Important incendie dans le plus grand gisement gazier de Russie
Un feu au panache s’élevant à des centaines de mètres a fait rage dans la nuit de mercredi à jeudi dans le gisement de gaz naturel d’Ourengoï, dans le nord de la Russie, avant d’être éteint jeudi matin, selon des médias basés en Russie et la société exploitante, Gazprom.
L’incendie était visible à des kilomètres à la ronde, selon les images rapportées par des médias locaux.
Le site est situé près d’Ourengoï, dans le district de Purovsky, à quelque 3000 km au nord-est de Moscou.
Cet incendie s’est déclaré le long d’un gazoduc près d’une installation de Gazprom. Il a rapidement été éteint et n’aura pas d’impact sur la production, d’après l’entreprise citée par l’agence Reuters.
Elle évoque une « dépressurisation » qui serait à l’origine de l’incendie.
L’opérateur du site est Gazprom Dobycha Urengoy, une division régionale du géant russe de l’énergie.
Il s’agit du deuxième incendie majeur à se déclarer en quelques mois dans cet immense gisement, le plus important de Russie, avec une production annuelle de plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes.
En août 2021, un feu avait ravagé des installations de Gazprom près de Novy Ourengoï, ce qui avait entraîné une baisse momentanée des exportations de gaz vers l’Europe et une hausse du prix de ce combustible.
Des images satellitaires ont par ailleurs révélé d’importantes fuites de méthane le long de gazoducs de Gazprom fin avril et début mai, sur la ligne Ourengoï-Pomary-Uzhgorod, ainsi que sur le corridor Boukhara-Oural, près du Kazakhstan, rapportait l’agence Bloomberg, plus tôt en juin. Gazprom avait répondu qu’il s’agissait de dégagements de gaz contrôlés, une procédure d’entretien normale pour des installations gazières.
Moscou redirige sa production vers l’Asie
Dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine et des sanctions occidentales, Moscou affirme maintenant réorienter sa production gazière vers les pays « amis » de la Russie, notamment la Chine.
Les exportations de gaz russe vers l’Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions contre Moscou.
La production pétrolière et gazière de la région sibérienne et de l’Arctique russe est vue comme étant cruciale au développement économique de la Russie et devrait être progressivement réacheminée vers l’est, soit par la mer ou par des pipelines, indique Moscou depuis les dernières semaines.
D’ailleurs, jeudi, Gazprom a annoncé avoir signé avec le géant chinois CNPC un accord technique sur la fourniture de gaz via la « route de l’Extrême-Orient », un projet de gazoducs à être complétés, après une entente annoncée en février.
Le document détaille les principaux paramètres techniques du tronçon transfrontalier du gazoduc et du gaz qui y sera transporté, selon l’entreprise.
Avec les informations de Reuters, Bloomberg et The Independent Barents Observer