Une première Inuite rédactrice en chef de la revue Inuit Art Quarterly

L’artiste autochtone Taqralik Partridge a été nommée rédactrice en chef détachée de la revue Inuit Art Quarterly. (Radio-Canada)
L’artiste canadienne Taqralik Partridge a été nommée rédactrice en chef détachée de la revue Inuit Art Quarterly. Elle est la première Inuite à obtenir ce poste.

La Inuit Art Foundation a commencé à publier le périodique en 1986 et depuis ce temps il a vu défiler plusieurs Inuits à titre de rédacteurs en chef invités ou de rédacteurs collaborateurs. Taqralik Partridge devient la première Inuite à occuper le poste de rédactrice en chef de façon permanente.

En tant que grande patronne de la publication, Mme Partridge va contribuer à faire rayonner l’art provenant de toutes les régions inuites, choisir les articles qui figureront dans la revue et les éditer.

« J’espère que les artistes inuits seront à l’aise de m’approcher. J’espère que je pourrai encourager les gens qui n’ont pas encore été couverts par la revue à venir vers moi et d’établir un certain lien. »

Taqralik Partridge

Originaire de Kuujjuaq, au Nunavik, la région inuite du Nord québécois, Taqralik Partridge vit maintenant à Kautokeino, dans le nord de la Norvège, où elle poursuit sa carrière d’écrivaine en plus de consacrer une part de son temps à son nouveau rôle de rédactrice en chef.

L’année passée, sa nouvelle intitulée Fifteen Lakota Visitors a été inscrite sur la courte liste des nommés pour le prix de la meilleure nouvelle de la CBC, le radiodiffuseur d’État anglophone du Canada. De plus, elle a été co-commissaire d’une exposition à la Art Gallery of Ontario.

En ce moment, elle travaille à rassembler une série de courts métrages, particulièrement des histoires d’horreur qui concernent des Autochtones du cercle polaire.

L’artiste a débuté sa carrière dans l’art vocal (spoken word), une avenue qu’elle recommande aux jeunes artistes inuits. Selon elle, l’art vocal est un bon médium, car il n’entraîne pas de frais de démarrage, pas de coûts initiaux.

« Vous pouvez jouer avec les mots et le faire en anglais, en Inuktitut. Utiliser le langage que vous désirez et, si vous en avez besoin, vous pouvez écrire sur une serviette de table. Je l’ai fait auparavant », a-t-elle dit.

Une transformation

Taqralik Partridge considère que la Inuit Art Foundation subit actuellement une « transformation » et elle est emballée d’en faire partie.

Quand elle était plus jeune, Mme Partridge avait le sentiment que la fondation et la revue étaient principalement destinées aux collectionneurs. Or, à mesure que celles-ci élargissent leurs perspectives, le périodique devient de plus en plus lu de la part des artistes.

Les habitants du Nord découvrent de nouveaux moyens de faire des gravures et des sculptures, en plus d’explorer des médias totalement inédits comme l’expression orale et la vidéo, a souligné l’artiste.

« Je crois qu’ils sont tout aussi précieux que ce à quoi on pense au sujet de l’art inuit, les gravures et sculptures typiques et autres œuvres du genre », a-t-elle affirmé.

Représentation régionale

Le périodique Inuit Art Quarterly s’efforce de respecter la représentation géographique.

Taqralik Partridge a déclaré que la revue était une publication canadienne, alors elle allait présenter principalement des Inuits canadiens. Néanmoins, elle n’est pas opposée à franchir les frontières et à plonger dans des histoires d’art provenant de l’Alaska ou du Groenland par exemple.

Mme Partridge estime voir des similarités dans l’art inuit à travers le Canada. Les liens familiaux se tissent entre les communautés et aident ainsi les tendances artistiques à se propager, explique-t-elle.

L’idée de la fabrication de parka ou de chapeaux comme forme d’art l’intéresse également. « Je me demande s’il n’y a pas là une forme d’art qui n’a pas été abordée », a-t-elle dit.

Elle est consciente qu’il existe présentement un débat concernant la valeur de ces objets, mais elle aimerait voir les échanges aller plus en profondeur et même possiblement dans les pages du périodique.

Le jour où la revue préparera un dossier sur les artistes canadiens de renom, la nouvelle rédactrice en chef veut y voir un article qui se penchera sur les façons qui permettent aux Inuits de renouer avec leur culture artistique.

« Souvent, les œuvres ont été vendues à l’extérieur des communautés parce que les gens avaient besoin de faire de l’argent pour pouvoir manger. Je suis intéressée de savoir comment le transfert de l’art inuit a affecté les Inuits d’aujourd’hui, quelle fierté les artistes éprouvent-ils face au travail de leur mère, père et grands-parents », s’interroge Mme Partridge.

Avec les informations de CBC News

Radio-Canada

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