Élections fédérales : réactions favorables des francophones et des Autochtones du Nord canadien

Les trois députés élus dans le Nord, Mumilaaq Qaqqaq au Nunavut, Michael McLeod au T.N.-O. et Larry Bagnell au Yukon. (Radio-Canada)
Les organismes et représentants des communautés minoritaires dans le nord du Canada tentent de déterminer l’impact de l’élection d’un gouvernement minoritaire pour l’avancement de leurs dossiers.

Après le dévoilement des résultats, nombreux sont ceux qui souhaitent rappeler aux élus fédéraux les promesses sur lesquelles ils ont fait campagne.

Francophones

Tout comme la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), les organismes représentant les francophones dans les trois territoires se réjouissent de l’élection des cinq chefs des partis principaux qui se sont tous engagés à moderniser la Loi sur les langues officielles.

La Fédération franco-ténoise (FFT), l’Association franco-yukonnaise (AFY) et l’Association des francophones du Nunavut (AFN) joignent leurs voix à celle de la FCFA qui demande un projet de loi dans les 6 premiers mois.

L’équipe de la FFT avait rencontré Michael McLeod et la plupart des candidats au cours de la campagne. (Fédération franco-ténoise)

Le porte-parole de la FFT, Xavier Lord-Giroux, rappelle cependant qu’il est important que cette modernisation soit faite dans le respect des langues autochtones, une spécificité importante pour les francophones du Nord qui côtoient beaucoup plus les communautés autochtones que les francophones dans le sud du pays, selon lui.

« On a cette sensibilité par rapport au respect et à la valorisation des langues autochtones, dit-il. Je ne sais pas si leur place est dans un projet de loi qui porte sur les langues officielles, mais certainement, on espère que le prochain gouvernement va se pencher sur le respect et la valorisation des langues autochtones. »

Le Franco-Centre à Iqaluit est le lieu de rassemblement principal des francophones et la salle régulièrement louée pour d’autres événements de la grande communauté d’Iqaluit. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Au Nunavut aussi la modernisation de la Loi sur les langues officielles retient l’attention. La directrice de l’AFN Karine Baron affirme là-dessus que la députée élue Mumilaaq Qaqqaq s’est montrée ouverte à leur position lors de leur rencontre pendant la campagne.

« On a parlé avec les candidats de la réalité de la langue inuit et [pas en termes de comparaison], mais qu’on se voit plutôt comme alliés. De leur côté aussi ils revendiquent certaines choses, certains services dans la langue inuit et nous, on peut être des alliés, on peut travailler ensemble et ça c’est un message qui a été très bien reçu. »

Au Yukon, dans le nord-ouest du Canada, la présidente de l’Association franco-yukonnaise, Jeanne Beaudoin, se réjouit de savoir que le travail accompli pour la modernisation de la Loi sur langues officielles entamée auprès des libéraux pourra se poursuivre dans un avenir immédiat.

Jeanne Beaudoin, présidente de l’Association franco-yukonnaise. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

La présidente met toutefois un bémol sur l’idée que le Bloc québécois soit un défenseur des francophones hors Québec.

« Toute la question d’asymétrie pour nous est importante et naturellement la question d’équivalence entre les anglophones au Québec et les francophones à l’extérieur du Québec. On ne peut pas vraiment faire une équivalence là. La langue anglaise sur le continent américain n’est pas en danger de disparition alors que la langue française est dans une situation beaucoup plus précaire. »

Autochtones

Au Yukon, le grand chef du Conseil des Premières Nations n’est pas surpris par ces résultats dont il avait anticipé l’issue. Peter Johnston croit que l’élection d’un gouvernement minoritaire pourrait s’avérer une bonne chose dans la mesure où tous les partis seront forcés, dit-il, de travailler en collaboration.

Le chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Il se réjouit entre autres du retour du Bloc québécois à Ottawa.

« Nous avons historiquement reçu le soutien du Bloc pour notre avancement vers l’autodétermination. Avec le Bloc essentiellement en tierce position au parlement, nous serons en mesure d’obtenir un alignement dans nos enjeux vers des gouvernements autonomes. »

Yves-Francois Blanchet, chef du Bloc québécois, lors de la soirée électorale lundi. (Graham Hughes/La Presse canadienne)

Aux Territoires du Nord-Ouest, dans le centre de l’Arctique canadien, de nombreux leaders autochtones ont participé aux célébrations de la victoire de Michael McLeod à Yellowknife, lundi soir. Les quatre candidats au poste de premier ministre et d’autres nouveaux députés étaient aussi présents pour le féliciter.

Aussi présente, la mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, a dit voir d’un bon oeil la réélection de Michael McLeod qui permettra une certaine cohérence dans le territoire, selon elle.

La mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

La mairesse de Yellowknife identifie trois priorités d’Ottawa pour sa ville :

  • Le besoin de financement pour un centre autochtone voué au traitement de problèmes de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle comme itéré dans les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada
  • de l’aide pour faciliter l’accessibilité au logement
  • du soutien pour les projets d’infrastructures comme celui du projet d’agrandissement de la centrale hydroélectrique de la rivière Taltson qui doit permettre le développement économique et de réduire le coût de la vie

Pour sa part, le maire de Whitehorse Dan Curtis a confiance que les ressources pour l’infrastructure continueront d’être investies à un bon rythme dans sa communauté.

Claudiane Samson et Mario De Ciccio, Radio-Canada

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