Nord canadien: les Franco-Ténois croient dur comme fer à leur centre communautaire

La Fédération franco-ténoise (FFT) a consulté ses membres sur la création d’un centre communautaire et culturel leur étant destiné à Yellowknife.
Mercredi soir, une quarantaine de personnes a pris part à la consultation publique sur la création d’un centre communautaire et culturel de la francophonie.
Parmi elles, il y avait des membres de la communauté, mais aussi des représentants d’organismes tels que le Conseil de développement économique des T.N.-O., la Commission scolaire francophone des T.N.-O., l’Association franco-culturelle de Yellowknife ou encore des représentants du journal L’Aquilon et de Radio Taïga.
L’objectif de la rencontre a été de définir le genre d’édifice et services qui correspondraient le mieux aux besoins de la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest.

Cette fois-ci, c’est la bonne?
Voilà plus de vingt ans que les Franco-Ténois caressent le rêve d’avoir un édifice qui les rassemble et qui reflète leur identité. À plusieurs reprises, ils ont reçu du financement pour entamer le processus pour que cet espace voie le jour, mais les espoirs ont, à chaque fois, été éteints.
D’autres luttes ont pris le dessus, comme celle en faveur d’une éducation en français avec sa propre commission scolaire, souligne Linda Bussey, la directrice générale de la Fédération franco-ténoise.
Deux décennies et la communauté a grandi. Forts de plus de 1200 membres, les francophones ont un poids sur l’échiquier territorial et une vision plus claire de leurs besoins, croit Linda Bussey. Alors, pour la quatrième fois, la FFT va de l’avant avec ce rêve qui ne paraît plus aussi fou qu’auparavant en lançant les démarches pour sa soumission de projet.
La confiance est motivée par le nombre de personnes présentes, estiment aussi madame Bussy et Angélique Ruzindana. Cette Ténoise croit que « l’union fait la force » et que les Franco-Ténois ont réellement embrassé ce projet.
Ce « point de rencontre » ferait la différence aussi pour les nouveaux-arrivants, estime la Rwandaise d’origine, car ils seront plus facilement redirigés vers les services adéquats.

La directrice générale de la FFT croit que c’est maintenant ou jamais, autrement « la communauté serait épuisée de faire une autre demande parce que ça prend beaucoup de temps, et que c’est un projet d’un an ».
Le rêve d’un espace
Chacun à son tour, les membres ont lancé leurs idées et conception de ce centre qui devra être neuf et leur appartenir. Il était permis de rêver et cette sorte de tableau de visualisation orale allait tous azimuts. Les cinq idées les plus populaires ont été retenues.
Bien que les Franco-Ténois de Yellowknife tiennent à leur maison bleue (Maison Laurent Leroux), ils ont besoin d’un plus grand espace qui leur permettra de jouir d’une multitude d’activités, lance Linda Bussey. Trois sites du centre-ville de Yellowknife sont convoités pour abriter le futur centre.

Ce centre communautaire et culturel, selon les Franco-Ténois, comprendrait une salle multifonctionnelle où les arts, la culture et l’histoire des francophones seraient promus. L’édifice serait conçu de manière écologique et serait tant le reflet du Grand Nord que de la francophonie.
Des services destinés à la jeunesse et une clinique santé ont aussi remporté les faveurs de la communauté. De plus, la communauté veut que son nouveau haut lieu lui permette de respirer, grâce à un espace extérieur aménagé.
Pour les accompagner dans cette étude de faisabilité, la firme d’ingénierie Stantec, présente aussi, a écouté avec attention les ambitions des membres. Pour l’architecte Rodney Kirkwood, il est temps que les francophones aient leur propre centre communautaire.
Une formule avec des partenariats
Après la conception du bâtiment, les discussions se sont portées sur les partenaires avec lesquels partager cet espace. Les membres sont conscients qu’un tel projet n’est « viable » qu’avec des partenaires qui viendront alléger la facture. Linda Bussy a dès lors répété l’importance de la « vision à long terme » pour la pérennité de leurs ambitions.

Cet espace sera un lieu de cohabitation de différents services. L’exigence du français parmi ces partenaires est primordiale, conviennent les Franco-Ténois.
Si leur rêve s’évanouissait dans la nature, Linda Bussey ne peut mesurer les conséquences que cela pourrait avoir sur sa communauté. « Je ne suis pas certaine. Je pense qu’ils vont juste se rallier à la Maison bleue, au Collège, aux différentes institutions qui existent déjà. »
Ce scénario se dissipe toutefois rapidement, car tous, y compris la firme Stantec, ont confiance dans ce projet qui sera soumis à Patrimoine Canadien le 30 mars. Ils croient qu’il aboutira.
La Fédération franco-ténoise réunira à nouveau la communauté en octobre et en janvier.