Nord canadien : Un nouveau tronçon de route pour aider au développement d’une communauté isolée
La nouvelle route toute saison entre Norman Wells et Canyon Creek est officiellement ouverte dans les Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord canadien.
Le nouveau tronçon de 14 km doit permettre le développement économique et touristique de la région, en plus d’un jour relier Norman Wells au reste du réseau routier ténois. Il permettra aussi un meilleur accès à une portion du territoire des Sahtu.
Mais pour les gens de Norman Wells, l’ouverture de la route est avant tout un pas optimiste vers la construction de la route de la vallée du Mackenzie.
Le projet de 20 millions de dollars a été financé au trois quarts par Ottawa. Le gouvernement territorial a dépensé 5 millions de dollars.
La route viendra remplacer une portion de la route d’hiver de la vallée du Mackenzie, seulement ouverte pendant les mois hivernaux.
Développement économique
Les gouvernements fédéral et territorial estiment que la nouvelle portion de la route devrait « permettre le développement économique de la région puisqu’elle permet l’accès à de nouveaux terrains pouvant être exploités pour les affaires, le tourisme et les loisirs. »
Mais pour le copropriétaire David Hodgson de HRN Contracting, l’entreprise responsable du projet, la route était nécessaire pour faire avancer les choses.
Les travaux ont débuté en mars 2017. Ils ont employé jusqu’à 81 personnes au pic de la construction, dont 36 travailleurs provenant de la région.
Selon David Hodgson, le projet aura avant tout servi de formation et d’apprentissage pour les travailleurs de la région. Plus d’une douzaine d’employés ont été formés pour travailler avec de la machinerie lourde.
Des travailleurs qualifiés qui seront prêts quand l’industrie gazière reprendra dans la région, croit David Hodgson. Car c’est ce que la route de la vallée du Mackenzie apportera une fois complété, d’après lui.
« [Pour l’instant] l’exploration coûte cher et il faut une avenue pour que ces produits rejoignent les marchés, explique David Hodgson. Quand la route sera construite, vous verrez tout un changement dans l’activité économique de la région. »
Une position que partage le ministre de l’Infrastructure des Territoires du Nord-Ouest, Wally Schumann qui estime que toute nouvelle infrastructure peut faire une différence aux yeux des pétrolières.
« Nous avons des trillions de pieds carrés de gaz naturel et des milliards de barils de pétrole dans le sol juste de l’autre côté de la rivière », explique le ministre.
« Sans investissement en infrastructure, dit-il, c’est plus difficile pour les entreprises de faire un plan d’affaires pour venir le chercher, donc tous les petits morceaux peuvent aider. »
Sans complètement faire fi de la question gazière, le ministre François-Philippe Champagne, dit plutôt voir une occasion de diversifier l’économie avec le possible gain du tourisme dans la région : « Quand on permet l’accessibilité, évidemment on attire les gens et je pense que c’est porteur d’avenir. »
Un kilomètre à la fois
Le projet de la route de la vallée du Mackenzie doit ultimement relier l’océan Arctique au réseau routier du sud du territoire et se fait étape par étape depuis quelques années. Plusieurs ponts et tronçons sont en construction ou sont déjà construits, mais le projet est loin d’être terminé.
Pour l’instant, le gouvernement territorial concentre surtout ses efforts sur la construction de la portion de 300 kilomètres au sud de Norman Wells.
Les coûts pour relier Wrigley — où se termine l’Autoroute 1 — à Norman Wells sont estimés à 700 millions de dollars.
Cet été, 140 millions de dollars ont été alloués à la construction de 15 kilomètres de routes au nord de Wrigley en plus d’un pont sur la rivière Great Bear près du Tulita. Ces travaux sont l’étape suivante.