Un centre de traitement des traumatismes et des dépendances verra le jour dans l’est de l’Arctique canadien

Le premier ministre du Nunavut, Joe Saviakataaq (à gauche), le ministre canadien des Services aux Autochtones, Seamus O’Regan (au centre), et la présidente de l’organisme Nunavut Tunngavik Inc., Aluki Kotierk (à droite), ont donné le feu vert, lundi, au projet de construction d’un centre de rétablissement qui offrira des traitements spécifiques à la toxicomanie et aux traumatismes. (Courtoisie de la Nunavut Tunngavik Inc.)
Les gouvernements du Canada et du Nunavut, dans le nord-est du pays, ont donné le feu vert au projet de construction d’un centre de traitement des traumatismes et des dépendances à Iqaluit, la capitale territoriale.

Le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Seamus O’Regan, le premier ministre du Nunavut, Joe Savikataaq, et la présidente de l’association Nunavut Tunngavik Inc. (NTI), Aluki Kotierk, ont signé lundi une déclaration d’intention qui confirme que le projet ira de l’avant.

« Ce partenariat met en relief la façon dont nous pouvons unir nos efforts pour améliorer l’état de santé des Inuit », a affirmé le ministre Seamus O’Regan par voie de communiqué.

Cette annonce survient quelques mois après la publication d’une étude de faisabilité (en anglais) qui visait principalement à cerner les ressources nécessaires à l’ouverture d’un centre de traitement des dépendances et des traumatismes historiques et intergénérationnels au Nunavut.

L’étude suggérait entre autres d’instaurer des cycles de traitement d’une durée de 42 jours et de mettre 32 lits à la disposition des visiteurs et des membres de leur famille.

Des soins adaptés à la culture inuit

« Pour se délester du legs du colonialisme, il faut pouvoir compter sur le meilleur des soins culturels et des soins cliniques », a indiqué Aluki Kotierk, qui est à la tête de l’organisme représentant les Inuit du Nunavut, dans un communiqué de presse.

Le centre de rétablissement offrira des traitements fondés sur les valeurs et la culture des Inuit et pourra héberger des femmes enceintes. L’objectif sera de réduire les troubles causés par l’alcoolisation fœtale, un phénomène qui touche un nombre élevé de nouveau-nés au Nunavut.

En 2012, la consommation abusive d’alcool chez les Inuit de 15 ans et plus atteignait 20 % au Nunavut, selon Statistique Canada. La moyenne nationale la même année était de 17,4 % pour les personnes de 12 ans et plus.

Le projet fait suite à l’un des « 94 appels à l’action » du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation, qui visait à recueillir les témoignages d’Autochtones placés de force dans des pensionnats à travers le pays.

Le rapport final de la Commission de vérité du Qikiqtani, chargée d’enquêter sur l’abattage et le déplacement de chiens de traîneau inuit après la Seconde Guerre mondiale, recommandait aussi aux gouvernements nunavutois et canadien de s’assurer que les programmes et les travailleurs inuit œuvrant en santé mentale et en dépendance soient accessibles dans l’ensemble du territoire.

Une enveloppe partagée

Ottawa allouera 47,5 millions de dollars sur cinq ans au projet, suivis d’une somme annuelle de 9,7 millions de dollars au-delà de cette période. Le gouvernement territorial n’a pas précisé le montant de sa contribution financière, mais elle correspondra à environ 30 % des coûts totaux. S’ajoute à l’enveloppe un investissement de 5 millions de dollars de la NTI.

L’association Makigiaqta Training Corporation, qui est sous l’égide de la NTI, a de son côté promis un financement annuel de 11,8 millions de dollars sur cinq ans destiné à la formation de conseillers inuit. L’organisation offre des programmes d’insertion à l’emploi pour les Inuit.

Joints par Regard sur l’Arctique, les gouvernements fédéral et territorial n’ont pas précisé quand la construction du centre sera entamée puis achevée.

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