La population autochtone toujours en croissance au Canada
Le nombre d’Autochtones continue de croître au Canada. En plus, les Premières Nations, les Inuit et les Métis affichent une population plus jeune que le reste des Canadiens, nous révèlent les nouvelles données du recensement de 2021 de Statistique Canada.
Le recensement de 2021 a permis de dénombrer 1,8 million d’Autochtones, ce qui représente 5 % de la population totale au Canada, en hausse comparativement à 4,9 % en 2016.
« La population autochtone du Canada est l’une des plus importantes parmi les pays qui ont une histoire coloniale semblable », note par ailleurs Statistique Canada.
Les trois groupes autochtones ont connu une croissance de 9,4 % de 2016 à 2021, soit une hausse plus importante que celle de la population non autochtone (+5,3 %) au cours de la même période.
Par contre, cette croissance n’a pas été aussi rapide qu’au cours des années passées, nous dit le recensement. De 2011 à 2016, la population autochtone avait augmenté de 18,9 %, soit plus du double du taux de croissance de 2021.
De plus, les Autochtones vivant en milieu urbain ont aussi augmenté. Entre 2016 et 2021, cette population a grimpé de 12,5 %, ce qui équivaut à un total d’un peu plus de 800 000 personnes.
Au sein de la population autochtone, la proportion vivant dans un centre urbain a ainsi progressé, passant de 43,1 % à 44,3 %.
En 2021, c’est Winnipeg qui comptait la plus grande population autochtone, suivie d’Edmonton et de Vancouver.
De 2016 à 2021, les plus fortes augmentations de la population autochtone ont été observées à Edmonton (+11 400 personnes, +15 %), à Montréal (+11 265 personnes, +32,4 %) et à Winnipeg (+8750 personnes, +9,4 %).
Bien que la population autochtone ait augmenté dans la plupart des centres urbains au cours de la même période, elle a légèrement diminué à Toronto (-1685 personnes, -3,6 %).
Une population plus jeune
Le recensement de 2021 montre que la population autochtone demeure encore plus jeune que le reste de la population canadienne.
La population autochtone est en moyenne 8,2 ans plus jeune que l’ensemble de la population non autochtone. De plus, 17,2 % des Autochtones en âge de travailler ont entre 55 et 64 ans contre 22 % de la population non autochtone.
Parmi les trois groupes autochtones, les Inuit sont les plus jeunes. Leur âge moyen est de 28,9 ans, celui des Premières Nations est de 32,5 ans et celui des Métis est de 35,9 ans.
Une diversité de genres
La plupart des Autochtones de plus de 15 ans sont soit des hommes cisgenres (47,4 %) ou des femmes cisgenres (51,9 %). Cela signifie que « leur sexe à la naissance correspond à leur genre déclaré dans le questionnaire du recensement », explique Statistique Canada.
En 2021, on comptait 4180 Autochtones transgenres. De ce nombre, 43,7 % sont des hommes transgenres et 56,3 % sont des femmes transgenres. On dénombre également 4455 Autochtones non binaires.
Des améliorations et des reculs par rapport aux langues
En 2021, 237 420 Autochtones pouvaient suffisamment tenir une conversation dans leur langue, ce qui correspond à une baisse de 4,3 % par rapport à 2016.
Au cours de la même période, le nombre d’Autochtones ayant une langue traditionnelle comme langue maternelle a connu une diminution de 8,1 %.
Par contre, le nombre d’Autochtones qui pouvaient parler une langue autochtone, mais qui n’avaient pas de langue maternelle autochtone a augmenté de 7 %
« Ce changement reflète une proportion croissante d’Autochtones qui apprennent une langue autochtone comme langue seconde », relève Statistique Canada.
Parmi les Premières Nations, les langues autochtones les plus couramment parlées étaient les langues cries (80 175 locuteurs), les langues ojibwées (24 255 locuteurs) et l’oji-cri (15 110 locuteurs).
Chez les Métis, c’étaient les langues cries (4650 locuteurs), le mitchif (1485 locuteurs) et le déné (1035 locuteurs).
L’inuktitut, la langue inuit, était la deuxième langue autochtone en importance au Canada, parlée par 39 620 Inuit.
En raison de la pandémie et de feux de forêt dans certaines régions, le dénombrement n’a pas pu être effectué dans 63 communautés des Premières Nations.
« Malgré les défis posés par la collecte en personne, le recensement demeure la source la plus complète de données communautaires sur la population autochtone », assure Statistique Canada.