Réserve faunique de l’Arctique : la banque Wells Fargo ne financera pas de projets de forage
Wells Fargo & Co. est devenue la troisième grande banque américaine à annoncer qu’elle ne financerait pas directement de projets d’extraction de pétrole ou de gaz dans le refuge national de la faune arctique en Alaska, aux États-Unis.
« Wells Fargo ne finance pas directement de projets pétroliers et gaziers dans la région arctique, y compris la Réserve faunique nationale de l’Arctique (ANWR) – dans le cadre d’une décision plus large, prise en 2018 suite à une analyse des risques, de renoncer à participer à toute transaction spécifique à un projet dans la région », a annoncé par voie de communiqué l’institution originaire de San Francisco.
La banque a fait part de sa position lors d’une mise à jour de sa politique environnementale.
Elle rejoint deux des six plus grandes banques américaines, The Goldman Sachs Group Inc. et JPMorgan Chase & Co., ainsi qu’une quinzaine de banques européennes qui ont décidé d’arrêter le financement de projets d’extractions de ressources fossiles dans l’Arctique. L’institution Goldman Sachs a fait part de son choix en décembre 2019 alors que JPMorgan l’a indiqué fin février 2020.
« La lutte pour protéger cet endroit est loin d’être terminée. »
La communauté autochtone Gwich’in, pour qui les terres du refuge sont sacrées, a salué la décision de Wells Fargo.
« Depuis des années, nous insistons sur la nécessité de maintenir les engins de forage hors de nos terres sacrées dans le refuge arctique, et c’est formidable qu’un nombre croissant de grandes banques nous écoutent », a déclaré par voie de communiqué Bernadette Demientieff, directrice générale du comité directeur Gwich’in.
La nation Gwich’in occupe un territoire allant du nord-est de l’Alaska au nord du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest au Canada. Les terres de la Réserve faunique nationale de l’Arctique sont vitales pour la survie de la harde de caribous dont les Gwich’in se nourrissent. C’est au sein même de cette réserve que les femelles caribous mettent bas.
Les Gwhich’in sont soutenus par l’organisation environnementale américaine The Sierra Club, qui s’oppose à la décision prise en 2017 par l’administration Trump d’autoriser l’exploitation minière de la région. La réserve est convoitée par de nombreuses entreprises pour ses ressources en matières premières.
« La décision de Wells Fargo d’exclure le financement de forages dans l’Arctique est la preuve évidente qu’investir dans la destruction du refuge arctique serait néfaste pour toute entreprise impliquée », a déclaré Ben Cushing, représentant de la campagne du Sierra Club. « L’administration Trump n’a toujours pas renoncé à essayer de vendre le refuge arctique à des fins de forage, mais les compagnies pétrolières devraient être très attentives aux événements de ces derniers mois et y réfléchir à deux fois avant de faire une offre ».
Ensemble, les Gwhich’in et The Sierra Club veulent continuer à faire valoir les droits autochtones et espèrent que d’autres institutions bancaires et entreprises vont suivre les pas de Wells Fargo.
So far this year, with three US banks having chosen not to fund the destruction of the #ArcticRefuge, pressure will mount on the biggest remaining financiers to cut support for Arctic drilling. @DeutscheBank and #SumitomoMitsuiBankingCorporation, your move. #ProtectTheArctic pic.twitter.com/cs2Jz6R5pH
— BankTrack (@BankTrack) 3 mars 2020
Traduction du tweet : Depuis le début de l’année, alors que trois banques américaines ont choisi de ne pas financer la destruction du #ArcticRefuge [« réserve de l’Arctique »], la pression va s’accroître sur les plus gros financiers restants pour qu’ils réduisent leur soutien au forage dans l’Arctique. @DeutscheBank et #SumitomoMitsuiBankingCorporation, à vous de jouer.
Selon l’organisation internationale BankTrack qui suit les activités des banques commerciales et leurs financements, la pression est désormais sur la banque allemande Deutsche Bank et l’institution japonaise Sumitomo Mitsui Banking Corporation pour qu’elles retirent leurs financements pour le forage dans l’Arctique.