Un festival d’arts visuels pour les créateurs du monde circumpolaire à Inuvik, dans le Nord canadien

La communauté d’Inuvik, aux Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien, accueillait plus tôt en juillet le 31e Great Northern Arts Festival. (CBC)
La 31e édition du plus grand rendez-vous artistique au nord du soixantième parallèle s’est conclue plus tôt ce mois-ci.

La 31e édition du festival d’arts visuels d’Inuvik, aux Territoires du Nord-Ouest dans le Nord canadien, s’est déroulée du 12 au 21 juillet 2019. Le public a pu découvrir la richesse et la vitalité des expressions artistiques du monde circumpolaire.

Au cœur des territoires traditionnels des peuples inuvialuit et gwich’in, 35 artistes ont fait découvrir au public la créativité et les techniques des peuples du Nord. Résidents locaux ou touristes de passage, 150 personnes étaient présentes à la cérémonie d’ouverture du festival qui s’est tenue le 12 juillet.

Le groupe de musique et de danseurs traditionnels Aklavik Drummers and Dancers a clos la soirée sous le rythme des tambours et des chants qui racontent le quotidien des chasseurs et des pêcheurs.

La sculpture, une tradition arctique

Sous la tente, à l’extérieur, les sculpteurs inuvialuits, pour la plupart originaires de Tuktoyaktuk, au bord de l’océan Arctique, ont démontré leurs habiletés afin de donner vie à des pierres à savon. Chasseurs de morses ou d’ours polaire dansant sous les aurores boréales, ces sculptures sont ancrées dans les gestes traditionnels qui font le quotidien des chasseurs de la région.

Ronald Nuyaviak est l’un d’eux. Originaire de Tuktoyaktuk, où il a grandi, il vit maintenant à Yellowknife. Sculpteur depuis le milieu des années 1980, il vit aujourd’hui de son art et crée des pièces à partir de la pierre, de l’os, de la ramure des caribous, mais aussi de l’ivoire de morse.

Il dit être inspiré par les chasses qu’il pratique sur le territoire traditionnel ainsi que par les histoires que les ainés lui racontaient lorsqu’il était enfant.

Lors de la clôture du festival, M. Nuyaviak a reçu une récompense pour son travail dans la catégorie des œuvres en trois dimensions.

Un invité de marque
Antoine Mountain, artiste déné et auteur d’un ouvrage sur son expérience dans un pensionnat indien, a également peint plusieurs toiles colorées qui reflètent les saisons et la beauté du territoire nordique. (Nelly Guidici/L’Aquilon)

Antoine Mountain, écrivain et peintre déné originaire de Fort Good Hope dans la région du Sahtu, a enchainé les toiles pendant toute la durée du festival. Influencé par le mouvement impressionniste et amoureux de la langue française, M. Mountain utilise une palette très colorée afin d’exprimer la beauté des saisons ou la variation de la lumière sur les paysages nordiques, qu’il affectionne tant. À travers ses peintures, il espère que la jeunesse dénée s’approprie la culture et l’histoire de son peuple.

« J’essaie de capturer les délicates variations de couleurs dans le balayage majestueux du territoire et d’utiliser une ligne lyrique dans mon art. Tout art autochtone est essentiellement spirituel. Nos croyances et nos valeurs sont fermement enracinées ici dans ce territoire », précise-t-il.

Artiste aux multiples facettes, M. Mountain a également dédicacé son ouvrage From Bear Rock Mountain : The Life and Times of a Dene Residential School Survivor (Depuis le mont Bear Rock : la vie et l’époque d’un Déné survivant des pensionnats indiens), en vente au comptoir de la galerie du festival. M. Mountain a également reçu une récompense pour ses créations picturales.

Véritable célébration de la culture, de la créativité et de la tradition, cette édition a une nouvelle fois tenu son pari de regrouper, pendant 10 jours, des artistes talentueux de l’Arctique canadien au pays du soleil de minuit.

Correction
Cet article de L’Aquilon a été écrit par Nelly Guidici. Regard sur l’Arctique avait incorrectement identifié Denis Lord de L’Aquilon en tant qu’auteur dans une version précédente de cet article.

Nelly Guidici, L'Aquilon

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