La Banque de l’infrastructure s’implique dans un projet hydroélectrique du Nord canadien

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest mise beaucoup sur le projet de la rivière Taltson. (N.W.T. Power Corporation)
La Banque d’infrastructure du Canada aidera à titre de consultant le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest dans le développement du projet d’agrandissement de la centrale hydroélectrique de la rivière Taltson.

L’aide est bien accueillie pour le gouvernement territorial qui devra trouver plus de 1 milliard de dollars pour financer le projet dans les prochaines années.

L’agence fédérale offrira ses services pour effectuer l’analyse de rentabilité du projet et en développer une structure financière. Cette aide pourrait aussi mener à un investissement, selon la Banque.

Le projet Taltson est l’une des priorités du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Elle est même la pierre angulaire de sa stratégie énergétique pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Le projet prévoit d’agrandir la centrale de la rivière Taltson, relier son réseau hydroélectrique du Slave Sud à celui du Slave Nord pour ensuite fournir en énergie la province géologique des Esclaves.

Le gouvernement espère ainsi éliminer 240 000 tonnes d’émissions de carbone par année, en plus d’attirer l’investissement du secteur minier au territoire avec l’offre d’une énergie propre et moins dispendieuse.

Pour l’instant, le gouvernement ténois a sécurisé 2 millions de dollars d’Ottawa qui s’est aussi engagé à investir 18 millions supplémentaires sur trois ans pour le projet dans son budget 2019.

Selon les estimations du gouvernement, le système de la rivière Taltson pourrait, après l’expansion des 60 mégawatts, soutenir jusqu’à 140 mégawatts de production hydroélectrique supplémentaire. (Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest)

L’argent servira à la planification d’un projet qualifié de complexe, explique le sous-ministre de l’Infrastructure, Sandy Kalgutkar : « Travailler avec la Banque de l’infrastructure aidera beaucoup, puisque c’est clairement un projet compliqué pour n’importe quel gouvernement et surtout un pour petit gouvernement comme le nôtre. Utiliser l’expertise de la Banque de l’infrastructure aidera beaucoup. »

Pour le président-directeur général de la Banque, Pierre Lavallée, ce premier projet de production et de transport d’hydroélectricité de son organisation cadre bien avec le mandat de la société.

« Une partie de notre mandat est d’investir dans les projets prioritaires pour le fédéral, les provinces, les territoires, les municipalités et les gouvernements autochtones », explique Pierre Lavallée.

Nouvelle formule d’investissement

« Ce qu’on cherche à faire, c’est d’établir un projet dans lequel les investisseurs privés et institutionnels vont souhaiter investir, explique-t-il. On va ensuite structurer le capital pour que les revenus, moins les coûts d’opération, donnent des résultats suffisants pour un rendement raisonnable pour les investisseurs privés. »

La Banque pourrait ensuite venir combler « le trou dans la structure financière » en offrant le reste des capitaux nécessaires à la réalisation du projet, estime son président-directeur général.

Le projet d’agrandissement de la rivière Taltson n’est rien de nouveau pour le gouvernement territorial. Une forme différente du projet avait été présentée il y a quelques années, mais jugée non viable.

Le projet d’agrandissement du réseau hydroélectrique de la rivière Taltson devrait, selon le gouvernement, permettre d’éliminer 240 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par année. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

« La dernière fois, le projet ciblait surtout les revenus des mines de diamants pour être fiable et nous n’avions tout simplement pas les capacités fiscales pour le réaliser », explique Sandy Kalgutkar.

Le gouvernement territorial croit cependant que cette fois-ci est la bonne puisqu’il s’agit maintenant de contrer les changements climatiques et d’attirer de l’investissement dans le territoire.

Un message qu’avait partagé le ministre fédéral Dominic LeBlanc lors de son dernier passage à Yellowknife en insistant sur les nouveaux outils de financement de son gouvernement, comme la Banque de l’infrastructure du Canada.

« Je pense que l’impact que le projet pourrait avoir explique pourquoi c’est un projet d’intérêt. »

Pierre Lavallée, président-directeur général, Banque de l’infrastructure du Canada

La Banque d’infrastructure et sa façon de travailler ne font pas l’unanimité à Ottawa et les partis de l’opposition l’ont souvent critiqué depuis sa création.

Sandy Kagutkar ne se dit pas inquiet par ces critiques ou par les changements que pourraient engendrer les élections territoriales et fédérales de cet automne.

Il estime que le but ultime du projet pour contrer les émissions de carbone restera une priorité pour les prochains gouvernements.

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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