Énergies renouvelables dans le nord-ouest canadien : une affaire de partenariats
Une conférence sur les énergies renouvelables fait salle comble à Whitehorse cette semaine.
La centaine de délégués sont rassemblés pour trouver des pistes de solution, alors que le territoire a annoncé à l’automne son intention de réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 10 ans par rapport aux émissions de 2010.
Le ministre d’Énergie, Mines et Ressources, Ranj Pillai a réaffirmé l’importance des partenariats pour trouver des solutions à une demande croissante en énergie à l’heure des changements climatiques. Depuis l’an dernier, les producteurs indépendants d’électricité, qu’elle soit hydro, éolienne ou solaire, peuvent vendre leur production à la grille électrique du territoire.
La Première Nation Vuntut Gwitchin d’Old Crow fait partie des premiers bénéficiaires de ce nouveau cadre réglementaire, avec un système solaire qui permettra d’éliminer la combustion de 190 000 litres de diesel. Selon le chef Dana Tizya-Tramm, ces partenariats offrent aux Premières Nations la possibilité d’effectuer un virage non seulement sur le plan énergétique, mais aussi sur le plan économique.
Jean-Paul Pinard, fervent défenseur des énergies renouvelables au territoire dans les dernières décennies, constate ce virage. « Je vois un gros changement que je n’ai pas vu auparavant, […] je vois beaucoup de promesses. J’ai l’impression qu’on va être leaders en énergie renouvelable au Canada ».
Énergie Yukon présente son plan
Le producteur d’électricité Énergie Yukon a profité de l’occasion mercredi pour présenter aux délégués une première ébauche de sa stratégie pour le développement des énergies renouvelables pour les 10 prochaines années.
Le PDG d’Énergie Yukon, Andrew Hall, a expliqué que bien que le territoire dépend en majeure partie de l’hydroélectricité. En hiver cependant, comme pendant les grands froids des dernières semaines, la production est insuffisante et les centrales aux combustibles fossiles, au gaz naturel liquéfié et le diesel, doivent venir en renfort.
En été, la situation est inversée. Trop d’hydroélectricité est produite par rapport à la demande, particulièrement avec l’arrivée des producteurs indépendants. Énergie Yukon prévoit d’ailleurs alimenter en été les bateaux de croisière amarrés au village alaskien de Skagway.
Nous avons l’occasion d’accumuler pour transférer cette énergie en hiver. L’une des composantes principales du plan est ce qu’on appelle l’accumulation par pompage.
La technique verrait la création de deux réservoirs séparés par une chute verticale. L’eau est pompée dans le plus haut réservoir en été, et relâchée en hiver pour faire tourner une turbine.
Deuxième projet proposé, celui d’une ligne de transmission vers la petite centrale hydroélectrique de la Première Nation Taku River Tlingit à Atlin en Colombie-Britannique.
Énergie Yukon prévoit avoir besoin de 500 millions de dollars pour réaliser ces projets, de l’argent qu’elle espère obtenir du fédéral. Déjà, Ottawa finance avec Énergie Yukon un projet de stockage d’énergie sur batteries.