Honneurs pour les épouses de membres de la Gendarmerie royale du Canada

Iqaluit, Nunavut. (La Presse Canadienne)
Iqaluit, Nunavut. (La Presse Canadienne)

La Gendarmerie royale du Canada souligne une période de son histoire au cours de laquelle le « deuxième homme » déployé dans des endroits éloignés était en fait … la conjointe du policier déployé.

À Calgary  ce vendredi, se tenait une cérémonie voulant souligner l’apport essentiel d’épouses à la carrière de leurs maris déployés dans des postes où un seul policier était affecté, essentiellement dans l’Ouest et dans le Nord canadiens des années ‘40 aux années ’70. Bob Kells, président de l’Association des Anciens de la GRC, (RCMP’s Veterans’ Association) chapitre de Calgary en Alberta, souligne que c’était une pratique normale et acceptée pendant longtemps de n’avoir qu’un seul policier déployée dans des régions lointaines, géographiquement plutôt vastes mais très peu peuplées.

« En plus de leur rôle d’épouse, dit-il, ces femmes accomplissaient des tâches aussi variées que l’entretien du bureau, la rédaction au propre des rapports et même les communications radio. Pendant des années, elles ont permis aux opérations de la GRC de fonctionner et cette contribution à ce jour n’a pas encore été reconnue. Elles faisaient tout cela en appui à leur époux policier. »»

Madame Lynn Armstrong a aujourd’hui 71 ans. Elle se rappelle très bien ses déménagements successifs dans six communautés nordiques, à suivre son époux policier, de 1966 à 1979. Elle se rappelle de Fort Resolution et de Fort Smith dans les Territoires du Nord-Ouest, de Dawson City et de Whitehorse au Yukon. Son souvenir le plus amer est de Frobisher Bay, aujourd’hui Iqaluit au Nunavut.

« Il n’y avait presque rien. Il n’y avait pas vraiment d’été et une noirceur de presque six mois. C’était très dur pour les enfants. Nous étions complètement isolés,  » ajoute Madame Armstrong. «  Pendant des mois, il était impossible d’arriver à Frobiser ou d’en sortir. Nous recevions  nos rations alimentaires pour la famille entière une fois l’an, par bateau. »

En 2004, Ruth Lee-Knight a présenté des histoires d’épouses de policiers de la GRC (appelés Mounties)  dans un livre intitulé « When the Second Man Was a Woman. » (trad. quand le deuxième homme était une femme). Parmi les 21 profils que l’on retrouve dans le livre, il y a celui de sa propre mère qui a connu un « détachement » de la GRC quelque part en Saskatchewan. D’une boutade, le « deuxième home » est devenu une partie du folklore de la GRC.

Le Commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, Bob Paulson, a présenté les broches commémoratives « du deuxième homme » à certaines de ces épouses ce vendredi en soulignant qu’il était grand temps que leur histoire et leur contribution soient enfin reconnues. Certaines d’entre elles ont tenu des prisons, elles ont recueilli des dépositions; certaine sont eu à tenter de retenir un suspect jusqu’à ce que le mari policier arrive enfin pour l’arrêter.

À ce jour, 470 femmes « deuxièmes hommes »recevront leur broche commémorative. La cérémonie de vendredi dernier à Calgary n’était que la première; il devrait s’en tenir plusieurs d’un bout à l’autre du pays.

Raymond Desmarteau, Radio Canada International

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