La vente des baux de la Réserve faunique nationale de l’Arctique prévue le 6 janvier

Selon les Gwich’in, le troupeau de caribous Porcupine risque de disparaître si des forages ont lieu dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique (ANWR). (Photo : Rick Bowmer/Associated Press)
Le Bureau américain de la gestion des terres prévoit d’organiser la vente de baux pétroliers et gaziers pour la Réserve faunique nationale de l’Arctique (ANWR), en Alaska, le mois prochain, soit quelques semaines avant l’entrée en fonction du président désigné Joe Biden, qui s’est opposé au forage dans la région.

La vente des baux de l’ANWR aura bien lieu, selon le Bureau américain de la gestion des terres, et celle-ci se tiendra de façon virtuelle, le 6 janvier.

Les groupes de protection de la nature ont critiqué cette annonce comme étant précipitée et s’appuyant sur des études environnementales contestées devant les tribunaux.

« Aujourd’hui, nous avons mis l’industrie pétrolière en garde : toutes les compagnies pétrolières qui participent à la vente de baux pour la plaine côtière de la Réserve faunique nationale de l’Arctique devraient se préparer à une bataille juridique difficile, avec des coûts élevés et des risques pour leur réputation », déclare Jamie Rappaport Clark, le président et directeur général de Defenders of Wildlife, dans un communiqué.

L’annonce de l’administration Trump intervient moins de trois semaines après l’ouverture de l’appel à candidatures, et quelques jours seulement après que Bank of America ait rejoint d’autres grandes banques américaines qui ont déclaré qu’elles ne financeraient pas l’exploitation pétrolière de l’Arctique, selon une déclaration de l’Alaska Wilderness League.

Le directeur général de la ligue, Adam Kolton, estime que le forage dans le refuge arctique « n’a aucun sens » et que la vente des baux du refuge est encore une autre « faveur politique dangereuse qui manque d’un large soutien public ou de crédibilité juridique ».

Les dirigeants politiques de l’Alaska poussent à ouvrir une zone d’exploration

L’humeur est bien différente du côté de la délégation républicaine du Congrès de l’Alaska, qui a célébré l’adoption, en 2017, d’une loi autorisant le forage dans la plaine côtière du refuge, y voyant un moyen de stimuler la production pétrolière, de créer des emplois et de générer des redevances.

Pendant des années, les dirigeants politiques de l’Alaska ont fait pression pour ouvrir la zone à l’exploration dans un État qui dépend fortement du pétrole, mais les Gwich’in et des groupes de conservation se sont opposés au développement à l’intérieur du refuge.

Début décembre, les responsables de Bank of America ont annoncé qu’ils ne financeront pas des projets pétroliers et gaziers dans l’Arctique. Au total, c’est plus d’une vingtaine d’institutions mondiales qui suivent la tendance. (Photo : Lindsey Wasson/Reuters)

Dans une poursuite lancée en août, les opposants ont allégué que le Bureau de la gestion des terres n’avait pas suffisamment pris en compte les effets potentiels du programme sur le changement climatique, les animaux et d’autres ressources dans son examen environnemental.

Le mois dernier, l’agence a annoncé une période de 30 jours pour que les parties puissent proposer des terres de la plaine côtière qui pourraient faire partie de la vente ou faire des commentaires sur l’opportunité de réduire la taille de certaines parcelles de terre et de réserver un traitement particulier à d’autres.

L’agence a fait savoir que la période de commentaires prendrait fin le 17 décembre.

Les pétrolières prises par le temps

Alors que les pétrolières s’apprêtent à faire leurs offres pour obtenir une parcelle, la présidente et directrice générale de l’Association du pétrole et du gaz de l’Alaska, Kara Moriarty, affirme que les entreprises ne sont pas susceptibles de discuter publiquement de leurs projets de participation à une vente de baux pour des raisons de concurrence.

Aux vues du calendrier serré, elle estime également qu’elles auront moins de temps pour préparer leurs offres.

L’administration Trump a fait avancer d’autres projets pétroliers et gaziers dans l’État, y compris l’approbation de plans de développement au sein de la Réserve nationale de pétrole en Alaska.

Elle a aussi dû interrompre un autre projet de développement le mois dernier, lorsque le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a refusé de donner des autorisations clés pour le projet de mine d’or et de cuivre Pebble, située à proximité d’une importante pêcherie de saumon.

Radio-Canada

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