COVID-19 : le Nunavut demande à Ottawa de mieux soutenir les compagnies aériennes du Nord

Le transport aérien est le seul moyen de se rendre dans les collectivités du Nunavut. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Le gouvernement du Nunavut s’inquiète de la capacité des compagnies aériennes du territoire à répondre à la crise de la COVID-19 et exhorte Ottawa à ajuster le tir financièrement pour mieux les soutenir.

« Les compagnies aériennes sont des services essentiels, a insisté mercredi le premier ministre Joe Savikataaq, lors de son point de presse quotidien. Sans elles, les communautés n’existent pas. »

N’étant pas reliées par un réseau routier, les 25 communautés du Nunavut dépendent du transport aérien pour leur approvisionnement en denrées alimentaires et en produits de base, particulièrement durant l’hiver, mais aussi pour assurer des liaisons vers des villes du Sud, où sont prodigués des soins de santé spécialisés.

C’est par avion que sont acheminées les denrées dans les collectivités du Nunavut pendant la majeure partie de l’année. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

« Nos compagnies aériennes sont sollicitées pour le transport médical de patients et pour l’acheminement de tests de dépistage de la COVID-19, c’est pourquoi ils constituent le nerf de notre système de santé », a résumé par voie de communiqué le président de l’organisme national Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), Natan Obed.

Le système de santé du territoire repose actuellement sur un hôpital territorial et des centres de soins de santé. L’hôpital général Qikiqtani, à Iqaluit, dispose de 35 lits et dessert quelque 16 000 personnes réparties dans 12 communautés.

Si la COVID-19 en vient à gagner le territoire, le ministre de la Santé George Hickes affirme qu’un meilleur soutien financier du gouvernement fédéral sera la seule manière de garder la tête hors de l’eau. « Je demande au gouvernement fédéral de ne pas répéter les erreurs du passé », a-t-il martelé.

Le ministre de la Santé du Nunavut, George Hickes, exhorte Ottawa à mieux soutenir financièrement les compagnies aériennes du territoire. (Beth Brown/CBC)

Le récent fonds d’urgence mis sur pied par le gouvernement fédéral pour faire face à la pandémie alloue 500 millions de dollars spécifiquement aux provinces et aux territoires. Au total, 516 000 $ ont été alloués au Nunavut; une somme calculée en fonction du poids démographique du territoire à l’échelle nationale.

« Nos soins de santé sont les plus chers au pays, et pourtant, nous sommes ceux à qui revient le financement le plus faible, a déploré le ministre. Tout ça parce que ce montant dépend du nombre d’habitants. »

Ralentissement aérien

Depuis les dernières semaines, les compagnies aériennes doivent conjuguer avec la baisse du nombre de passagers et la multiplication des restrictions gouvernementales. « Avec la baisse des revenus [des compagnies aériennes], cette situation va devenir de plus en plus difficile, voire impossible, à maintenir », a fait savoir l’ITK.

Son président, Natan Obed, demande une aide fédérale financière supplémentaire exclusivement destinée aux compagnies aériennes desservant les quatre régions inuit du pays.

« Un quelconque ralentissement […] causé par la réduction du nombre de vols pose un risque important pour la santé et le bien-être des Inuit. »Natan Obed, président, ITK
Natan Obed affirme que les compagnies aériennes du Nord assurent un lien vital entre les communautés isolées et le sud du pays. (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)

Jeudi, le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller, a annoncé une enveloppe budgétaire d’urgence de 45 millions de dollars aux Inuit pour les aider à répondre à leurs besoins d’urgence liés à la crise sanitaire. Au Nunavut, l’organisme inuit Nunavut Tunngavik Inc. a reçu 22,5 millions de dollars, par l’entremise de l’ITK.

Il n’existe toujours aucun cas de COVID-19 au Nunavut. De jour en jour, le gouvernement territorial multiplie ses mesures préventives pour retarder l’apparition d’un premier cas, notamment en prolongeant la fermeture des écoles et des garderies et en imposant une quarantaine forcée aux personnes en attente de leurs résultats de test de dépistage.

En date de mercredi, 205 personnes avaient effectué un test de dépistage de la COVID-19. Parmi elles, 85 sont en attente de leurs résultats.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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