Trois Ontariennes sont accusées de fraude après s’être attribuées une identité inuk
Au terme d’une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), trois Ontariennes font face à deux chefs d’accusation de fraude de plus de 5000 $ pour avoir prétendu être des bénéficiaires inuit.
Le détachement de la GRC à Iqaluit affirme que Karima Manji, 59 ans, ainsi que les sœurs jumelles Amira et Nadya Gill, âgées de 25 ans, se sont inscrites frauduleusement à la liste des bénéficiaires inuit de l’organisme territorial Nunavut Tunngavik (NTI), qui gère l’inscription des Inuit en vertu de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut.
Le détachement en a fait l’annonce jeudi dans un communiqué de presse, au terme d’une enquête lancée dans la foulée d’un reportage de la chaîne APTN (en anglais) qui avait soulevé plusieurs questions entourant la véracité de l’identité inuit présumée des sœurs jumelles.
Selon l’organisme NTI, Amira et Nadya Gill ont été admises à la liste en 2016 suivant la demande de Karima Manji qui affirmait être la mère adoptive des deux adolescentes. La demande identifiait la mère biologique comme étant une femme inuk du nom de Kitty Noah. Or, la famille Noah a réfuté ce lien de parenté.
Les chefs d’accusation, qui ont été portés le 14 septembre, concernent des faits qui se sont déroulés entre octobre 2016 et septembre 2022, selon la GRC.
« Les femmes se sont servies du statut de bénéficiaire inuit pour détourner des fonds de la Kakivak Association et de la Qikiqtani Inuit Association auxquels seuls les Inuit ont accès en obtenant des subventions et des bourses », a précisé la GRC.
Les trois femmes doivent comparaître devant la cour d’Iqaluit le 30 octobre.
Amira Gill a étudié en génie civil et a obtenu des bourses destinées aux étudiants autochtones, dont des bourses d’études de l’organisme Indspire, qui soutient financièrement le parcours scolaire d’étudiants autochtones.
Nadya Gill a fait des études de droit. Son employeur, la firme Durant Barristers, a déclaré à CBC/Radio-Canada au mois d’avril qu’elle avait été mise en congé le temps de mener une enquête interne. Le bureau d’avocats trouve inacceptable que quiconque se réclame faussement d’être autochtone et en tire profit.