Parcourez le Canada à pied
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Canada
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  • Introduction

    Des Indiens micmacs se promènent dans une forêt, l’hiver, dans l’est du Canada. Cette photo a été prise en 1981, lors du tournage d’un documentaire historique de la télévision de CBC. (Musée de la Nouvelle-Écosse)

    Des Indiens micmacs se promènent dans une forêt, l’hiver, dans l’est du Canada. Cette photo a été prise en 1981, lors du tournage d’un documentaire historique de la télévision de CBC.
    (Musée de la Nouvelle-Écosse)

  • Ils ont marché sur la neige!

    Si vous vivez au Canada, vous devez vous attendre à ce qu’il tombe en moyenne un peu plus de 200 centimètres de neige chaque année. Certaines régions situées en bordure de l’océan Atlantique reçoivent parfois près du double de cette quantité.

    Peu importe où ils habitent, les Canadiens sont devenus des experts des déplacements sur la neige ou sur la glace.

    Au début de la colonisation du continent par les Européens, il y a 500 ans, les Occidentaux apprennent à se déplacer en raquettes l’hiver. Ils ne font en cela qu’imiter les Amérindiens qui les entourent. En effet, depuis des milliers d’années, ceux-ci maîtrisent l’art de la marche en raquettes. Ils peuvent même les utiliser pour courir dans la neige.

    Jusqu’à l’apparition des skis à la fin du XIXe siècle, les raquettes sont indispensables à la survie des coureurs des bois, chasseurs blancs qui traquent le gibier et font le commerce avec les Amérindiens.

    Le secret de la marche en raquettes à neige

    Les raquettes, fixées sous les bottes du marcheur, augmentent la surface de contact avec la neige. En les chaussant, on trouve l’appui nécessaire à l’impulsion du corps. Elles évitent aussi de s’enfoncer subitement dans la neige, ce qui pourrait entraîner des blessures musculaires ou osseuses.

    Si la neige n’est pas trop molle, on peut donc avancer rapidement; les experts donnent même l’impression de courir sur la neige. À l’instar du ski de fond, la raquette est une affaire de rythme.

  • La double origine des raquettes à neige

    (Troy Wayrynen/The Associated Press)

    Ce mode de déplacement est spécifique aux régions enneigées de l’Amérique du Nord, mais aussi d’une partie de l’ouest de la Sibérie. Les raquettes ont vu le jour en Asie centrale, il y a de 4000 à 6000 ans, et sont arrivées sur notre continent par l’intermédiaire des Inuits qui traversaient le détroit de Béring. Cependant, elles ne sont pas uniquement d’origine asiatique, comme on l’a longtemps cru.

    Les Amérindiens du nord du Canada auraient développé l’art de se déplacer en raquette indépendamment des Inuits de la Sibérie.

    On note des différences de fabrication importantes entre les raquettes inuites, peu complexes, et les raquettes amérindiennes, plus affinées et donc mieux adaptées aux déplacements sur la neige.

    Une tradition amérindienne

    Presque tous les peuples autochtones du Canada utilisent des raquettes à neige depuis une époque lointaine. Malgré leur grande diversité de formes, les raquettes à neige sont un des rares éléments culturels qu’ont en commun les tribus amérindiennes, que 5000 kilomètres séparent parfois. Ce sont les indiens Athapascans de l’ouest du Canada et les algonquiens du nord-est du pays qui fabriquent les raquettes les plus perfectionnées.

    Traditionnellement, l’armature des raquettes est faite en bois de frêne, durable et flexible. Quant aux épais lacets du treillis, ils sont fabriqués en peau de chevreuil, de caribou ou d’orignal. Les raquettes modernes sont conçues selon le même principe, mais sont différentes dans le choix des matériaux: métal léger, Nylon et plastique renforcé. Aujourd’hui, elles sont presque toujours relevées à l’avant pour éviter d’accumuler la neige.

    Les raquettes constituent un équipement indispensable, notamment pour les gardes forestiers et les agriculteurs.

    Dans les forêts du Canada, la motoneige et le ski sont les rois du déplacement l’hiver. Il suffit par contre de se rendre dans un magasin d’articles de sport durant la saison froide pour constater la diversité des modèles de raquettes à neige. La randonnée en raquettes est aujourd’hui un loisir très populaire.

  • Le sentier naturel le plus long du monde

    Une enseigne dans le parc national Glacier, en Colombie-Britannique, avertit les promeneurs que le sentier est fermé en raison d’une avalanche qui a emporté sept adolescents quelques heures plus tôt. (Adrian Wyld/Canadian Press)

    Une enseigne dans le parc national Glacier, en Colombie-Britannique, avertit les promeneurs que le sentier est fermé en raison d’une avalanche qui a emporté sept adolescents quelques heures plus tôt.
    (Adrian Wyld/Canadian Press)

    L’activité physique préférée des Canadiens est la marche, mais, en hiver, pour goûter à la nature, ils doivent s’équiper de raquettes, de skis ou de patins. Ils s’aventurent assez souvent en forêt, même au cœur de l’hiver, pour partager des sentiers avec des motoneigistes, ou encore, avec des gens se déplaçant à cheval ou en traineau à chiens.

    À l’échelle du continent nord-américain, on compte presque 400 000 kilomètres de sentiers entretenus régulièrement, même au cœur de l’hiver.

    Plusieurs sentiers empruntent d’anciennes voies de chemin de fer. Leurs tracés sont idéals pour les randonnées en motoneige l’hiver et à vélo l’été.

    Des boucs et des béliers sauvages obligent souvent les automobilistes à s’arrêter dans la région du Crowsnest, dans l’Ouest canadien. (CBC news)

    Des boucs et des béliers sauvages obligent souvent les automobilistes à s’arrêter dans la région du Crowsnest, dans l’Ouest canadien.
    (CBC news)

    Presque 5500 kilomètres d’est en ouest

    Le sentier Transcanadien (appelé aujourd’hui le Grand sentier ) est le réseau de sentiers récréatifs le plus long du monde. Le Sentier s’étend sur 24 000 km, rejoignant les océans Atlantique, Pacifique et Arctique du Canada.

    Une agence, l’Association canadienne du sentier national, a coordonné sa construction pendant 25 ans et orienté les actions de milliers de bénévoles dans tout le pays. Elle a chapeauté ainsi un des plus grands projets axés sur le bénévolat jamais entrepris au Canada.

    Chaque mètre du sentier a coûté environ 35 $.

    Un sentier très populaire

    Le sentier Transcanadien est emprunté par ceux qui veulent découvrir le vrai visage de l’arrière-pays. Il permet de relier les côtes de chacun des trois océans qui bordent le Canada, soit l’Atlantique, le Pacifique et l’Arctique.

    Ce sentier a l’avantage d’être situé à moins de 30 minutes du lieu de résidence de 4 Canadiens sur 5.

    La majeure partie du sentier longe le sud du Canada, mais il compte aussi une double branche nordique qui joint Edmonton à Tuktoyaktuk, en passant par Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Il relie directement entre elles 1000 des 5000 villes et communautés du Canada.

    À lire

    Le Grand Sentier – Sentier Transcanadien

  • À visionner

    Sentier Transcanadien – Votre sentier. Votre aventure

    Sentier Transcanadien en vitesse accélérée

  • Une belle histoire

    La traversée du Canada sur une jambe

    Terry Fox lors de son marathon de l’espoir

    Terry Fox lors de son marathon de l’espoir

    À une vitesse de course légère de 10 kilomètres à l’heure, à raison de 10 heures par jour, franchir le Canada d’est en ouest vous prendrait 55 jours. Très peu de Canadiens ont réussi pareil exploit. Ceux qui tentent de le réaliser le font généralement afin de soutenir une cause humanitaire et de recueillir des fonds pour la recherche médicale.

    Il y a 40 ans ans, un jeune homme, amputé en raison du cancer, a tenté de relever ce défi en courant sur une jambe artificielle. Du coup, il s’est fait connaître du monde entier, et il demeure aujourd’hui le plus grand héros contemporain des Canadiens.

    Le courageux Terry Fox

    En 1980, Terry Fox a 22 ans. Atteint d’un cancer, il vient de perdre une jambe. Il décide de traverser le pays afin de recueillir des fonds pour la recherche et d’aider d’autres victimes du cancer. Il baptise sa course le Marathon de l’espoir. Il s’élance sur ses deux jambes, dont l’une est artificielle, au printemps de 1980. Il se trouve alors tout à fait dans l’est du Canada. Au moment du départ, il trempe sa jambe artificielle dans les eaux froides de l’Atlantique.

    Les médias surtout anglophones du pays s’empressent de le suivre pas à pas. On voit des Canadiens se masser le long des rues et des routes où on annonce le passage de Terry Fox. Les gens l’applaudissent, l’encouragent et lui donnent de l’argent.

    Galvanisé par les foules, Terry Fox bondit du matin au soir, jour après jour, sur sa jambe artificielle. Il avance sans relâche, malgré la douleur et l’abrasion causées par sa prothèse. Lorsqu’il parvient dans le nord de l’Ontario, il a franchi presque la moitié de son trajet.

    Le cancer le rattrape

    C’est alors que Terry Fox se met à tousser et à ressentir des douleurs persistantes à la poitrine. Le cancer est de retour et a envahi ses poumons. Après 143 jours de course acharnée, il abandonne. Il demande aux Canadiens, au cours d’une conférence de presse émouvante, de ne pas s’en faire, car il reviendra terminer sa course une fois soigné.

    Il passe 10 mois à l’hôpital et lutte de toutes ses forces. Hélas, à la fin de juin 1981, les médias annoncent aux Canadiens que leur héros des temps modernes n’a plus que quelques heures à vivre. Terry Fox meurt le 28 juin.

    « La maladie l’emporte, mais il lègue un héritage d’espoir qui, aujourd’hui encore, pousse des millions de gens partout sur la planète à prendre la relève de sa cause. »

    Voilà l’origine des fameuses courses Terry Fox, qui ont permis à ce jour de recueillir environs 725 millions de dollars pour la recherche contre le cancer à l’échelle internationale.

  • Le saviez-vous?

    Il est facile de marcher sous terre au Canada

    Le Montréal souterrain. À l’avant-plan, la fontaine de cuivre du Montreal Trust, la fontaine intérieure la plus haute de l’Amérique du Nord.

    Le Montréal souterrain. À l’avant-plan, la fontaine de cuivre du Montreal Trust, la fontaine intérieure la plus haute de l’Amérique du Nord.

    Les deux plus grandes cités canadiennes, Toronto et Montréal, disposent de deux des plus importantes villes souterraines du monde. Depuis le ciel, on ne peut voir toute la ville de Montréal, car un peu plus du tiers de son centre-ville se trouve en fait sous terre. Montréal cache sous ses rues la plus grande ville souterraine du monde, qui est composée d’un réseau de 32 kilomètres de couloirs et de grands magasins.

    Travailler et s’amuser à Montréal sans jamais voir l’hiver

    Les tunnels et les galeries du Montréal souterrain relient une vaste gamme de restaurants et de boutiques allant du très chic au bon marché, des dizaines de tours de bureaux, des complexes résidentiels et des centres commerciaux.

    S’y raccordent aussi quatre universités, des résidences de luxe, des hôtels, sept stations de métro et deux gares de trains de banlieue. Plus de 500 000 personnes marchent chaque jour sous terre à Montréal, pour une population métropolitaine de presque 4 millions d’habitants.

    On lui donne depuis l’année 2004 le nom officiel de RÉSO. Le RÉSO est fréquenté par près de 183 millions de personnes chaque année.

    Les origines du réseau souterrain de Montréal remontent à 1967, année de l’ouverture des premières stations de métro de la ville.

    Toronto, seconde ville souterraine du monde… pour le moment

    La plus grande cité canadienne, Toronto, pourrait bientôt ravir à Montréal le titre de ville souterraine la plus importante du monde. Le PATH (le sentier en français) est le nom que les Torontois donnent à leur réseau souterrain de 30 kilomètres; c’est seulement 2 kilomètres de moins que celui de Montréal.

    Reliant immeubles de bureaux, stationnements, centres commerciaux et stations de métro, le PATH est déjà, selon Le livre Guinness des records, le plus grand complexe commercial souterrain au monde avec 371 600 mètres carrés (4 000 000 pi2) d’espace commercial.

    Le sous-sol de Toronto contient 3,7 kilomètres carrés d’espaces commerciaux, et celui de Montréal, 3,6.

    Les origines du réseau souterrain de Toronto remontent à 1900. À cette époque, Eaton’s, la plus grande chaîne de magasins du Canada, décide de construire un tunnel pour permettre à ses clients de passer du magasin principal à un autre bâtiment commercial sans sortir dans la rue.

    Certaines villes canadiennes, particulièrement celles de l’ouest du pays, refusent de prendre ce virage, car elles veulent prémunir leurs citoyens contre l’hiver. Calgary et Edmonton, qui se trouvent dans la province de l’Alberta, misent plutôt sur le raccordement des différents édifices au moyen de passerelles installées au-dessus des rues et des trottoirs. On utilise ainsi une multitude de corridors vitrés surélevés. Dans ces centres-villes, il est possible, tout comme à Montréal et à Toronto, de passer l’hiver sans mettre le nez dehors.

    À voir

    Carte de la ville intérieure de Montréal

    Carte de la ville intérieure de Toronto

  • À visionner

    Montréal souterrain

  • Un sentier de motoneige au Québec, à l’occasion de la Semaine de la sécurité internationale en motoneige. On aperçoit des agents de la paix qui donnent aux motoneigistes un rappel des consignes. (Radio-Canada)

    Un sentier de motoneige au Québec, à l’occasion de la Semaine de la sécurité internationale en motoneige. On aperçoit des agents de la paix qui donnent aux motoneigistes un rappel des consignes.
    (Radio-Canada)

    La course sur la neige

    La façon la plus rapide de se déplacer sur la neige ou sur les lacs gelés, c’est la motoneige, petit véhicule motorisé mû à l’aide de chenilles à l’arrière et équipé de skis à l’avant.

    Courir sur la neige à 70 kilomètres à l’heure est excitant. Bien au chaud dans ses vêtements rembourrés, protégé par son casque à visière, on pique à travers le vent et on laisse derrière soi un corridor tracé dans la neige. Il y a 70 ans, c’était impossible.

    L’expédition en groupe de plusieurs motoneiges

    Les raids et les randonnées en motoneige sont aujourd’hui monnaie courante au Canada. En 1990, 30 ans après leur invention, on comptait 430 000 motoneiges au pays. Il y en a maintenant plus d’un million! Pas moins de 90 % des motoneiges du monde circulent sur le continent nord-américain.

    Le Canada et les États-Unis disposent de 400 000 kilomètres de sentiers aménagés spécifiquement pour ce moyen de transport. Il est possible de traverser le Canada en deux semaines, en restant assis sur sa motoneige!

    Les motoneiges, aussi rapides que les autos

    Sur la plupart des pistes balisées, la vitesse maximale autorisée pour les motoneiges est de 70 kilomètres à l’heure, même si les véhicules les plus puissants peuvent facilement atteindre 120 kilomètres à l’heure. Par ailleurs, il est possible d’apporter aux motoneiges des modifications mécaniques leur permettant d’avoir une vitesse de pointe oscillant entre 170 et 190 kilomètres à l’heure.

    Le tableau noir de la motoneige

    Au Canada, près de 9 accidents de motoneige sur 10 se produisent à des vitesses excédant 50 kilomètres à l’heure. Le risque d’accident demeure très élevé, malgré les efforts de sensibilisation de la police. Selon différentes enquêtes, moins de 20 % des accidents ont lieu sur des pistes balisées spécialement conçues pour les motoneiges.

    Le risque est donc beaucoup plus grand hors des sentiers battus. Au Canada, environ 75 % des accidents de motoneige résultent d’un impact contre une butte de neige, une roche ou un autre type de bosse. Près d’une fois sur cinq, l’accident implique une collision entre deux motoneiges, et environ 90 % des accidents arrivent la nuit.

    Neuf fois sur dix, le conducteur impliqué dans l’accident a consommé plus d’alcool qu’il n’est légalement permis.

  • Le saviez-vous?

    Les motoneiges ont pris du muscle depuis leur invention, dans les années 1950. Par ailleurs, elles ont une allure beaucoup plus racée.

    Les motoneiges ont pris du muscle depuis leur invention, dans les années 1950. Par ailleurs, elles ont une allure beaucoup plus racée.

    Au sujet des motos sur la neige

    • Au Canada, le coût moyen d’une motoneige est d’un peu plus de 9000 $.

    • Une motoneige roule en moyenne 1600 kilomètres par saison. C’est un peu plus que la distance séparant les villes de Londres et de Rome.

    • Un propriétaire de motoneige dépense chaque année environ 4000 $ pour ses sorties.

    • Toute motoneige doit être immatriculée, et son propriétaire doit détenir une assurance responsabilité civile d’au moins 500 000 $.

    • L’âge minimal pour conduire une motoneige est de 16 ans.

    • Les corps policiers mènent régulièrement des opérations de surveillance des sentiers balisés et émettent des contraventions pour excès de vitesse.

  • Inventé par des Canadiens

    L’évolution du Ski-Doo. Voici différents prototypes qu’on peut voir au Musée Bombardier de Valcourt, au Québec. (Handout/Canadian Press)

    L’évolution du Ski-Doo. Voici différents prototypes qu’on peut voir au Musée Bombardier de Valcourt, au Québec.
    (Handout/Canadian Press)

    Le Ski Dog ou Ski Doo

    Vers la fin des années 1910, la compagnie américaine Ford conçoit le premier véhicule motorisé capable de se déplacer sur la neige. On l’appelle Snow Car, ou autoneige.

    Il s’agit en fait d’une Ford modèle T quelque peu modifiée. Le train roulant est remplacé par des skis à l’avant et des chenilles de métal à l’arrière. L’autoneige ressemble davantage à un tank qu’à une motoneige. Lente et lourde, elle ne peut s’aventurer dans la neige trop épaisse. Cependant, elle est munie d’une cabine qui protège le conducteur du froid.

    La naissance de la motoneige

    C’est au Québec, en 1936, que le premier véritable prototype de motoneige voit le jour. Son inventeur est Joseph-Armand Bombardier, celui-là-même qui sera le fondateur de la célèbre compagnie multinationale canadienne Bombardier.

    La motoneige des années 1930 utilise un système de traction arrière partiellement fait de caoutchouc. Ses performances générales restent néanmoins décevantes.

    Des années plus tard, Joseph-Armand Bombardier revient à ses planches à dessin après avoir perdu un de ses fils, qu’il n’a pu transporter à temps à l’hôpital en hiver.

    Il équipe sa motoneige d’un moteur plus léger et d’un dispositif de chenilles à roulement sans fin, révolutionnaire à l’époque. À la fin des années 1950, le véhicule est prêt pour la commercialisation.

    Il doit originellement s’appeler Ski Dog, mais le «g», mal dactylographié, ressemble à un «o» dans le texte que Joseph-Armand Bombardier envoie à la maison de publicité. Pour éviter des délais et des frais additionnels de mise en marché, l’homme donne donc à sa motoneige le nom de Ski Doo.

    Un succès géant!

    Dès le milieu des années 1960, la motoneige supplante le traîneau à chiens dans les zones arctiques et isolées du Canada. Les Inuits voyagent maintenant en motoneige.

    Cependant, la majorité des Canadiens considèrent la motoneige comme un produit de luxe. Après avoir connu un essor important dans les années 1970, la pratique de la motoneige et la vente de véhicules diminuent beaucoup au début des années 1980. À cette époque, l’Amérique vit une récession importante. Toutefois, depuis 20 ans, le marché de la motoneige s’est rétabli: la croissance annuelle des ventes oscille entre 8 % et 10 %.

    À voir

    L’héritage de Bombardier au Québec – Radio-Canada

    L’invention de la déneigeuse et de la motoneige – Radio-Canada

    Joseph-Armand Bombardier et son autoneige ont changé nos hivers – Radio-Canada

  • Une belle histoire

    Emily Nishikawa est une grande athlète canadienne qui habite Whitehorse, dans les Territoires du Nord-Ouest. La voici lors d’une compétition dans la région de Canmore, en Alberta, en janvier 2013. (Jeff McIntosh/Canadian Press)

    Emily Nishikawa est une grande athlète canadienne qui habite Whitehorse, dans les Territoires du Nord-Ouest. La voici lors d’une compétition dans la région de Canmore, en Alberta, en janvier 2013.
    (Jeff McIntosh/Canadian Press)

    Le ski alpin, une invention scandinave popularisée par les Canadiens

    Près de 4,5 millions de Canadiens pratiquent chaque année le ski alpin, le ski de fond ou la planche à neige. La technique consistant à avancer sur la neige à l’aide de skis remonte à l’époque des Vikings.

    Vers l’an 1000, les Vikings sont restés pendant quelques dizaines d’années sur la côte est canadienne, où ils ont établi des colonies. Ils auraient montré aux autochtones de la région comment se déplacer sur de longs bâtons de bois plus ou moins plats.

    Cependant, le ski ne prend véritablement son vol que vers le milieu du XIXe siècle, lorsque des mineurs scandinaves arrivent au Canada. Ces descendants directs des Vikings viennent faire de la prospection minière dans le nord du pays, qui vit alors une ruée vers l’or. On les voit se déplacer à l’aide de «patins à neige» de trois ou quatre mètres de longueur, et ils fascinent la population locale en improvisant des compétitions de descente.

    En 1879, les journaux de l’est du Canada racontent dans le détail l’épopée d’un Montréalais d’origine norvégienne, M. Birch, qui est le premier à parcourir en ski le trajet Montréal-Québec, soit 230 kilomètres.

    Au début du XXsiècle, on fonde les premiers grands clubs de ski de Montréal (1904), de Québec, de Toronto (1908) et d’Ottawa (1910).

    Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le ski fait partie de l’entraînement de nombreux soldats. Les équipements deviennent du coup plus abordables et de meilleure qualité. Le ski commence à être populaire auprès des jeunes familles d’après-guerre, qui peuvent s’adonner à ce sport sans qu’il leur en coûte une fortune. Cet engouement s’étend à toute la classe moyenne en 1955, année où apparaissent de nombreuses améliorations techniques: pantalons extensibles, chaussures à boucles, skis en métal.

    À partir des années 1960, il est très bien vu d’aller passer le week-end dans une station de ski.

  • Le saviez-vous?

    Herman Smith-Johannsen, alias «Jackrabbit» (Radio-Canada)

    Herman Smith-Johannsen, alias «Jackrabbit»
    (Radio-Canada)

    Deux millions de Canadiens font du ski de fond au moins une fois par semaine

    Cette activité commence à gagner en popularité vers la fin des années 1920. La compagnie de chemins de fer Canadien Pacifique organise à ce moment-là, dans l’est du pays, ses premières excursions hivernales vers de petits villages, jalons des réseaux de pistes en forêt tracées par des groupes de skieurs.

    Ce sport devient de plus en plus populaire, en grande partie grâce aux efforts d’un homme: Herman «Jackrabbit» Johannsen (1875-1987).

    Cet athlète, surnommé «Le lièvre sauvage», fait inlassablement la promotion du ski dans la région de Lake Placid, aux États-Unis, ainsi que dans les provinces du Québec et de l’Ontario.

    Des années 1920 aux années 1960, Herman Johannsen participe à la construction de rampes de saut à ski et au traçage de pistes de ski de fond des deux côtés de la frontière canadienne. Il est finalement récompensé dans les années 1970 et 1980, lorsque la popularité du ski de fond atteint des sommets.

  • Le jeu des cow-boys et des Indiens

    Un ranch spécialisé dans l’élevage du bétail, dans le sud de l’Alberta (CBC News)

    Un ranch spécialisé dans l’élevage du bétail, dans le sud de l’Alberta
    (CBC News)

  • Le cow-boy (des termes anglais cow et boy, qui signifient vache et garçon) est à l’origine un homme de ferme s’occupant du bétail.

    L’époque du Far West est profondément associée à l’histoire des États-Unis, bien sûr, mais le Canada possède lui aussi son folklore des plaines de l’Ouest. Ces vastes régions sont à l’époque peuplées de cow-boys colorés montant à cheval, coiffés d’un chapeau de cuir et portant un revolver.

    Aujourd’hui, la plupart des cow-boys ont troqué leurs armes contre des téléphones cellulaires et ne se conduisent pas en hors-la-loi. Dans les Prairies canadiennes, dont la superficie est quatre fois plus grande que celle de la France, il est facile de les apercevoir depuis la route. Perchés sur leurs montures, ils élèvent chevaux et vaches dans de vastes pâturages qu’on appelle ranchs.

    Vacances au pays des cow-boys

    Plutôt que d’observer les cow-boys à distance dans leurs ranchs, vous pouvez vous mêler à eux en empruntant un chemin unique en Amérique du Nord: la route des cow-boys, ou Cowboy Trail.

    Ce chemin permet de chevaucher de ranch en ranch et de capter, pendant quelques heures ou plusieurs jours, l’essence véritable des cow-boys.

    La route des cow-boys file sur 721 kilomètres et traverse d’est en ouest le sud de deux provinces, la Saskatchewan et l’Alberta. Le trajet est particulièrement pittoresque dans le sud de l’Alberta: il serpente, puis longe sur des dizaines de kilomètres les contreforts des Rocheuses canadiennes.

    Pour franchir le Cowboy Trail, il faut compter huit ou neuf heures en auto, et au moins quatre jours à cheval.

    Les émotions du passé

    Le long du Cowboy Trail se trouvent une trentaine de ranchs qu’on peut visiter. Dans plusieurs d’entre eux, on est invité à participer à la vie de cow-boy. On apprend à monter à cheval, à attraper un veau au lasso, et on peut accompagner les cow-boys lorsqu’ils mènent le bétail au pâturage. Le soir venu, on passe la nuit dans un gîte luxueux, dans une cabane en rondins ou près d’un feu de camp.

    Les légendes de l’Ouest

    L’histoire des hors-la-loi les plus célèbres reprend vie le long de cette route, où des cow-boys sont venus échapper à la loi, aux tueurs à gages et aux chasseurs de primes. En Saskatchewan, près de la ville de Moose Jaw, on peut visiter de grandes grottes, des ravins et des promontoires difficiles d’accès.

    C’est ici que sont venus se cacher il y a plus d’un siècle des bandits comme Henry Borne, le plus grand voleur de bovins du Far West et la tête dirigeante d’une bande de cow-boys comptant plus de 300 membres aux États-Unis. C’est ici aussi que Harry Longabaugh, connu sous le nom de Sundance Kid, a travaillé comme éleveur de chevaux jusqu’à ce qu’il se réoriente et choisisse le métier plus rentable de voleur de trains!

    Enfin, c’est ici que, dans les années 1920, le gangster Al Capone aimait venir passer ses vacances tout en se livrant à quelques activités liées à la contrebande d’alcool.

  • À visionner

    Le ranch «Bar U» (vidéo en anglais)

  • Une belle histoire

    Un cow-boy dans la plaine (Réseau des librairies publiques de l’Alberta)

    Un ranch albertain
    (Réseau des librairies publiques de l’Alberta)

    Un cow-boy canadien hors-la-loi

    Dans la dernière partie du XIXe siècle, le cow-boy Sam Kelly est le hors-la-loi le plus dangereux et le plus recherché de l’ouest du Canada.

    Originaire de la province de la Nouvelle-Écosse, dans l’est du pays, il se fait un nom en aidant deux bandits à s’échapper d’une prison de l’État américain du Montana. Sam Kelly est apparemment de mèche avec le shérif de l’endroit, qui s’arrange pour envoyer tous ses policiers hors de la ville afin de faciliter la tâche au cow-boy canadien. Sam Kelly s’introduit dans la prison, libère les deux détenus, puis s’enfuit en plein jour, sourire en coin.

    Par la suite, il fait équipe avec le légendaire hors-la-loi américain Frank Jones. Ils sont à la tête d’une dangereuse bande de malfaiteurs. Les deux hommes installent un campement dans les grottes de la vallée Big Muddy, qui chevauche la frontière canado-américaine. Pendant plusieurs mois, ils volent, tuent et pillent sans relâche.

    Les hauts promontoires et les ravins étroits de la vallée Big Muddy, que traverse aujourd’hui le Cowboy Trail, sont des cachettes idéales pour Sam Kelly et sa bande. Les sommets élevés permettent aux bandits de voir venir les autorités, ce qui leur laisse suffisamment de temps pour s’enfuir.

    Kelly se rend finalement aux forces de l’ordre, mais il est acquitté faute de témoin…

    À découvrir

    Association des cow-boys de l’est du Canada

    The Cowboy Trail. Gouvernement de l’Alberta

    À lire

    Calgary Stampede. Encyclopédie canadienne

    À voir

    Y a-t-il encore de vrais cowboys au Canada? – RCI

    Bénédiction : une année dans la vie d’Ernest Dufault, alias Will James – RCI

  • À visionner

    Randonnée à cheval au Canada

  • Le saviez-vous?

    Les ranchs, pivots du commerce de l’Ouest canadien

    Dans les années 1880, grâce à une nouvelle politique du Parlement canadien sur le bail de pâturage (un système de location de terres très avantageux pour les éleveurs), l’industrie de l’élevage devient très vigoureuse dans l’Ouest canadien. Elle rivalise même avec celle du bois.

    Durant la période 1880-1950, on installe de nombreux ranchs dans l’Ouest, dont le célèbre Bar-U, établi en 1882. Niché au pied des Rocheuses, celui-ci fait partie d’un groupe de ranchs géants, dont les ranchs Cochrane, Oxley, Walrond et Quorn, qui, pendant des années, font la pluie et le beau temps dans l’Ouest canadien.

    Ces grands ranchs sont parmi les mieux gérés du monde, et beaucoup d’éleveurs de bétail s’y rendent; ils viennent de partout, même de l’Argentine, pour y faire leurs premières armes. Ces fermes ont la taille de petits pays.

    Au sommet de ses activités dans les années 1920, le Bar-U couvre 650 kilomètres carrés et accueille 30 000 têtes de bétail.

    Il a une renommée internationale comme centre de reproduction pour les bovins et les chevaux de race pure. Il est en fait le pivot d’un empire commercial plus vaste encore, comprenant de plus petits ranchs, des fermes agricoles, des usines d’emballage de viande et des moulins à farine.

    Devenu aujourd’hui un lieu historique national ouvert au public, le Bar-U demeure un lieu d’élevage de bovins prospère.

  • Sur les traces des Indiens qui faisaient plonger les bisons

    Head-Smashed-In Buffalo Jump (UNESCO/Maureen J. Flynn)

    Head-Smashed-In Buffalo Jump
    (UNESCO/Maureen J. Flynn)

    Reconstituer l’histoire des peuples amérindiens du Canada est relativement difficile pour les périodes précédant l’arrivée des colons européens il y a 500 ans. Comme ils n’avaient pas d’écriture, les Amérindiens ont laissé peu de traces anciennes.

    Les visiteurs qui souhaitent retracer le passé des Amérindiens du Canada et découvrir les origines de certaines de leurs traditions peuvent se rendre dans au moins trois grands musées.

    À Montréal, le Musée McCord expose près de 16 000 artefacts amérindiens: plus de 8500 objets archéologiques (outils de pierre, fragments de poterie) datant d’une période s’étendant de 8000 ans avant notre ère jusqu’au XVIe siècle, et plus de 7000 articles autochtones de nature historique couvrant la période 1800-1945: vêtements, accessoires, coiffures, outils domestiques, paniers, armes de chasse, etc.

    Un deuxième musée, qui possède une collection comparable, se trouve à l’entrée d’Ottawa, la capitale du Canada. Il s’agit du Musée canadien de l’histoire. C’est le musée canadien le plus populaire et le plus fréquenté.

    Un des plus grands musées amérindiens

    Enfin, dans l’ouest du Canada, à deux pas du Cowboy Trail et à l’ombre des Rocheuses, se trouve un musée combiné avec un site archéologique amérindien d’une importance capitale. Head-Smashed-In Buffalo Jump (le précipice des bisons à la tête fracassée) figure en effet sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Ce précipice a été utilisé pendant plus de 5500 ans par les populations aborigènes des plaines pour la chasse au bison. À l’époque, les Indiens chassant en groupe forçaient les bêtes à se jeter dans le vide depuis cette falaise haute de 10  à 18 mètres et longue de 300 mètres. Ils obligeaient les bisons à quitter leur aire de pâturage, à environ trois kilomètres à l’ouest du site, et les entraînaient, en faisant des feux ou en agitant des couvertures, entre des rangées de monticules de pierres, vers le précipice. Les bêtes qui tombaient étaient tuées et débitées sur place, puis leurs dépouilles étaient traitées dans un campement situé à proximité.

    Les dépôts d’ossements et d’outils de pierre qui se sont accumulés au cours des siècles au pied de la falaise dépassent parfois 10 mètres d’épaisseur.

    Les Amérindiens ont cessé d’utiliser le précipice de Head-Smashed-In au XIXe siècle, après leurs premiers contacts avec les Européens.

    Un centre d’interprétation et un musée ont été érigés à l’intérieur même de l’ancienne falaise de grès; ils s’intègrent parfaitement au site.

  • Le saviez-vous?

    Le bison a une espérance de vie de 18 à 22 ans en liberté, et de 35 à 40 ans en captivité. (CBC News)

    Le bison a une espérance de vie de 18 à 22 ans en liberté, et de 35 à 40 ans en captivité.
    (CBC News)

    La chasse aux bisons

    Peut-on encore chasser le bison au Canada? Non! On ne peut plus s’aventurer à pied en forêt ou sur les plaines pour y traquer le bison. Le monde a bien changé depuis l’arrivée des Européens en Amérique. À l’époque, il suffisait, pour ainsi dire, de tendre la main pour attraper un bison au vol. Cet animal était sans contredit le roi des plaines herbeuses, et ce, dans presque tout le continent.

    Du Mexique au Canada, on comptait de 60 à 100 millions de bisons.

    À l’époque, le bison est essentiel pour les Indiens des plaines de l’ouest du Canada. Leur économie repose sur la chasse de cet animal, qui vit en immenses troupeaux itinérants. Les Indiens ne tuent que la quantité de bêtes dont ils ont besoin pour se nourrir et se vêtir. La taille des troupeaux n’est donc pas affectée.

    Cependant, à la fin du XIXe siècle, après 300 ans de chasse par les Blancs, il ne reste que 750 bisons sur le continent! On ne compte plus que quelques petits troupeaux en captivité dans un ranch du Texas et au Zoo de New York.

    Commence alors la réhabilitation du bison en Amérique. On transporte notamment les troupeaux restants vers le Parc national de Yellowstone, où il n’y a plus que quelques dizaines de bêtes en raison du braconnage.

    Aujourd’hui, la population de bisons aux États-Unis est estimée à 350 000 individus. Au Canada, on ne recense que 12 000 bisons des bois. Le plus grand troupeau canadien vit loin des villes et des fusils, dans les Territoires du Nord-Ouest, au sanctuaire du bison de Mackenzie. Par ailleurs, on pratique l’élevage du bison des plaines pour la consommation humaine. On dénombre actuellement 250 000 membres de cette espèce en sol canadien.

     

  • En chiffre: 900 kilos

    C’est le poids moyen des bisons mâles adultes au Canada, soit 100 kilos de plus que les ours grizzly et 400 kilos de plus que les ours polaires.

    • Le bison est le plus gros mammifère terrestre du Canada.

    • Les plus grands spécimens peuvent dépasser 1000 kilos.

    • La tête et le train avant sont énormes.

    • Le bison peut atteindre 2 mètres de hauteur et 3,6 mètres de longueur.

    • Les femelles et les mâles sont dotés de deux cornes courtes et incurvées, qu’ils utilisent au cours de combats pour monter dans la hiérarchie du troupeau.

    • Même s’ils ne sont pas carnivores, les bisons peuvent attaquer les humains s’ils sont provoqués ou s’ils pressentent un danger.

    • Ils sont généralement considérés comme aussi dangereux que les ours.

    • Ils courent à des vitesses oscillant entre 50 kilomètres à l’heure et 75 kilomètres à l’heure.

    • Ils peuvent piétiner et blesser des gens, comme c’est arrivé dans certains parcs nationaux du Canada.

    • Le bison a une espérance de vie de 18 à 22 ans en liberté, et de 35 à 40 ans en captivité.

  • L’aventure en forêt

    Un ours noir grimpe dans un arbre dans le parc national Yoho, dans l’ouest du pays. (Alex Taylor/Parks Canada)

    Un ours noir grimpe dans un arbre dans le parc national Yoho, dans l’ouest du pays.
    (Alex Taylor/Parks Canada)

    Chaque année au Canada, près de 500 personnes s’égarent en forêt. La mésaventure est souvent fatale, surtout en raison de problèmes liés à l’hypothermie.

    Si vous voulez vous aventurer en forêt, même le long de sentiers balisés, il est important de consulter les prévisions météorologiques, d’apporter un appareil de positionnement par satellite, de vous munir de vêtements chauds, d’eau, de nourriture, d’une trousse de premiers soins, d’un allume-feu, d’une lampe de poche et d’un couteau.

    Une proportion importante des gens qui se perdent en forêt connaissent le territoire dans lequel ils s’aventurent. Les randonneurs ou les chasseurs qui se perdent doivent garder leur calme et se souvenir que les chutes inattendues et certains animaux constituent les plus grands dangers.

    Les ours sont les mammifères les plus redoutables de la forêt canadienne. Voilà pourquoi il faut toujours marcher en groupe: la plupart des ours quitteront le secteur s’ils sentent la présence de plusieurs personnes.

    Soyez très prudent lorsque vous marchez près d’une chute d’eau ou contre le vent, car il se pourrait que l’ours ne vous entende pas ou qu’il soit incapable de détecter votre odeur.

    Attention à votre chien!

    Les chiens provoquent souvent la colère des ours, ce qui peut déclencher une attaque. Il est possible que votre chien vienne à votre rencontre avec un ours à ses trousses! Par conséquent, gardez-le toujours en laisse et à vos côtés.

    Si vous rencontrez un ours…

    … ne courez pas. L’ours peut facilement vous dépasser et, en courant, vous risqueriez de le provoquer. Cet animal manifeste son agressivité en balançant la tête et en grognant. Il peut aussi vous montrer ses dents ou ses griffes, claquer des mâchoires, taper sur le sol, vous fixer et replier ses oreilles vers l’arrière. En se comportant ainsi, l’ours vous dit: «Donnez-moi de l’espace.» Reculez lentement et parlez-lui doucement, sans jamais le regarder dans les yeux.

  • Une belle histoire

    Nos ancêtres les coureurs des bois

    Pierre Le Royer, un des derniers grands coureurs des bois du Canada. Photo prise en 1889. (L’album universel)

    Pierre Le Royer, un des derniers grands coureurs des bois du Canada. Photo prise en 1889.
    (L’album universel)

    Du XVIe siècle au début du XIXe siècle, le Canada se développe en grande partie grâce aux irréductibles coureurs des bois. Ceux-ci pénètrent profondément au cœur du continent.

    Sans eux, l’Europe serait incapable de pratiquer le commerce de façon efficace et durable avec les Amérindiens. Ces hommes braves agissent souvent comme représentants directs des pouvoirs coloniaux et de leurs rois. Toutefois, en certaines occasions, les autorités les traitent comme des hors-la-loi, car elles les jugent trop indépendants. Vers 1750, par exemple, les coureurs des bois qui désirent faire la traite des fourrures doivent détenir un permis officiel coûteux.

    En 1750, le prix du permis de coureur des bois est de 1000 livres, soit l’équivalent de 190 000 dollars en monnaie d’aujourd’hui!

    Les gens qui font du commerce sans avoir de permis sont considérés comme des hors-la-loi, et toutes les peaux qui sont vendues à l’extérieur de la Nouvelle-France doivent l’être à la seule Compagnie des Indes occidentales.

    Dur, dur, de courir les bois

    Les coureurs doivent parcourir de très longues distances en transportant de lourds ballots de fourrures. Ils font du portage et endurent des conditions climatiques extrêmes. En plus, leurs profits baissent d’année en année. La compétition est féroce parce que beaucoup de colons s’improvisent coureurs des bois, même si c’est illégal. La traite des fourrures est aussi entravée par les bandes d’Amérindiens qui bloquent l’accès aux cours d’eau.

    Au début du XVIIIe siècle, le plus important marché de la traite des fourrures, celui de la peau de castor, s’effondre à la suite d’une baisse de la demande européenne. À partir de ce moment, la traite devient une activité marginale, loin derrière la coupe du bois et la culture du blé.

    À lire

    Un pays bâti par des braconniers! – RCI

    Trappeurs : plus vieux métier du Canada, d’hier à aujourd’hui – RCI

    Être un trappeur au Canada est plus qu’un métier. C’est un art! – RCI

    À voir

    Les fabuleuses anecdotes d’un coureur des bois. Radio-Canada

  • À visionner

    Promenade en traîneau au Canada

  • À visionner

    Bien vivre dans la forêt canadienne avec les autochtones

  • Expéditions en traîneau à chiens

    Le traîneau à chiens a de plus en plus d’adeptes étrangers au Canada. Éric Forget, propriétaire du Chenil du chien-loup. (Radio-Canada/Jean-François Bélanger)

    Le traîneau à chiens a de plus en plus d’adeptes étrangers au Canada. Éric Forget, propriétaire du Chenil du chien-loup.
    (Radio-Canada/Jean-François Bélanger)

    Il y a environ 6000 ans, les tout premiers Inuits sont arrivés d’Asie. Depuis, des traîneaux tirés par des chiens glissent sur les pistes du Grand Nord canadien, dans le silence de l’hiver.

    Djee, djee… yap! OK, allez-y, droit devant! 

    Encouragé par le son de votre voix, votre attelage de quatre ou cinq chiens semble avaler la neige. Devant vous, les paysages défilent, parfois dans les montagnes, parfois le long du parcours sinueux d’une rivière gelée.

    La promenade en traîneau à chiens est une façon unique de voir l’arrière-pays canadien.

    Attendez-vous à des arrêts assez fréquents, à des pauses bien méritées pour vous, votre guide et vos chiens. À l’abri du vent dans la forêt ou protégé par un barrage de castors, vous faites le plein de chaleur, une boisson chaude à la main.

    Au bout d’une journée remplie de vallées et de neige, après avoir mangé un bon repas chaud, vous déployez votre tente près d’un feu de camp bien nourri. Avant de vous coucher, vous admirez le spectacle des aurores boréales dans le silence figé de la nuit.

    Pas seulement pour les touristes

    Le traîneau à chiens n’est pas uniquement destiné aux touristes venus de loin. Il convient aussi aux sportifs du pays qui sont à la recherche d’un nouveau défi. En effet, commander un traîneau à chiens exige un bon effort physique.

    Dans les pas des anciens traîneaux à chiens

    Au cours des ruées vers l’or du Yukon, vers 1896, et de l’Alaska, à partir de 1899, le traîneau à chiens se popularise et devient rapidement le principal moyen de transport. Les traineaux peuvent s’aventurer là où les attelages de chevaux ne passent pas. Surtout, ils sont plus rapides sur de longues distances dans la neige ou la glace.

    Dans les nouvelles villes minières de l’époque, où il y a peu de loisirs, les courses d’attelages de chiens suscitent l’intérêt. Durant la ruée vers l’or du Yukon, les équipes de bâtards sont la norme, mais on compte aussi des équipes de lévriers et de chiens de chasse.

    En 1925, une épidémie de diphtérie frappe la petite ville de Nome, sise à l’extrême ouest de l’Alaska. La glace et le blizzard empêchent tout envoi de sérum par avion ou par bateau. Profitant de plusieurs relais, un traîneau à chiens parvient à franchir des centaines de kilomètres de neige et de glace et à atteindre Nome avec le sérum salvateur.

    Chaque année, en Alaska, la course de traîneaux Iditarod commémore cet événement.

  • Le saviez-vous?

    Yukon Quest, entre Whitehorse, au Yukon, et Fairbanks, en Alaska, est reconnue comme la course de traîneaux à chiens la plus difficile du monde. C’est 1600 km de glace, de neige et d’adrénaline. (Radio-Canada/Jean-François Bélanger)

    Yukon Quest, entre Whitehorse, au Yukon, et Fairbanks, en Alaska, est reconnue comme la course de traîneaux à chiens la plus difficile du monde. C’est 1600 km de glace, de neige et d’adrénaline.
    (Radio-Canada/Jean-François Bélanger)

    Au sujet des courses de traineaux sur la neige

    La course de chiens de traîneau met aux prises des attelages de trois à huit chiens. Dans les traîneaux se tiennent les conducteurs, généralement appelés mushers. L’équipe qui finit la course le plus vite remporte la victoire.

    On peut également pratiquer ce sport l’été. Les chiens tirent alors des traîneaux montés sur roues.

    La conduite de chiens de traîneau est un sport populaire en Amérique du Nord, mais aussi en Europe. Parallèlement aux grandes compétitions norvégiennes que sont la Femundløpet et la Finnmarksløpet, l’Europe accueille depuis 2005 une des plus grandes courses du monde dans les Alpes franco-suisses: la Grande Odyssée.

    À découvrir

    Expédition Rêve Blanc, entreprise de chiens de traîneau

    À lire

    Récit de voyage en traineau à chiens au Canada

  • En chiffre: 

    Un traîneau tiré par des chiens fringants s’élance au départ de la course de l’Internationale des chiens de traîneaux de Lanaudière, au Québec. (Radio-Canada)

    Un traîneau tiré par des chiens fringants s’élance au départ de la course de l’Internationale des chiens de traîneaux de Lanaudière, au Québec.
    (Radio-Canada)

    30 kilomètres à l’heure

    C’est la vitesse moyenne des chiens de traîneau sur des trajets de 40 kilomètres ou moins dans la neige.

    Sur des distances plus longues, la vitesse moyenne est de 15 à 20 kilomètres à l’heure.

    Même dans de mauvaises conditions, comme les blizzards, les chiens de traîneau peuvent conserver pendant des heures une vitesse moyenne de 10 kilomètres à l’heure. Certains chiens sont capables de franchir 150 kilomètres en 24 heures.

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