NASA pour tirer l’affaire au clair: les aurores n’ont pas d’incidence réelle sur la météo, mais leur comportement est beaucoup plus influencé par le Soleil qu’on le croyait.
Cette mission internationale nommée THEMIS, à laquelle participe le Canada, envoie donc en février 2007 une sonde dans la région où se forment le plus d’aurores boréales. On constate alors que la source de ces phénomènes réside dans des explosions magnétiques se produisant au tiers de la distance qui sépare la Terre de la Lune. Ces décharges d’énergie sont provoquées par des «reconnexions» entre les cordes magnétiques géantes reliant la Terre au Soleil, cordes qui stockent l’énergie des vents solaires.
On a parfois l’impression que les aurores se situent à la même hauteur que les nuages dans l’atmosphère. Elles se manifestent pourtant dans l’ionosphère, bande qui se déploie sur une distance de 100 à 1000 kilomètres au-dessus de l’écorce terrestre.
En comparaison, la navette spatiale voyage à un peu plus de 300 kilomètres d’altitude.
Il arrive cependant que des aurores boréales se forment à une altitude aussi basse que 60 kilomètres ou aussi haute que 2000 kilomètres.
Les aurores boréales enflamment le ciel du Grand Nord
Aurores boréales vue de la Station spatiale internationale
Aujourd’hui, alors que la calotte polaire continue de fondre, des satellites canadiens comme RADARSAT sont d’importance cruciale pour surveiller les changements de l’environnement. Comme des vigiles, ils assurent la sécurité des navires dans les eaux nordiques. Ils remplissent en outre une série de fonctions qu’il serait impossible d’assumer autrement.
Parmi ces missions, on compte la détection des déversements d’hydrocarbures dans l’océan Atlantique, où le Canada exploite de vastes gisements depuis le milieu des années 1980. Il y a aussi la cartographie du territoire, celle des sols affectés par la sécheresse, celle des littoraux qui subissent l’érosion, celle des récoltes touchées par les insectes, celle des animaux migrateurs menacés par les prédateurs et celle des forêts ravagées par les incendies.
Le Canada est un des premiers pays qui s’est habitué à voir son monde depuis l’espace, par l’intermédiaire des images que captent les satellites.
Le Canada ne pouvait se passer de satellites; en effet, dans notre pays, il n’a jamais été facile de communiquer à distance. Aux XVIIIe et XIXe siècles, à plusieurs reprises, des tranches entières de territoire sont coupées du pays et du reste du monde pendant des semaines. Tempêtes de neige et avalanches sont les principales menaces qui guettent les citoyens canadiens. Même par beau temps, le relief accidenté rend souvent impossibles les télécommunications par voie terrestre, ou alors, le coût de l’entretien des infrastructures est prohibitif.
Souvent, il n’y a tout simplement personne pour fabriquer, entretenir ou réparer l’équipement. La densité de population du Canada est une des plus faibles du monde. Le pays arrive au huitième rang à ce chapitre. La situation est pire dans le Grand Nord, qui constitue 40 % de la superficie du pays; là-bas, il n’y a même pas un citoyen aux trois kilomètres carrés.
Parmi les nations développées, seule l’Australie a une densité de population plus faible que la nôtre, mais, dans ce pays, on ne trouve ni fleuve ni lac géant, ni longues chaînes de montagnes escarpées, ni zones presque constamment balayées par les vents et recouvertes de glace ou de neige plus de neuf mois par année. Voilà pourquoi les Canadiens ont voulu se doter, à partir de la fin des années 1950, d’un réseau de télécommunications unique au monde.
De 1963 à 1969, le Canada participe à un programme expérimental conjoint avec les États-Unis, appelé ISIS (satellite international d’étude de l’ionosphère). L’un des principaux objectifs de ce programme est le transfert de technologie.
Les scientifiques et les techniciens du gouvernement communiquent ainsi à leurs confrères du secteur privé les connaissances qu’ils ont acquises au cours de la première phase de leurs recherches sur les communications spatiales. RCA Victor, DE HAVILLAND AVIATION et Spar Aérospatiale sont les principales entreprises canadiennes et américaines qui participent au programme.
À partir de 1967, le Canada passe de l’expérimentation à l’application pratique et met l’accent sur la mise en orbite de ses premiers satellites de télécommunications intérieures. Il effectue aussi ses premières cueillettes de données sur les ressources naturelles du pays.
En 1969, Ottawa crée la compagnie Télésat Canada afin d’exploiter son système commercial de télécommunications par satellite, qu’il souhaite mettre en orbite.
Dans le contexte de cette nouvelle aventure, le satellite Anik A-1 est lancé en novembre 1972. Il est suivi d’Anik A-2 en avril 1973. Le Canada fait alors figure de pionnier dans l’utilisation de satellites aux fins de communications intérieures. Un troisième satellite, Anik A-3, est mis en orbite en mai 1975.
Au début des années 1990, le lancement d’une série de nouveaux satellites canadiens marque le début de l’ère des satellites de télécommunications de très grande puissance.
À ce moment, les Canadiens commencent à accéder en masse à des centaines de canaux de télévision ou de radio par le truchement de services de diffusion directe à domicile par satellite.
En 1992, après avoir atteint son objectif d’encourager l’introduction, l’élaboration et l’utilisation de satellites dans le secteur des télécommunications commerciales, le gouvernement canadien vend les intérêts majoritaires qu’il détient dans certaines compagnies ayant joué le rôle de pionnières dans le déploiement des satellites.
Depuis, les nouvelles technologies satellite de compression numérique permettent aux consommateurs canadiens d’accéder à une variété de services commerciaux, d’information et de divertissement par Internet.
Satellites d’observation de la Terre. Agence spatiale canadienne
Observer la météo spatiale au moyen d’un satellite hybride canadien
Il est juste de préciser que les Américains ont contribué à la conception de la télévision par satellite. Toutefois, dès le départ, les Canadiens ont été le moteur de cette invention qui a révolutionné le monde.
De 1970 à 1979, le Canada et les États-Unis élaborent ensemble un système expérimental de satellites de télécommunications qu’ils nomment Hermes.
Lorsqu’il est lancé en janvier 1976, Hermes est le satellite de télécommunications le plus puissant du monde.
C’est le premier satellite à fonctionner sur la bande de fréquences 14/12 GHz. Grâce à cette bande et à la puissance de ses répétiteurs, le satellite rend possible l’utilisation d’antennes paraboliques (soucoupes) de 0,6 mètre de diamètre, conçues spécialement pour la diffusion directe de signaux de télévision dans les foyers.
Le programme Hermes comprend aussi des applications scientifiques, ainsi que des expériences dans les domaines de la télésanté, de la télé-éducation, de la télévision communautaire et de la prestation de services gouvernementaux.
La télévision commerciale par satellite fait officiellement son entrée au Canada en novembre 1982, au moment du lancement du satellite canadien Anik C-3 par la navette spatiale américaine Columbia.
Depuis une quarantaine d’années, le Canada a acquis une expertise non seulement dans le domaine des satellites géostationnaires, mais aussi en robotique spatiale. C’est donc le pays vers lequel la NASA se tourne pour épauler les astronautes dans leurs travaux de construction et de réparation.
Ainsi, le Canada a conçu non pas un, mais bien deux bras géants, qui mesurent 15 mètres dans le cas du premier et 17 mètres dans le cas du second. Ils sont très minces, leur diamètre oscillant entre 33 et 35 centimètres.
Comme ils sont blancs, ces bras se distinguent très bien dans l’espace noir qui entoure notre planète. Cependant, ils ne sont qu’un élément d’un système de télémanipulation spatial canadien très complexe et moins visible. À ce dispositif s’ajoutent une main et un poste de commandes, où prend place un astronaute généralement canadien.
Ces bras ont été conçus par la compagnie canadienne Spar Aerospace. Le premier, Canadarm1, a été hissé dans l’espace en novembre 1981, dans la soute à équipements des navettes.
Le Canadarm2 a été mis en orbite 20 ans plus tard, en 2001. Aujourd’hui, il est arrimé en permanence à la Station spatiale internationale. C’est une version plus grande et plus «intelligente» du Canadarm1. D’un poids de 1600 kilogrammes, il est 4 fois plus lourd que son prédécesseur.
Ce bras peut soulever plus de 60 fois son poids. Il possède sept articulations, une de plus que son frère. Il fait entre autres des «attrapés cosmiques» en saisissant des engins inhabités qui apportent toutes sortes de choses à la Station spatiale internationale, comme des équipements scientifiques ou des provisions pour les six membres d’équipage.
Pendant plus de 20 ans, la «main» du bras canadien était petite, et sa dextérité laissait à désirer. Il s’agissait d’un nœud coulant cylindrique muni de trois collets capables de saisir, par exemple, un satellite en difficulté.
« Dexter, qu’on peut traduire par «Dextre» en français, est la nouvelle main agile et spécialisée qu’on trouve au bout du bras canadien de deuxième génération. En 2008, Dextre et le Canadarm2 ont été utilisés pour la première fois en tandem. »
Dextre est lui-même doté de deux petits bras et de sept articulations, qui le transforment en robot bricoleur. Il est muni de capteurs donnant à l’astronaute qui le manipule depuis son poste de commande des sensations tactiles s’apparentant à celles des humains. Il possède aussi de petits tournevis rétractables, une caméra et des projecteurs de lumière.
Depuis 2013, le Canadarm2 et Dextre ornent les billets canadiens de 5 $ en polymère.
Capture réussie d’un vaisseau-cargo par le bras canadien CANADARM 2 – RCI
Le nouveau bras canadien: Dextre
Le premier bras spatial pesait moins de 450 kilogrammes, soit le poids de 5 personnes, et ne pouvait soutenir son propre poids dans des conditions de gravité normale. Lors de sa mise au point, il a fallu le poser sur des coussins gonflés spécialement conçus à cette fin.
Le bras spatial peut déplacer des charges utiles de près de 30 000 kilogrammes, l’équivalent de 15 grosses automobiles. Il peut poser les objets là où ils vont, avec une précision d’environ cinq centimètres.
Chaque articulation est actionnée par un moteur et alimentée par des servo-amplificateurs.
Le bras, fait de titane, d’acier inoxydable et de graphite époxyde, est entièrement recouvert d’un isolant multicouche constitué de feuilles de Kapton, de dacron et de fibre de verre.
Deux Canadarm peuvent être utilisés ensemble dans l’espace. Cette technique est appelée «Canadian hand shake», ou «poignée de main canadienne».
À l’été 1983, le Conseil national de recherches du Canada publie, dans tous les grands quotidiens du pays, une offre d’emploi s’adressant aux astronautes. Pas moins de 4300 personnes envoient leur candidature.
Voici un extrait de l’offre d’emploi du CNRC. «Vous serez en mesure de mener des expériences scientifiques. Vous vous adresserez au public au cours de diverses activités de vulgarisation. Vous effectuerez ce qui sera sans doute le voyage le plus palpitant de votre vie: un voyage dans l’espace.»
Un peu plus de 4300 demandes inondent alors le CNRC. Elles viennent d’étudiants, de poètes, de journalistes, d’ingénieurs et de scientifiques de tout acabit.
Cet enthousiasme s’explique facilement: au début des années 1980, l’espace fascine plus qu’aujourd’hui les Canadiens de tous âges. Le succès retentissant du Canadarm (le bras mis au point sous la direction du CNRC) lors des vols de 1981 et de 1982 de la navette spatiale Columbia suscite l’engouement du public.
En 1985, l’explosion de la navette américaine Challenger met temporairement fin au programme spatial des États-Unis. Les Canadiens décident alors de donner plus d’ampleur à leur propre programme.
Ainsi naît, en 1989, l’Agence spatiale canadienne, qui a pour principale fonction de former les premiers astronautes canadiens. Pour sa part, le Conseil national de recherches du Canada se concentre sur le développement de technologies robotiques et satellitaires.
Téléjournal – Les 20 ans de l’Agence spatiale canadienne en 2009 – Radio-Canada
Le Canada, champion de la pollution lumineuse
La nuit, le sud du Canada vu de l’espace ressemble à un collier de perles extrêmement brillant. Le Canada fait partie des quatre ou cinq pays qui sont le plus visibles de l’espace la nuit.
La ville de Québec (300 000 habitants) génère autant de pollution lumineuse que celle de Boston (5 millions d’habitants) ou que la région parisienne (12 millions d’habitants).
Quant à la région de Montréal (près de 3 millions d’habitants), elle éclaire autant que celle de New York (20 millions d’habitants).
La pollution lumineuse est due à une mauvaise utilisation de la lumière ou à son emploi abusif. Le plus grand problème est celui des lampadaires en forme de boule, qui projettent directement leur éclairage vers le ciel. Par ailleurs, certaines enseignes ou affiches publicitaires utilisent un éclairage trop intense. Le Québec est particulièrement fautif car, en raison du prix peu élevé de l’électricité par rapport aux autres provinces, ses habitants prêtent moins attention à la quantité d’énergie qu’ils consomment.
La lumière émise en direction de l’horizon pollue 2,7 fois plus que celle diffusée depuis le sol. Une augmentation de 1 % de la lumière émise près de la ligne d’horizon accroît ainsi la pollution lumineuse de 25 %! Voilà pourquoi on recommande généralement, dans les programmes de réduction de la pollution lumineuse, d’utiliser des lampadaires qui ne laissent pas s’échapper plus de 2 % de la lumière au-dessus de la ligne d’horizon.
Par ailleurs, une partie considérable de la pollution lumineuse du Canada vient de la neige qui recouvre le sol plusieurs mois par année. Cette neige réfléchit la lumière vers le ciel au lieu de l’absorber.
Quelques villes ont pris des mesures pour diminuer la pollution lumineuse; elles ont recours à des lampes au sodium à basse ou à haute pression, qui produisent une lumière jusqu’à quatre fois moins intense. Calgary, dans l’ouest du Canada, a ainsi réduit de plusieurs crans l’intensité de ses lumières de rue… et diminué sa facture d’électricité annuelle de quelques millions de dollars.
Un point commun entre Mars et la ville canadienne de Yellowknife
La ville nordique de Yellowknife a prêté son nom au carré de terre d’un kilomètre carré le plus célèbre de la planète Mars. C’est en effet dans la «baie de Yellowknife» que le robot américain Curiosity s’est posé à l’été 2012.
Ce partage de nom entre deux endroits distants de 250 millions de kilomètres revêt une grande signification pour les 20 000 habitants de la capitale des Territoires du Nord-Ouest. En effet, le sol près de Yellowknife est constitué de la plus vieille roche du monde; elle existe depuis quatre milliards d’années. Or, Curiosity a atterri sur de la roche probablement aussi âgée.
Certains prospecteurs miniers de Yellowknife attendent avec impatience le jour où des entreprises de leur ville pourront conclure des affaires avec les résidants de la baie de Yellowknife, sur la planète Mars!
Les télécommunications canadiennes remontent à une époque qui précède de très loin l’invention des satellites et de l’électricité.
Dans les plaines et les prairies de l’Ouest canadien, dénudées parce que les vents y soufflent fréquemment, les Indiens allumaient des feux et s’envoyaient des signaux. C’était à peu près la seule façon de communiquer à distance jusqu’à l’arrivée du télégraphe.
Les transmissions radio ne sont apparues au Canada que dans les années 1920. Les Canadiens doivent s’estimer chanceux: ils sont parmi les premiers, avec les Américains, les Britanniques, les Français et les Italiens, à avoir expérimenté le pouvoir des ondes radio.
C’est au poste montréalais XWA (aujourd’hui CFCF), de la Canadian Marconi Company, que revient l’honneur de diffuser, le 20 mai 1920, la première émission radiophonique en Amérique du Nord, peut-être même au monde.
En dehors des villes, les émissions sont diffusées dans les trains. En effet, la plupart du temps durant les années 1920, les ondes radio se propagent le long du chemin de fer, à l’instar du télégraphe quelques années plus tôt. À part quelques exceptions, dont les villes de Montréal, de Toronto et de Vancouver, les premières radios sont donc pour l’essentiel des radios sur rail, mobiles mais de faible puissance.
Les compagnies de chemin de fer ont non seulement les ressources financières pour expérimenter ce nouveau gadget, mais elles ont aussi des auditeurs captifs, prisonniers de leurs sièges sur de grandes distances.
Traverser le Canada en train prend à cette époque jusqu’à 10 jours. Les compagnies de chemin de fer veulent distraire leurs passagers.
Dès 1924, la Société des chemins de fer nationaux (CN) offre la radio sur presque tous ses longs trajets. Elle installe des récepteurs qui captent des émissions provenant en majorité des États-Unis. Puis, elle décide de construire des studios émetteurs. Cette initiative aboutit, cinq ans plus tard, à la formation du premier réseau radiophonique transcontinental, relié par des «lignes terrestres». Ces fameuses lignes, couplées à celles du Canadien Pacifique, une autre compagnie de chemin de fer, constituent les ancêtres véritables des télécommunications au Canada.
Dès 1928, il y a au Canada plus de 60 stations de radio en activité. La plupart d’entre elles sont de faible puissance et n’offrent qu’un service intermittent. Le secteur est mal réglementé, ce qui ne tarde pas à ralentir la croissance de la radio au Canada par comparaison avec ce qui se passe aux États-Unis. Là-bas, la radiodiffusion prospère, stimulée par les entreprises et les sociétés commerciales qui se disputent le temps d’antenne pour leurs messages publicitaires.
Au Canada, les messages commerciaux sont d’abord interdits, ce qui prive la radio de revenus et ralentit ses progrès. D’autre part, le gouvernement ne sait pas comment gérer le développement des ondes radio.
À l’époque, plus d’un amateur crée sa propre radio de faible portée. On assiste à l’éclosion d’une profusion de petites émissions amateurs, très populaires et peu coûteuses à produire. Tant pis si cela dérange le voisin ou cause des interférences. Pendant plusieurs années, le ministère canadien de la Marine et des Pêcheries a le pouvoir de délivrer ou non des permis aux stations de radio. Cependant, il ne semble pas saisir l’importance de ce nouveau moyen de communication.
Les années 1940 constituent l’âge d’or des communications radio au Canada. La Deuxième Guerre mondiale crée un énorme besoin d’information chez les Canadiens. Ils veulent savoir ce qui se passe autour d’eux, mais ils découvrent aussi le monde. En 1941, le Service des nouvelles de Radio-Canada est créé, et Radio Canada International entre en ondes en 1945. Les émissions consacrées à l’agriculture, comme Le réveil rural, diffusé en français, sont très populaires.
Aujourd’hui, la radio est beaucoup plus réglementée qu’avant au Canada. Voici un modèle dont aurait pu s’inspirer l’Italie de Berlusconi:
Le gouvernement canadien, grâce à son agence de réglementation du CRTC, ne permet pas à un propriétaire de contrôler plus de quatre stations de radio dans les grands marchés métropolitains, et plus de trois dans les petits marchés. Ces règles sont destinées à empêcher un propriétaire de dominer un marché local de diffusion, aussi bien sur le plan des services facultatifs que sur celui des stations à ondes hertziennes, et de contrôler toutes les entreprises de câble et de satellite dans un marché donné.
Dans le domaine de la propriété croisée, de nouvelles règles ont été créées ces dernières années en vue d’empêcher une seule entité de contrôler plus de deux genres de médias locaux (radio, télé, journal) desservant le même marché.
• En 2017, il y avait 952 stations de radio au Canada, comparativement à 830 en 2007.
• En 1979, il y avait 982 stations de radio aux États-Unis, tandis que le Canada, malgré une population 10 fois moindre, en comptait 1045.
• Aujourd’hui, la radio canadienne s’étend sur sept fuseaux horaires.
• On peut écouter la radio sur une superficie de presque 10 millions de kilomètres carrés.
• CBC/Radio-Canada est le radiodiffuseur public national.
• CBC/Radio-Canada exploite presque 9 % des services de radio.
Contrairement à ce qu’affirment les vieux livres d’histoire, ce sont les Canadiens et non les Italiens que vous devez féliciter pour l’invention de la radio. En effet, on a établi récemment que le Canadien Reginald Fessenden (et non l’Italien Guglielmo Marconi) est le créateur de la transmission radio.
Il est vrai que Marconi a effectué en 1901 la première liaison transatlantique télégraphique sans fil à partir de Saint-Jean, capitale de Terre-Neuve, future province canadienne. Cependant, un an plus tôt, Reginald Fessenden, un inventeur canadien, avait commencé à mettre au point la première véritable transmission par ondes radio.
D’abord, il transmet le son d’une voix sur une distance de 80 kilomètres. Six ans plus tard, en 1906, il répète l’exploit sur une distance étonnante: celle qui sépare Boston de la côte écossaise, soit presque 5 000 kilomètres. Fessenden a pour ambition de faire du Canada un centre mondial de transmission radiophonique de longue portée. Ce sera pourtant Marconi, mieux soutenu sur le plan politique, qui se verra confier par le gouvernement canadien le droit exclusif de construire les premières stations émettrices du pays.
Encore récemment, le nom de Fessenden et son rôle comme précurseur de la radio étaient à peu près inconnus, même des Canadiens.
75 ans de radiodiffusion au Canada
Dans les années 1950, le gouvernement canadien préside au développement de la télévision sur le territoire canadien avec l’idée très claire qu’elle doit servir de rempart culturel contre les influences médiatiques américaines. Encore aujourd’hui, le gouvernement surveille de très près cette industrie et légifère pour que la télévision et la radio canadiennes fassent contrepoids à ce que diffusent les États-Unis.
Cet objectif est difficile à atteindre, car plus de 85 % des Canadiens vivent dans la partie sud du pays. Il n’est pas facile d’empêcher les ondes américaines de traverser la frontière. La Loi canadienne sur la radiodiffusion de 1968 est cependant très explicite à ce sujet. Elle précise que le système canadien doit être «possédé et contrôlé par les Canadiens de façon à sauvegarder, enrichir et raffermir la structure culturelle, politique, sociale et économique du Canada».
L’espace de télédiffusion constitue un enjeu politique important, car la radio et la télévision sont de puissants facteurs d’unification des citoyens. Voilà pourquoi le Canada continue de financer à grands frais le plus grand réseau de télévision public des pays démocratiques. Voilà aussi pourquoi il s’est doté d’un puissant organisme étatique chargé de tout surveiller: le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). On y décide de presque tout, depuis les questions de bon goût à l’antenne jusqu’à l’identité de ceux qui ont le droit de posséder des stations, en passant par le nombre et le lieu de celles-ci, ainsi que par les conditions dans lesquelles elles peuvent être exploitées.
Ce degré de contrôle, inusité, parfois critiqué et souvent débattu, semble néanmoins refléter l’importance que les Canadiens attachent à certains outils de développement et de bien-être, qu’ils veulent garder à l’abri des forces brutes du capitalisme.
Bref, il est aussi important de disposer de médias typiquement canadiens, reflétant les valeurs du pays, que de profiter d’un régime de soins de santé gratuits. On touche ici aux piliers sur lesquels repose l’identité canadienne.
En 1971, le CRTC impose des normes et des pourcentages de contenu canadien pour la musique populaire. Ces jalons demeurent la pierre angulaire de la réglementation canadienne en matière de diffusion.
En 1998, les normes sont renforcées. Le minimum hebdomadaire de musique canadienne bondit de 30 % à 35 % pour la radio anglophone et de 55 % à 65 % pour la radio francophone.
À la télévision, les diffuseurs doivent privilégier les émissions canadiennes aux heures de grande écoute. Jusqu’ici, le CRTC juge plutôt réussi son régime de surveillance des télécommunications. Les émissions qui ont le plus grand auditoire sont canadiennes. Les dramatiques anglophones canadiennes sont plus accessibles et plus écoutées que dans le passé.
En cette deuxième décennie du XXIe siècle, le milieu déjà fort actif des communications canadiennes devient de plus en plus encombré et complexe. La question est de savoir si les médias canadiens ont encore la capacité de contribuer à une identité nationale distincte de celle des États-Unis et, par extension, de savoir si les francophones du Canada peuvent préserver la leur dans un monde qui est de plus en plus anglophone. Le bouillonnement technologique bouleverse les pratiques de diffusion et rend les frontières culturelles perméables.
Le prochain chapitre de l’affirmation canadienne se jouera donc vraisemblablement à l’échelle d’Internet. Malheureusement, le CRTC n’a pas un grand pouvoir de juridiction sur cet outil de transmission de la culture.
On a beaucoup critiqué le CRTC récemment, le gouvernement canadien en tête, pour avoir tenté de prendre certaines décisions dans des domaines où les intérêts et les besoins des internautes canadiens étaient mal appréciés.
Ce manque de contact entre Internet et les responsables du CRTC représente une lacune potentiellement importante. Le web, qui progresse à la vitesse de l’éclair, est à présent le média préféré des jeunes Canadiens qui veulent s’informer.
Pour se mettre au parfum des nouvelles technologies, le Canada tente de transmettre un message clair quant à l’adoption d’une stratégie nationale pour faciliter l’accès des Canadiens à Internet haute vitesse.
Une technologie comme Internet, capable de relier aussi facilement entre elles des collectivités rurales que des milliers de kilomètres séparent, est d’importance cruciale dans un pays aussi vaste que le Canada.
En l’espace de quelques années, le web devient l’aire publique principale, là où tout se transmet et là où tout est accessible.
Dans la sphère d’Internet, les Canadiens sont connus comme des premiers de classe.
Dès les années 1990, décennie où Internet grand public devient accessible dans le monde, le Canada se distingue. On navigue d’abord lentement, puis avec plus d’assurance, grâce au formidable réseau de transmissions téléphoniques déjà en place, le plus étendu du monde. Le web arrive un peu plus tard dans le Grand Nord, à la fin des années 1990, cette fois par l’intermédiaire des antennes de transmission des satellites canadiens qui encerclent la planète depuis un bon moment.
Dès lors, personne ne s’étonne de voir le Canada prendre le premier rang mondial sur le plan de la pénétration d’Internet.
On rapporte à ce moment-là que les Canadiens sont les citoyens les plus branchés de la planète: plus de 7 adultes sur 10 y accédaient chaque jour. Le Canada, premier de classe, devance alors même les États-Unis et le Japon à ce chapitre. La nouvelle fait le tour du monde… par l’intermédiaire du web.
À ses débuts comme aujourd’hui, le web canadien puise sa force à l’échelle des consommateurs. Les Canadiens absorbent cette technologie comme du papier buvard. Pour la première fois en 2009, ils consacraient déjà davantage de temps à naviguer dans Internet qu’à regarder la télévision. Chaque semaine, ils passaient plus de 18 heures en ligne et regardent la télévision 17 heures. En 2019, les Canadiens consacrent en moyenne 5,5 heures par jour à utiliser Internet.
Malgré un départ fulgurant et une performance remarquable, les Canadiens estiment aujourd’hui qu’ils ont perdu beaucoup de leur élan initial. Ils blâment les fournisseurs canadiens d’Internet pour cette situation.
Le manque de concurrence entre les fournisseurs de services contribue à garder les prix élevés et à limiter les progrès technologiques.
Dans l’ensemble, les Canadiens paient beaucoup plus cher que d’autres pour avoir accès au web; ils sont forcés d’y naviguer beaucoup plus lentement et sont soumis à davantage de restrictions. En 2010, un forfait Internet haute vitesse-télé numérique-téléphone coûtait près de deux fois et demie plus cher au Québec qu’en France.
En 2019, les Canadiens versaient en moyenne 250 $ par mois pour leurs télécommunications. Les téléphones fixes et mobiles, l’Internet, le câble, les plateformes numériques, tout cela coûte toujours très cher au Canada.
En 2010, le prix moyen pour un mégabit par seconde était de 12 $US dans les pays membres de l’OCDE. Or, les Canadiens payaient de 3,85 $US à 110,51 $US par mégabit (de 3 à 81 euros). Sur la trentaine de pays observés, seuls le Mexique et la Finlande faisaient pire.Une facture un peu moins lourde
La situation s’améliore cependant. Les prix mensuels observés à l’échelle du pays pour les services sans fil, Internet, de télévision et de téléphonie résidentielle en 2018 étaient par exemple en moyenne de 11 % inférieurs à ceux observés en 2016.
La réduction de prix la plus marquée a été constatée sur le marché des services sans fil mobiles. Selon l’analyse des quatre forfaits mobiles présentée dans le rapport du CRTC, les prix ont baissé en moyenne de 28 % de 2016 à 2018, la baisse la plus prononcée étant pour les services d’au moins cinq gigaoctets de données. Par exemple, le prix mensuel moyen d’un service mobile comprenant un nombre illimité d’appels et de messages textes, ainsi que cinq Go de données a chuté de pas moins de 35 % en 2018, passant de 78,36 $ en 2016 à 51,05 $ en 2018.
Pour ce qui est des vitesses cibles de services à large bande du CRTC de 50 mégabits par secondes (Mb/s) pour les téléchargements et de 10 Mb/s pour les téléversements, le prix mensuel moyen déclaré a reculé de 3,2 %, passant de 82,05 $ en 2016 à 79,40 $ en 2018.
(Source : CRTC)
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Payons-nous plus cher qu’ailleurs pour accéder à Internet? – Radio-Canada
De quoi aura l’air Internet dans le futur? – Radio-Canada
En 2006, on assiste à une première nord-américaine: Internet devient accessible dans les trains. En effet, la compagnie canadienne Via Rail met la technologie Wi-Fi à la disposition de ses passagers.
Ce service de connexion Internet sans fil sur rail est d’abord offert sur le trajet le plus achalandé au Canada, Montréal-Toronto, puis il est rapidement étendu.
Aujourd’hui, au Canada, on propose la connexion sans fil aux voyageurs dans les plateformes de transport importantes, comme les aéroports.