Énergies renouvelables : s’inspirer de pays voisins de l’Arctique pour faire face aux changements climatiques
Pour mieux faire face aux changements climatiques, une entreprise située dans l’est de l’Arctique canadien souhaite sensibiliser les Inuit aux solutions de remplacement aux combustibles fossiles en prenant exemple sur d’autres pays nordiques.
Le Centre de développement de compétences ilinniapaa a reçu jeudi un financement fédéral de 200 000 $ pour mettre en place une formation en ligne visant à sensibiliser les jeunes inuit, les aînés et les entreprises aux changements climatiques.
« L’idée est de rassembler des gens autour de la notion des changements climatiques », résume la directrice et instructrice principale du Centre, Helen Roos. « Les chasseurs sont les premiers à les voir, ajoute-t-elle. Tout le monde les constate. »
Le programme de formation, offert à la fois en anglais et en inuktitut, sera d’abord testé auprès d’un groupe de participants d’Iqaluit, au Nunavut, avant d’être lancé officiellement en janvier 2020.
L’objectif, explique-t-elle, est d’inciter les participants de tous les âges à se poser des questions sur leur empreinte écologique et à s’intéresser davantage aux énergies renouvelables utilisées dans d’autres régions de l’Arctique. « Nous pourrions nous inspirer de ce que font les îles Féroé [au Danemark] et la Suède avec les énergies solaire et éolienne », affirme-t-elle.
À l’heure actuelle, les 25 communautés du Nunavut dépendent de combustibles fossiles pour produire de l’électricité et se chauffer. Selon le gouvernement territorial, plus de 33 millions de litres de diesel servent chaque année à la production d’électricité.
En 2018, les jeunes de 24 ans et moins représentaient environ la moitié de la population du Nunavut, selon Statistique Canada. Helen Roos croit que les jeunes Inuit devraient être les principales cibles des campagnes de sensibilisation aux changements climatiques. « La plupart des jeunes ne sont pas au courant », croit-elle.
Formations préalables à l’emploi
La formation, qui comprendra notamment des vidéos explicatives et des questionnaires, s’appuie sur des témoignages d’aînés, sur la littérature scientifique ainsi sur des données du gouvernement du Nunavut et d’organisations inuit. Des éléments de la récente stratégie de lutte contre les changements climatiques de l’Inuit Tapiriit Kanatami, qui représente les Inuit au pays, doivent aussi être ajoutés à la documentation.
Fondé en 2012, le Centre de développement de compétences ilinniapaa offre des services-conseils sur les peuples nordiques et autochtones ainsi que des programmes de formation préalable à l’emploi, notamment en santé et sécurité, en informatique et en gestion.
Dans les dernières années, le Centre a aussi offert des formations à Whitehorse (Yukon), à Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) et à Ottawa (Ontario). « Nous travaillons un peu partout au Canada, mais nous nous concentrons le plus possible sur le Nord », mentionne-t-elle.
Le financement fédéral découle du Fonds d’action pour le climat, qui verse chaque année trois millions de dollars à des projets réalisés par des étudiants et des organisations autochtones, entre autres, et qui visent à sensibiliser la population aux changements climatiques.