L’identité du Nord déboulonnée par l’écrivaine Niviaq Korneliussen
C’est lors d’un passage au Groenland pour y donner un séminaire que Daniel Chartier a été invité au lancement du premier livre de la jeune écrivaine Niviaq Korneliussen Homo sapienne.
L’approche littéraire de cette jeune romancière inuite, qui rejette le post-colonialisme, a tout de suite intéressé ce directeur du Laboratoire international d’étude multidisciplinaire comparée des représentations et titulaire de la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique de l’UQAM.
Selon M. Chartier, Homo Sapienne est le premier roman sur les identités sexuées de tout l’Arctique. Un roman très courageux, politique, dans lequel elle cherchait à rendre la culture groenlandaise dans le monde contemporain.
Il croit que cette approche pourrait inspirer d’autres peuples autochtones ou inuits comme ceux du Canada. « Si quelques-uns des Amérindiens, des Inuits au Canada pouvaient lire son œuvre, ça donnerait l’idée qu’on peut avoir du courage et présenter les difficultés de sa société ouvertement. »
Pourquoi ce roman coup de poing, ces quelque 200 pages d’amour et de tristesse entrelacés dans l’interdit, dans la confrontation avec soi-même? Relisez Pour en finir avec le postcolonialisme, notre entrevue avec la romancière groenlandaise.
Homo sapienne a été traduit en français grâce à une collaboration entre la Chaire de recherche sur l’imaginaire du Nord de l’UQAM et le gouvernement du Groenland, ainsi que les éditeurs Milik et La Peuplade.
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