Les territoires du Nord font front commun pour la science

Le laboratoire de la communauté d'Old Crow avec ses panneaux solaires. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Le laboratoire de la communauté d’Old Crow avec ses panneaux solaires. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Les trois territoires canadiens ont annoncé vendredi une stratégie commune pour la recherche scientifique réalisée dans le Nord.

Le document promet de développer et de favoriser la science tout en y intégrant le savoir traditionnel autochtone.

Les trois premiers ministres Darrell Pasloski, du Yukon, Robert R. McLeod, des Territoires du Nord-Ouest, et Peter Taptuna, du Nunavut, s’étaient déplacés dans le village enclavé de Old Crow, au nord du Yukon, pour en faire l’annonce.

Que ce soit le logement, la sécuritaire alimentaire, on peut y voir une application [apportée par la science]. Ce document nous aide à s’assurer que la recherche scientifique répond aux besoins ou aux désirs des gens du Nord et dans la planification à long terme.

Darrell Pasloski, premier ministre du Yukon
L’approche panterritoriale permettra, selon les politiciens, de favoriser l’échange d’informations entre les différentes recherches scientifiques qui s’effectuent dans le Nord, de façon à mieux comprendre l’ampleur des changements dans l’environnement, et les meilleures façons de s’y adapter, tandis que les ressources territoriales pour y faire face sont souvent limitées.
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« Nous sommes également des scientifiques »
Stephen Frost a passé toute sa vie à Old Crow, où se trouve son territoire de piégeage. Il est aujourd’hui âgé de plus de 80 ans. Ses observations au fil des ans représentent selon lui de l’information utile et importante pour les chercheurs scientifiques de passage.« Selon moi, certains d’entre nous sont des scientifiques de ce pays. J’ai vu tous ces changements. Les changements climatiques arrivent vite. Je ne crois pas que les gens soient tout à fait prêts pour cela et je ne crois pas que personne n’ait la réponse non plus. »

Les aînés de Old Crow observent depuis des années le réchauffement climatique. (Cheryl Kawaja/ICI Radio-Canada)
Les aînés de Old Crow observent depuis des années le réchauffement climatique. (Cheryl Kawaja/ICI Radio-Canada)

Il s’inquiète par exemple de la débâcle hâtive du fleuve Yukon à Dawson. Les glaces du fleuve ont cédé le 23 avril, le plus tôt jamais enregistré depuis 1896. Stephen Frost affirme que la débâcle de la rivière Porcupine se fait généralement deux semaines plus tard, mais attend de voir si la règle s’applique toujours.

Tanner Coyne, un autre résident de la région, a entendu en grandissant les nombreuses histoires des aînés du village sur les observations saisonnières. « Il y a longtemps, les aînés disent qu’il était possible de prédire au jour près ce qui s’en venait, basé sur le retour des canards, le retour des oies, quand la rivière allait céder, quand il était temps d’aller sur la terre ou sur la rivière, quand on pouvait faire de la motoneige. »

Toute cette information, dit-il, a disparu en raison, entre autres, des changements climatiques. Ces histoires demeurent néanmoins importantes pour les Gwich’in, le peuple vivant dans cette partie du Yukon.

 

 

Radio-Canada

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