Un mur d’escalade combiné à un centre de gymnastique à Whitehorse, dans le nord-ouest du Canada?

Alain Dallaire, du club d’escalade Climb Yukon, à Whitehorse, dans le nord-ouest du Canada, rêve d’un mur d’escalade intérieur assez grand pour permettre à un plus grand nombre de grimpeurs de l’utiliser en même temps, car les murs actuels situés dans des institutions scolaires ne suffisent pas à la demande. Un projet de mur et de gymnase pourrait être une solution à envisager, selon lui.
Actuellement, trois murs d’escalade sont utilisés à Whitehorse, principalement celui de l’école secondaire Porter Creek, dont les heures mises à la disposition du public demeurent limitées.
L’idéal pour le club d’escalade aurait été de construire un mur au Centre des Jeux du Canada, mais après des années d’efforts, la Ville de Whitehorse a officiellement rejeté le projet l’an dernier.
« C’est une grosse déception. C’était, je pense, la place idéale pour avoir quelque chose pour les jeunes et pour la communauté. […] Le sport de l’escalade intérieure est très populaire au niveau canadien, au niveau mondial. »
Un centre d’escalade et de gymnastique
Climb Yukon s’est donc tourné vers le Territoire qui a financé ces derniers mois une étude de faisabilité sur un projet. Comme le club de gymnastique Polarettes manque également d’espace, l’étude s’est penchée sur la construction d’un centre sportif qui abriterait à la fois un mur d’escalade et un gymnase.
L’étude conclut qu’il en coûterait au moins 16,7 millions de dollars pour un centre conjoint. À titre comparatif, l’étude a également évalué à 11 millions de dollars les coûts de réfection de l’actuel gymnase du club Polarettes.

Jaret Slipp, directeur du département des Sports et Récréation du gouvernement du Yukon, explique que l’étude représente une toute première étape de discussions et qu’aucun engagement n’a été pris pour une option ou une autre.
Le directeur admet que l’idée de combiner les activités peut être avantageuse dans la mesure où un tel centre répond aux besoins de développement des organisations sportives.
Jaret Slipp admet toutefois que pour rivaliser avec le reste du pays, le gouvernement a un rôle à jouer pour appuyer les organisations sportives dont le bassin de membres ne se compare pas à celui des grands centres.
Selon l’étude de faisabilité, le club Polarettes devrait attirer 62 % de membres en plus au cours des 20 prochaines années en fonction de l’augmentation de la population, ce qui engendrerait des profits de 90 000 $ à 160 000 $ . La même projection donne à Climb Yukon une fréquentation de 1577 visiteurs par année, pour un revenu de 23 000 $.
Le club de gymnastique Polarettes n’a pas voulu s’exprimer au sujet de ces discussions.

Alain Dallaire admet que plus de pourparlers sont nécessaires entre les deux organisations avant de pouvoir poursuivre.
« Ils [le club de gymnastique Polarettes] ont des inquiétudes qui sont réelles parce que c’est une grosse organisation qui fonctionne très bien, mais je pense qu’on aimerait aller à ce niveau-là et, bien entendu, les athlètes de gymnastique sont en général dans un sport qui se transfère très bien en escalade. »
Le grimpeur n’en démord pas. Le sport, croit-il, gagne en popularité. Il estime à 200 le nombre d’adultes qui fréquentent les installations d’escalade actuelles, sans compter ceux qui pratiquent ailleurs le sport, dit-il, en plus de l’équipe de jeunes athlètes.
Mais le problème, selon lui, c’est que sans un mur d’escalade en bonne et due forme, impossible d’offrir une programmation adéquate pour développer le potentiel des athlètes.
Le grimpeur espère tout de même que d’ici deux à trois ans, des projets pourront être concrétisés. D’ici là, toutes les options sont envisagées.