Améliorer les relations dans un hôpital du Nord canadien en présentant les agents de sécurité sans uniforme

Des travailleurs de la santé comportementale à l’étage psychiatrique de l’Hôpital Stanton, à Yellowknife. (Radio-Canada/Kate Kyle/CBC)
Des agents de sécurité qui travaillent dans le service de la santé comportementale à l’Hôpital Stanton, de Yellowknife, ne portent plus leur uniforme habituel, un changement d’approche qui porte ses fruits.

Les nouveaux gardiens de sécurité de l’hôpital territorial de Yellowknife intégrés à l’équipe de soins de santé sont en fait d’anciens agents de sécurité en tenue de tous les jours.

La plupart ont travaillé dans les services correctionnels ou à l’Armée du Salut et au centre de dégrisement de Yellowknife.

Un modèle unique

La nouvelle mouture du poste de sécurité a été créée par l’autorité sanitaire ténoise à l’étage psychiatrique et dans la salle d’urgence du nouvel hôpital de Yellowknife lors de son ouverture, en mai 2019.

L’étage psychiatrique est près de trois fois plus grand que celui de l’ancien établissement.

Les agents de santé comportementale se joignent aux séances d’information du personnel, sont informés des risques potentiels et de la meilleure façon de soutenir les patients. Ils passent aussi du temps avec ces derniers et participent à leurs activités, comme cuisiner des petits plats.

« Ce simple fait d’établir des liens grâce à la cuisine est une façon pour les agents de santé comportementale de rendre l’hôpital plus sûr et peut-être de réduire la violence. »Jenna Scarfe, directrice des services de santé mentale
Brian Boyer est un agent de la santé comportementale à l’Hôpital Stanton de Yellowknife. (Radio-Canada/Kate Kyle/CBC)

« Ils sont vraiment impliqués dans le séjour du patient », relève la directrice des services de santé mentale, Jenna Scarfe.

Le travail de ces agents consiste à aider à répondre aux besoins immédiats des patients, à reconnaître les risques potentiels et à désamorcer certaines tensions, si nécessaire.

C’est le cas, par exemple, de Brian Boyer qui a été gardien de prison pendant 12 ans et qui, aujourd’hui, offre un type de sécurité bien différent au sein de l’équipe soignante.

Il estime que ces activités qui sortent du commun aident [les patients] « à ne pas ressentir le mal du pays ».

Le nouvel hôpital territorial de Stanton a ouvert en mai 2019. (Radio-Canada / Noémie Moukanda)
Réduire la violence dans le milieu hospitalier

Mahen Manickum, le responsable des services de soins intensifs, reconnaît que leur présence est indispensable.

« Nous ne pouvons pas imaginer comment nous aurions pu vivre sans eux dans notre département. »Mahen Manickum, responsable des services de soins intensifs

Maintenant, les agents de santé comportementale créent des liens avec les patients avant que la situation ne dégénère. Du coup, ils deviennent des visages familiers pour les patients qui font plusieurs séjours dans l’hôpital.

« Ils savent qu’ils peuvent faire confiance aux agents de santé comportementale et à ce qu’ils vont pouvoir leur fournir, ce qui réduit l’anxiété », explique M. Manickum.

Un rapport du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes(Nouvelle fenêtre) a révélé, en 2019, que la violence au travail est un problème généralisé dans les milieux de soins de santé au Canada.

L’Administration des services de santé et des services sociaux des T.N.-O. n’a pas pu fournir de chiffres confirmant la gravité de ce problème.

Cependant, Mme Scarfe affirme qu’il y a eu « des situations très graves ».

Selon elle, cette formule de sécurité intégrée aux soins cliniques est ce dont les infirmières « rêvaient ».

« C’était assez effrayant d’être dans la salle d’isolement et d’être seule avec vos collègues infirmières. »Jenna Scarfe, la directrice des services de santé mentale
Se sentir en sécurité

Aujourd’hui, confie-t-elle, « cela permet aux infirmières de se sentir en sécurité ». Mais ce nouveau personnel apporte aussi un soutien aux patients, car il est capable de répondre à leurs besoins immédiats, par exemple lorsque les esprits s’échauffent parce qu’ils doivent patienter avant d’utiliser le téléphone.

Un autre fait qui démontre que le nouveau système porte ses fruits est que, depuis mai 2019, le nombre d’appels à la GRC a « généralement » diminué, dit par écrit Lisa Giovanetto, une infirmière du territoire et porte-parole de l’autorité sanitaire.

Par ailleurs, une enquête réalisée sur place par Agrément Canada en décembre 2019 a qualifié le programme d’agents de santé comportementale de « pratique exemplaire » à l’échelle nationale.

Selon l’enquête, la satisfaction des patients dans l’unité psychiatrique a atteint 97 % en raison des soins qu’ils ont reçus.

Radio-Canada

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