Plongée militaire dans l’Arctique canadien à Tuktoyaktuk

Des plongeurs se préparent à plonger dans l’Arctique. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
La communauté de Tuktoyaktuk aux Territoires du Nord-Ouest accueille une cinquantaine de membres des Forces armées canadiennes, dont des plongeurs du Canada et d’ailleurs dans le monde, pour un exercice dans les eaux de l’Arctique.

L’exercice de plongée fait partie de l’opération Nanook-Nunalivut organisée chaque année dans l’Arctique canadien. Quelques centaines de membres des Forces sont aussi à Resolute Bay pour l’autre portion de l’opération qui vise à entraîner les troupes au déploiement dans l’Arctique.

Le but est de tester l’équipement et les plongeurs dans les conditions de l’océan Arctique, mais surtout de prouver la capacité des Forces canadiennes à rester sous la glace dans un environnement froid et hostile.

Sous la glace de l’Arctique près de Tuktoyaktuk, l’eau atteint une température de 0 à 1 degré Celsius, selon le caporal Jayson Beaulieu, un plongeur du 5e Régiment de génie.

Les plongeurs sont sous l’eau pendant environ 20 minutes lors de l’exercice. (NATO Channel)

« C’est plus froid que ce à quoi on est habitué, mais pas énormément, dit-il. Surtout qu’ici on garde les plongées assez courtes, puisque l’équipement peut geler. Normalement on va plonger de 45 minutes à une heure. Souvent, on va avoir plus froid dans l’eau à 3 ou 4 degrés qu’ici. »

Une vingtaine de plongeurs du Canada, de la France du Danemark et des pays scandinaves participent à l’exercice.

« Ça nous permet de travailler avec les plongeurs des autres pays et de voir la façon qu’ils travaillent et l’équipement qu’ils utilisent, » explique Jayson Beaulieu.

Le caporal Jayson Beaulieu est plongeur de combat au 5e Régiment de génie basé à Valcartier. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Une équipe de chercheurs utilisent aussi l’exercice pour effectuer différentes expériences de rétention thermique sur les plongeurs.

Un accueil de Tuktoyaktuk

C’est la première fois que les Forces canadiennes tiennent leur entraînement annuel dans la communauté de Tuktoyaktuk.

Mais s’ils s’attendaient à être accueillis par le froid et les conditions hostiles de l’Arctique, c’est plutôt un temps doux anormal oscillant autour des -4 °C et une communauté chaleureuse qui les a accueillis en mars.

Tuktoyaktuk compte environ 900 habitants. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

La présence des militaires est appréciée par la communauté et ses artisans, selon le sergent-major Jackie Jacobson de la patrouille des Rangers canadiens de Tuktoyaktuk.

Pendant l’exercice, les Rangers locaux sont chargés de protéger et de guider leurs collègues militaires à travers les conditions de l’Arctique.

En plus de l’exercice de plongée, les rangers de Tuktoyaktuk ont aussi soutenu les forces canadiennes et des scientifiques américains à installer des bornes pour observer le mouvement de la glace dans la mer de Beaufort.

Le sergent-major Jackie Jacobson et d’autres Rangers canadiens de la patrouille de Tuktoyaktuk accueillent les visiteurs dans la tente de plongée. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Jackie Jacobson se dit content de pouvoir partager les constats de sa communauté avec les observateurs du Sud.

« Tout le monde s’inquiète du changement climatique. Nous aussi. Nous le voyons parce que nous le vivons. »

Jackie Jacobson, 1er Groupe de patrouilles des Rangers canadiens de Tuktoyaktuk

Avec la température douce des dernières semaines, le ranger se dit inquiet par l’épaisseur des glaces, mais aussi pas la présence pas commune de phoques dans la baie de Tuktoyaktuk.

Tuktoyaktuk veut plus de militaires

Avec les changements climatiques, l’érosion des côtes, le moratoire sur l’exploitation pétrolière et une nouvelle route toute saison, Tuktoyaktuk a vécu plusieurs changements au cours des dernières années et son maire, Merven Gruben, espère voir une plus grande présence militaire à l’avenir.

Le maire de Tuktoyaktuk, Merven Gruben, le capitaine de corvette Patrick Fournier et le commandant de la Force opérationnelle interarmées (Nord), le brigadier général Patrick Carpentier. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

« J’ai toujours dit que Tuktoyaktuk est un endroit stratégique, dit-il. C’est à l’entrée du passage du Nord-Ouest et en plein milieu de l’Arctique. »

« Maintenant que nous avons une route, c’est un endroit très stratégique pour ériger une base militaire. »

Merven Gruben, maire de Tuktoyaktuk

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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