Pensionnats autochtones : l’adjudicateur en chef veut mettre des avocats au pas
Des juristes, dont le responsable du processus de dédommagements des anciens élèves des pensionnats autochtones, veulent que l’on sévisse contre les avocats qui exigent des frais exorbitants aux demandeurs du Nord canadien.
Le Secrétariat d’adjudication des pensionnats indiens verse en moyenne 100 000 $ à ceux qui demandent d’être dédommagés pour les sévices qu’ils ont subis. Toutefois, certains demandeurs se sont vus exiger jusqu’à 25 % de leur réclamation, en plus des frais administratifs, par les avocats qui les aidaient dans le processus, dit l’adjudicateur en chef Dan Shapiro.
Plus de 2,7 milliards de dollars ont été versés en indemnisation jusqu’ici, selon le site web du Secrétariat. Le nombre de demandeurs admis s’élève à 37 922, a indiqué l’organisme mercredi.
M. Shapiro s’est présenté en Cour du Banc de la Reine à Winnipeg le 25 avril pour demander à un juge d’empêcher des avocats et d’autres agences d’imposer des frais abusifs. Le responsable fait état de pratiques coercitives détaillées durant l’audience.
« Dans un cas, le demandeur était très malade et subissait des traitements de chimiothérapie, dit M. Shapiro. Il s’est rendu au bureau de son avocat pour y payer les honoraires. Là, un représentant d’une agence d’aide aux réclamations l’attendait pour exiger le paiement de leurs services. En fait, il a suivi le demandeur jusqu’à sa banque pour s’assurer qu’il fournisse une traite bancaire. »
Une avocate qui représente d’anciens pensionnaires des Territoires du Nord-Ouest souligne aussi la vulnérabilité de certains demandeurs. « La majorité des avocats font du bon travail, mais à côté, vous avez cette minorité dont tout le monde va se souvenir, ce qui est triste et décevant », déplore Donna Oliver.
L’avocate espère que ces avocats et ces agences ne pourront plus faire affaire avec d’anciens pensionnaires.