Dans le Grand Nord canadien, le Yukon déclare l’état d’urgence pour combattre la crise des opioïdes
Face à un nombre grandissant de décès liés aux surdoses d’opioïdes, le territoire du Yukon a décrété, jeudi, l’état d’urgence sur l’usage de drogues illicites.
La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Tracy-Anne McPhee, a lancé une conférence de presse aux côtés de chefs de Premières Nations, de la coroner et de la médecin hygiéniste en chef en affirmant que la crise des opioïdes était « grave » et « empirait de jour en jour ».
« Si vous souffrez présentement, sachez que vous n’êtes pas seuls. Nous sommes avec vous », a indiqué la ministre.
La déclaration permettra un financement supplémentaire pour des soutiens en santé mentale et en toxicomanie, ainsi que pour un programme de dépistage des drogues dans l’ensemble du territoire. Un programme de traitement « sur le territoire » sera également élaboré.
Parmi les autres mesures prévues par la déclaration figurent :
- une campagne de sensibilisation publique;
- une expansion du programme d’approvisionnement de drogues sûres;
- un accès au centre de consommation supervisée pour ceux et celles qui inhalent les drogues;
- un prolongement des heures d’exploitation de la fourgonnette d’intervention;
- l’élaboration d’un nouveau plan d’action sur les opioïdes.
L’an dernier, un premier centre de consommation supervisée a été ouvert, « mais il faut en faire plus », a affirmé la ministre, soulignant que d’autres drogues, comme l’alcool, font également des ravages dans les collectivités.
« Nous nous engageons à combattre la crise à court, à moyen et à long terme », a précisé la ministre.
Le territoire a constaté 4 décès liés au fentanyl depuis le 1er janvier. Trois autres décès survenus entre le 15 et le 19 janvier font présentement l’objet d’enquêtes. En tout, depuis l’an dernier, 23 surdoses mortelles ont été annoncées au Yukon, une augmentation de 475 % depuis 2019, selon la médecin hygiéniste en chef par intérim, Catherine Elliott.